Charles Henri d'Estaing
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Charles Henri, comte d’Estaing, né à Ravel-Salmérange (Puy-de-Dôme), le 24 novembre 1729 et guillotiné à Paris, le 28 avril 1794, est un vice-amiral français.
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[modifier] Avant la Révolution française
Né au château de Ravel[1]. D'abord officier d'infanterie, le conflit avec les anglais l'orienta vers la marine.
Sur les champs de bataille de Raucoux et de Lawfeld en 1746 et 1747, envoyé en Inde avec Thomas Arthur de Tollendal, comte de Tally en 1757-1758. Le comte d’Estaing demande à servir sur mer en 1759. Blessé à Madras en 1758, il est fait prisonnier par les anglais, puis libéré sur parole. En 1762, il est promu lieutenant général des armées navales.
Nommé en 1777, vice-amiral des mers d'Asie et d'Amérique, il prit une part active à la guerre d'indépendance américaine avec le marquis de La Fayette.[2]
En 1778 l'escadre française commandée par le Comte d'Estaing appareilla pour intervenir aux Antilles et apporter une aide aux Insurgents américains. Mis en difficulté, l'amiral d'Estaing demanda des renforts : trois divisions le rejoignirent placées respectivement sous les ordres de Grasse, La Motte-Picquet et Vaudreuil. La division confiée à de Grasse comportait quatre vaisseaux : Le Robuste sur lequel flottait sa marque, Le Magnifique, Le Dauphin et Le Vengeur. D' Estaing disposait d'une puissante flotte et pouvait engager de nouveaux combats.
Il reçut en juillet 1778 l'ordre de rentrer en France pour y faire réparer ses vaisseaux, mais il apprit que les Insurgents américains qui venaient de perdre la Géorgie, se trouvaient dans une situation désespérée et demandaient le secours de la flotte française. D'Estaing décida de se porter à leur secours mais il fut mis en sérieuse difficulté par le mauvais temps.
Subissant de gros dommages il décida de faire voile vers la France, laissant le commandement des forces navales des Antilles au chef d'escadre de Grasse.
Son action durant la guerre d’indépendance américaine fut à la mesure de la médiocrité de la flotte française mais il évite un désastre naval possible à la bataille de la Grenade et s’empara de la Grenade.
Revenu avec la popularité d’un vainqueur, Charles Henri d’Estaing fut nommé gouverneur de Touraine, participa à l’assemblée des notables de 1787 où il soutint la politique de Charles Alexandre de Calonne, puis à celle de 1788.
[modifier] Sous la Révolution française
Nommé commandant de la garde nationale de Versailles après la prise de la Bastille (14 juillet 1789), il ne fait rien lors des Journées des 5 et 6 octobre 1789 et accompagne le roi, qu’il vient littéralement de livrer à Paris. Peut-être conscient après coup de sa faute, il démissionne de ses fonctions.
Avide de popularité, il parade à la Fête de la Fédération en uniforme national (14 juillet 1790), désapprouve la fuite à Varennes (juin 1791), prête volontairement le serment civique, brigue en vain le ministère de la Marine et obtient seulement le titre d’amiral en janvier 1792. Convoque comme témoin au Procès de Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine (octobre 1793), il déclare avoir eu à se plaindre de la reine mais n’ose pas trop la charger. Arrêté en mars 1794, inculpé de complicité dans une prétendue « conspiration du 6 octobre », il est condamné et exécuté.[3]
Esprit brillant, ambitieux, intrigant, mais superficiel et léger, le comte d’Estaing est le type du « faux grand homme ».
[modifier] Liens internes
- Famille d'Estaing.
- Estaing, commune de l’Aveyron.
[modifier] Divers
Malgré l’homonymie récente et des traits de caractère que certains se plaisent à mettre en parallèle, le président de la Ve République, Valéry Giscard d'Estaing – dont le nom d'Estaing a été relevé par son grand-père en 1922 – n’est seulement qu'un lointain parent de l'amiral d’Estaing, mort en 1794 sans descendance et dernier de ce nom.
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