Charles de Lorraine (1524-1574)
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Charles de Lorraine, né le 17 février 1524 à Joinville et mort le 26 décembre 1574 à Avignon, est duc de Chevreuse, archevêque de Reims, évêque de Metz de 1550 à 1551, puis cardinal de Lorraine.
Il est le second fils de Claude de Lorraine, premier duc de Guise et Seigneur de Joinville, qui se distingua sous François Ier dans les guerres contre Charles Quint, et d'Antoinette de Bourbon-Vendôme.
Archevêque de Reims à l’âge de quatorze ans par la démission de son oncle Jean (1538), il prend le titre de cardinal de Lorraine après la mort de son oncle (1547). Il sait, avec son frère aîné, François, duc de Guise, gagner la faveur d’Henri II. Lui et ses frères exercent une grande influence et jouent un grand rôle dans les affaires du pays.
Le cardinal de Lorraine est un des chefs du parti des ultra-catholiques. Exigeant sur les principes de l'Église catholique apostolique et romaine, il est l'ennemi juré des protestants. Il est le principal défenseur des principes du concile de Trente qu'il veut faire appliquer en France. Il ne cesse sa vie durant de défendre la religion catholique, montrant une intolérance qui étonnait même le roi d'Espagne. Selon Brantôme, « tout ecclésiastique qu’il était, il avait l’âme fort barbouillée ». Autant son frère, François est d’une force d’âme extraordinaire, capable de générosité, autant Charles, au contraire, est égoïste et insolent dans le succès. Mais le cardinal est aussi un homme très habile. Il est adroit, éloquent, plein de ressources et de séduction. Son talent a fait de lui le rival absolu de Catherine de Médicis. Prônant la lutte contre le protestantisme, il n’a de cesse de combattre la politique de tolérance civile de la reine mère. Ayant de hautes capacités intellectuelles, le cardinal est utilisé à de nombreuses fois à des fins diplomatiques.
Le cardinal de Lorraine réussit à obtenir le pouvoir avec son frère à l'avènement du jeune François II (1559). Le cardinal de Lorraine a alors entièrement l’administration des finances. Cependant, il doit céder sa place après la mort du jeune roi (1561). Il assiste alors impuissant à l'introduction du protestantisme à la cour. Il continue cependant de jouer un rôle important lors du colloque de Poissy où il s'oppose à Théodore de Bèze, chef du parti protestant. Son intransigeance parvient à faire échouer la réconciliation des deux religions au grand dépit de la reine mère.
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À la mort de son frère François (1562), Charles devient le meneur de la famille des Guise et du parti catholique en France. Il prend sous sa tutelle les enfants de son frère décédé et cherche par tous les moyens de nuire aux Montmorency et plus particulièrement à l'amiral de Coligny qu'il considère comme responsable de la mort de son frère. En 1565, alors que la cour se trouve dans le Midi, il manque de peu de se battre personnellement dans une rue de Paris avec François de Montmorency, fils du connétable pour un désaccord de préséance. Soucieux de faire la paix dans le royaume, la reine-mère l’oblige à se réconcilier avec le clan des Montmorency à Moulins en 1566. Il y embrasse publiquement l'amiral de Coligny, mais les deuxièmes et troisièmes guerres de religions lui permettent de continuer à poursuivre l'amiral de sa haine.
Plus tard, il négocie le mariage de Charles IX et d’Élisabeth d'Autriche (1569). Puis, il part à Rome pour participer au conclave qui doit élire un nouveau pape. Opposé au mariage entre la princesse Marguerite (la reine Margot) et le roi Henri de Navarre, qui doit sceller l'union des catholiques et des protestants, il tente de convaincre le pape de ne donner pas son accord au mariage. Mais c'est avec une joie et une surprise extrême qu'il apprend la nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy. Il s'empresse alors de regagner Paris, où il pense pouvoir reprendre sa place au conseil du roi. Mais Catherine de Medicis lui fait savoir qu’il n'est pas le bienvenu. Charles arrête alors son voyage à Avignon, où il meurt le 26 décembre 1574.
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