Henri II de France
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Henri II de France | ||
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Portrait du roi Henri II, atelier de François Clouet, vers 1550. | ||
Naissance | 31 mars 1519 Château de Saint-Germain-en-Laye |
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Décès | 10 juillet 1559 |
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Titre | Roi de France (1547 - 1559) Duc de Bretagne (1536-1559) |
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Couronnement | 25 juillet 1547 en la cathédrale de Reims |
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Prédécesseur | François Ier | |
Successeur | François II | |
Fils de | François Ier et de Claude de France |
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Conjoint | Catherine de Médicis | |
Enfants | François Élisabeth (1545-1568) Claude (1547-1575) Charles (1550-1574) Henri (1551-1589) Marguerite (1553-1615) François (1555-1584) Victoire Jeanne enfants illégitimes Diane de France (1538-1619) Henri duc d'Angoulême (1551-1586) Henri comte de Saint-Rémy (1557?-1621) |
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Henri II, (Saint-Germain-en-Laye, 31 mars 1519 - 10 juillet 1559), deuxième fils de François Ier et de Claude de France fut reconnu duc de Bretagne en 1536[1]. , puis couronné roi de France en 1547 à Reims (le 25 juillet).
Sommaire |
[modifier] Jeunesse
Il est gardé en otage dans une prison d'Espagne de 1526 à 1530 en compagnie de son frère aîné François, dauphin et duc de Bretagne.
Il épouse en 1533 Catherine de Médicis, mais son cœur reste voué à sa maîtresse Diane de Poitiers. Leur liaison devint officielle en 1536. Il reste aussi très amoureux d'une des dames de cour, Louise-Marie de Léprouve, dite Fabienne de Lanneau, empoisonneuse à ses heures. Elle gagna vite le sobriquet de "terrible Lanneau"[réf. nécessaire].
Il subit indéniablement l'influence de Diane de Poitiers ainsi que, dans un autre ordre, celle d’Anne de Montmorency, le connétable.
Il succède à son frère, mort en 1536, mais ne gouverne pas la Bretagne dont son père garde l'usufruit. Le 9 février 1540, il renonce d'ailleurs à ce titre et investit Henri de la jouissance de son duché, "pour son entretenement", le roi conservant la haute main sur les affaires du duché. Henri n'a en réalité aucune marge de manœuvre politique, son autorité se limite à la nomination de ses courtisans et amis à des charges et des terres en Bretagne. Ainsi donne t-il à sa maîtresse Diane de Poitiers les anciennes terres ducales de Rhuys et de Fougères.
[modifier] Roi de France
« On l'avait vu commander l'an 1537, l'armée que le roi son père envoyait en Piémont, où il força la Pas-de-Suze, prit Veillane, Rivoles, Montcallier, etc., et remporta divers avantages sur l'armée des Impériaux, commandée par le marquis du Guast. Il commanda aussi l'armée de Roussillon l'an 1542, et assiégea inutilement Perpignan. L'an 1544 il prit le château d'Emeri, et la ville de Maubeuge. » Louis Moréri, Le Grand Dictionnaire Historique 1759, tome V, p. 588
En 1550, Henri II négocie avec les Anglais le rachat de Boulogne :
« Après son couronnement, ses armes furent d'abord employées au recouvrement de Boulogne en Picardie, d'où les Anglais furent chassés. Ensuite, Octave Farnèse duc de Parme, qui avait eu recours au roi contre le pape Jules III et l'empereur Charles Quint, fut cause que la guerre se ralluma entre ces princes l'an 1551. Sienne, l'île de Corse, et les princes d'Allemagne recherchèrent aussi la protection de Henri, qui fut nommé par ces derniers le Protecteur de l'empire, et le Restaurateur de la liberté germanique. Il marcha avec une puissante armée, laquelle en passant se saisit l'an 1552, des évêchés de Metz, Toul et Verdun, et s'avança jusque sur les bords du Rhin. L'empereur fit la paix avec les Princes allemands; et irrité des conquêtes du roi, vint attaquer Metz avec cent mille hommes: le duc de Guise qui était dans cette ville avec l'élite de la noblesse, l'obligea de se retirer le premier jour de janvier 1553. Les Français perdirent Hesdin et Thérouenne; mais les villes de Bouvines, Dinant, avec presque toutes celles du Piémont, furent soumises par eux. Les troupes que le duc de Guise commandait, défirent les Impériaux à Renti le 13 août 1554. Les Français furent vaincus à la bataille de Marcian dans le Siennois le 5 du même mois. Ensuite l'Empereur rechercha la paix, parce que les Français avaient pris Verceil, Ivrée, Casal et Ulpian, et qu'ils soutenaient le pape Paul IV, maltraité par les Espagnols. Philippe II, leur roi, après la démission de Charles Quint, fit ligue avec les Anglais, et amena 40.000 hommes en Picardie, qui en rencontrèrent 18.000 du parti de la France, et les taillèrent en pièces à la bataille de Saint-Quentin, dite la journée de Saint Laurent, parce qu'elle fut donnée le jour de la fête de ce saint, le 10 août 1557. Les Français essuyèrent une autre disgrâce à la journée de Gravelines; mais cette infortune fut réparée par la prise de Calais, que le duc de Guise emporta le 8 janvier 1558 sur les Anglais, qui tenaient cette place depuis le règne de Philippe de Valois l'an 1347 » Louis Moréri, Le Grand Dictionnaire Historique 1759, tome V, p. 588
Avec le Traité de Chambord en 1552, il allie la France aux princes protestants d’Allemagne face à Charles Quint.
En 1552, il occupe, grâce au duc de Guise les Trois-Évêchés dont le rattachement définitif à la France ne devait être reconnu qu'en 1648 par les Traités de Westphalie.
Ses armées reprennent, en 1558 la ville de Calais, dernière possession anglaise en territoire français.
Il connait moins de succès à la fin de son court règne. La campagne en Italie qui vise le trône de Naples pour son fils cadet s'annonce bien mais le duc de Guise qui la mène est rappelé en toute urgence en France. En effet, le connétable Anne de Montmorency a essuyé la terrible défaite à la bataille de Saint-Quentin le 10 août 1557. Le duc de Guise prépare la revanche et prend Calais en janvier 1558 puis Thionville en juillet.
Mais de nouveau les armées françaises sont battues à Gravelines par les Espagnols. La route de Paris est ouverte. Henri II réunit alors une armée de 50 000 hommes et se porte à la rencontre de ses adversaires. Stupéfaction, les Espagnols doivent licencier leur armée, faute d'argent. Les deux pays, Espagne et France, conviennent d'un traité de paix signé le 2 et 3 avril au Cateau-Cambrésis. Henri II restitue à Philippe II toutes ses possessions italiennes dont le Piémont et Savoie, pourtant occupée depuis 30 ans.
Ce traité contrarie l'entourage du souverain français : en effet les armées françaises avaient brillamment terminé l'année 1558. Mais Henri II se dégage des guerres pour s'occuper à part entière du problème religieux. Les protestants se multiplient depuis 1520 et Henri, fervent catholique a pris de sévères mesures à leur égard : édit de Chateaubriand en 1551 qui donne toute autorité aux officiers pour chasser et expulser les protestants, puis édit d' Ecouen en 1557.
Le 30 juin, à Paris près de l'actuelle place des Vosges, célébrant le mariage de sa fille Elisabeth avec Philippe II d'Espagne, il combat contre Gabriel de Montgomery, capitaine de sa Garde écossaise, qui le blesse d'un coup de lance dans l'œil. Malgré les soins des médecins et chirurgiens royaux dont Ambroise Paré, autorisé à reproduire la blessure sur des condamnés afin de mieux la soigner, et de Vésale, envoyé de Bruxelles par Charles Quint, il meurt dans d'atroces souffrances le 10 juillet 1559.
En 1546, l'astrologue Gauric avait mis en garde la reine. Le souverain "devait éviter tout combat singulier aux environs de la quarante et unième année". Henri II venait d'avoir quarante ans.
Son règne, souvent considéré comme fade, à l'image de sa personnalité, vit néanmoins la défaite de Charles Quint, contre qui son père François Ier avait combattu sans succès. Il est aussi annonciateur des Guerres de religion à venir.
Son fils aîné, âgé de 15 ans, François II lui succéde.
A la différence de son père, François Ier, Henri II était d'une nature taciturne. Selon le Vénitien Dandolo il riait rarement "au point que nombre de ceux qui sont à la cour assurent ne l'avoir jamais vu rire une seule fois". Il cultivait davantage son corps que son esprit.
Ronsard l'a célébré dans "Les Hymnes" de 1555. Le poète avait déjà écrit une Avant-entrée du Roi très chrestien à Paris pour l'entrée solennelle du 16 juin 1549.
[modifier] Enfants

Il eut avec Catherine de Médicis dix enfants dont trois morts en bas âge :
- François (1544-1560), roi de France de 1559 à 1560
- Élisabeth (1545-1568), épouse Philippe II d'Espagne (1559)
- Claude (1547-1575), épouse en 1559 Charles III de Lorraine
- Louis (1549-1550), duc d'Orléans
- Charles (1550-1574), roi de France de 1560 à 1574
- Henri (1551-1589), roi de France de 1574 à 1589
- Marguerite (1553-1615), épouse Henri IV de France en 1572
- François (1555-1584), duc d'Alençon puis d'Anjou
- Victoire et Jeanne (1556)
Il eut également des enfants illégitimes:
- Diane de France (1538-1619), épouse de François de Montmorency, puis duchesse d'Angoulème (de Philippa Duci)
- Henri duc d'Angoulême (1551-1586), gouverneur de Provence en 1580[2] et grand prieur de France (de Jane Stuart)
- Henri comte de Saint-Rémy (1557?-1621), ancêtre de Jeanne de la Motte Valois (de Nicole de Savigny)
[modifier] Citation
« Reste à avoir bon cœur et ne s'étonner de rien », qu'il écrivit après la bataille de Saint-Quentin, remporté par Emmanuel-Philibert de Savoie.
[modifier] Notes et références
- ↑ sans couronnement
- ↑ Pierre Miquel. Les Guerres de religion. Club France Loisirs, 1980. ISBN 27274207858, p 327
[modifier] Voir aussi
[modifier] Lien externe
- Lettres patentes données contre les hérétiques des Cévennes (1557) Lettres données par Henri II contre les prédicants.
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