Charles Stanislas Marion
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Charles Stanislas Marion, général français, né le 7 mai 1738 à Charmes (Vosges).
Il entra au service en décembre 1776 dans le régiment du Roi-Infanterie, caporal en 1780, il reçut son congé de grâce en 1789. Le jour même où il recevait son congé il fut incorporé dans la garde nationale de Charmes, où il fut nommé caporal, sergent et capitaine dans la même journée. Il y servit jusqu'au 23 août 1791, époque à laquelle il passa comme capitaine dans le 4e bataillon des Vosges, incorporé plus tard dans la 21e demi-brigade bis d'infanterie légère, et fit, avec ce corps, les campagnes de 1792, 1793, ans II, III et IV, à l'armée du Rhin, et fut blessé d'un coup de sabre au bras droit, le 30 mars 1793, au combat de Rheinturckeim.
Il devint chef de bataillon en l'an IV, lors de l'amalgame du 4e bataillon des Vosges dans la 21e demi-brigade bis d'infanterie légère.
Prisonnier de guerre à Manheim le Ierfrimaire suivant, il fut rendu à la liberté au mois de prairial de la même année.
Maintenu en l'an V, dans son grade de chef de bataillon lors de l'incorporation de la 21e légère bis, dans la 21e de même arme, il fit, à l'armée d'Italie, les guerres des ans V, VI, VII, VIII et IX, et passa, le 11 floréal an V, chef de bataillon à la suite de la 93e demi-brigade d'infanterie de ligne, par ordre du général en chef Napoléon Bonaparte.
Il se trouva, le 6 germinal an VII, à la bataille qui eut lieu devant Vérorie, sur la hauteur entre Bussolengo et la Corone.
Chargé par le général Delmas d'enlever trois redoutes défendues par 1,300 hommes et une nombreuse artillerie, il s'empara des deux premières avant le lever du soleil. Il se porta ensuite à la troisième, mais l'ennemi était sur ses gardes et avait fait ses dispositions de défense. La victoire fut longtemps disputée. Trois fois les grenadiers français et leur intrépide chef reviennent à la charge, trois fois ils sont repoussés. Enfin, une quatrième charge est exécutée, la redoute tombe au pouvoir des Français. Cette action sanglante, dans laquelle les français eurent 11 officiers sur 24, et 200 grenadiers hors de combat, coûta à l'ennemi un grand nombre de tués et blessés, 1 000 prisonniers, toute son artillerie et deux drapeaux.
Vers le soir de la même journée, et à la hauteur du pont de l'Adige, avec 100 hommes seulement, il fit mettre bas les armes à une colonne de 700 Autrichiens, qui se dirigeait sur ce point.
Le 20 floréal suivant, au combat de San-Giuliano, Marion eut un cheval tué sous lui ; le 23, lors de la retraite de 7 à 8 000 Russes qui avaient passé le Pô, sous Valence, il rallia ses troupes qui s'étaient battues toute la journée en tirailleurs , et marcha en colonne serrée contre les Russes, qu'il poursuivit avec tant d'acharnement et de célérité jusqu'au Pô , près de Bassignano, qu'il les força de se jeter dans la rivière, ou plus de 1 500 se noyèrent en la traversant. Deux pièces de canon et tous leurs bagages tombèrent au pouvoir des Français.
Le 1er messidor, à la Bataille de La Trébie, où il commandait la 93e en l'absence du chef, il se trouva cerné de toutes parts en soutenant la retraite de la division à laquelle il appartenait. Sa position était critique et ne lui laissait d'autre alternative que de mettre bas les armes ou de se frayer un passage de vive force ; prenant aussitôt son parti, il ordonne la charge. L'attaque fut vive, la résistance opiniâtre; il y eut de part et d'autre beaucoup de tués et de blessés; mais il parvint à se frayer un chemin à travers des bataillons ennemis et à rejoindre le gros de l'armée.
Deux jours après cette glorieuse retraite, la division dont la 93e faisait partie dut opérer un mouvement. Pendant cinq heures, le commandant Marion, séparé de l'armée, demeura avec un seul bataillon en présence de l'ennemi. Le succès couronna son audace ; il contint l'ennemi sur tous les points, et exécuta sa retraite avec tant de bonheur qu'il parvint non-seulement à tirer le bataillon du mauvais pas ou il était engagé, mais encore à faire essuyer à l'ennemi une grande perte : 300 Russes restèrent sur le champ de bataille.
A la bataille de Novi, le général en chef le nomma chef de brigade de la 93e sur le champ de bataille. Confirmé dans son grade par arrêté du premier Consul du 12 frimaire an VIII, il fut fait prisonnier au fort de Savone le 26 du même mois.
Rentré en France après la paix, il fit partie, en l'an X, du corps d'observation de la Gironde, et alla tenir garnison à Périgueux pendant l'an XI.
Passé comme colonel au 24e' régiment d'infanterie légère en l'an XII, il fut nommé membre de la Légion-d'Honneur le 19 frimaire, devint officier le 25 prairial suivant, et fut employé au camp de Saint-Omer pendant les ans XII-et XIII.
Général de brigade, le 2 fructidor de cette dernière année, il fut créé Baron d'Empire le 23 mars 1808, et appelé au commandement du département des Pyrénées-Orientales le 28 juin suivant.
Il fit la campagne d'Allemagne avec la division Saint-Hilaire au 2e corps de la Grande Armée, fut employé au camp de Boulogne; fut nommé commandant de la Légion-d'Honneur le 2 septembre 1812, et périt glorieusement le 7 du même mois sur le champ de bataille de la Moskowa.
Son nom est inscrit sur le côté Est de l'arc de triomphe de l'Étoile.
[modifier] Source
« Charles Stanislas Marion », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)