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Comme un torrent (Some Came Running) est un film américain réalisé par Vincente Minnelli et sorti en 1958.
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Ce qui suit dévoile des moments clefs de l’intrigue.
En 1948, Dave Hirsch quitte l’armée tout auréolé d’un glorieux passé guerrier. Romancier en devenir mais noceur invétéré, il déboule un beau matin en autocar dans sa ville natale de l’Indiana. Il est suivi par Ginnie Moorehead, une fille en fanfreluches dont il se souvient à peine, relique de sa soirée bien imbibée de la veille. Dave retrouve sa famille et notamment son frère et son contraire : Frank, un homme très conventionnel, bien rangé et prospère. Tandis que Dave se lie d’amitié avec un homme de son milieu, Bama Dillert, joueur professionnel désabusé, son frère lui présente Gwen French, une institutrice aussi séduisante que stricte. Celle-ci éveille en Dave les velléités d’un établissement respectable à l’image de son frère. Mais il ignore encore que Ginnie l’aime éperdument et lui est totalement dévouée corps et âme. Il va également découvrir qu’elle a été pistée par Raymond, son soupirant fou de jalousie et de rage…
Dave-Frank Sinatra à l’air de sortir, Oscar 1953 en poche, du film Tant qu'il y aura des hommes tourné 5 ans auparavant, adaptation, comme celui-ci, d’un roman du même James Jones. Joyeux noceur mais intellectuel, on comprend que Dave soit attiré par une femme cultivée qui reconnaît son talent d’écrivain et lui fasse entrevoir un possible et stable futur. En même temps, son non-conformisme, source de sa puissante créativité, lui colle aux basques avec son entourage de copains festoyeurs et de filles légères. Le spectateur, lui, n’hésitera pas longtemps : les zozos marginaux avec, en tête, Ginnie-Shirley, sorte de Gelsomina (La Strada) transie d’amour tripotant sans cesse sa poupée-sac à main et Bama-Dean, misogyne, cynique, rigolard mais ami attentionné, sont bien plus attirants que les perspectives d’un ennuyeux avenir rangé des voitures, quand bien même aurait-il le charmant visage et la prestance de Gwen-Martha Hyer. Le découpage du film est exemplaire et on est ébloui par une profusion de couleurs chatoyantes dues à William H. Daniels et Charles K. Hagedon. Et il a été difficile de distinguer les prestations des acteurs et techniciens pour diverses nominations…
[modifier] Fiche technique
- Titre : Comme un torrent
- Titre original : Some Came Running
- Réalisation : Vincente Minnelli
- Scénario : John Patrick et Arthur Sheekman d’après le roman Some Came Running de James Jones (1957)
- Musique : Elmer Bernstein
- Chanson : To Love And Be Loved, paroles de Sammy Cahn et musique de Jimmy Van Heusen
- Directeur de la photographie : William H. Daniels
- Conseiller pour la couleur : Charles K. Hagedon
- Assistants-réalisateur : William McGarry, Tom McCrory, Kurt Neumann
- Effets spéciaux : Doug Hubbard
- Directeurs artistiques : William A. Horning, Urie McCleary
- Décorateurs : Henry Grace, Robert Priestley
- Ingénieur du son : Franklin Milton
- Costumier : Walter Plunkett
- Maquilleur : William Tuttle
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- Leora Dana : Agnes Hirsh
- Betty Lou Keim : Dawn Hirsh
- Larry Gates : Le professeur Robert Haven French
- Steven Peck : Raymond Lanchak, le soupirant de Ginnie
- Connie Gilchrist : Jane Barclay, la mère d’Edith
- Ned Wever : Smitty, le patron du Smitty's Bar
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[modifier] Autour du film
- Le cadeau de Frank à Shirley : Shirley MacLaine se souvient encore avec émotion[1] que Frank Sinatra, en élégant professionnel, demanda à Vincente Minnelli que Ginnie soit « abattue à sa place » à la fin du film (en disant que Shirley pourrait peut-être ainsi gagner un Oscar). Sans que cela lui rapporte un Oscar, Ginnie devint l’un des rôles les plus marquants du film et propulsa Shirley au rang des grandes stars d’Hollywood en 1959. Elle obtenait, en 1960, le rôle féminin principal dans un film capital, La Garçonnière de Billy Wilder.
- C’est grâce à ce film que Shirley MacLaine fut l’une des rares filles à être admise comme mascotte dans le clan très masculin du Rat Pack (Club des rats) constitué de Frank Sinatra, Dean Martin, Sammy Davis Jr., Peter Lawford et Joey Bishop.
- Jean-Luc Godard a repris, dans Le Mépris (1963), la façon originale qu’a Bama-Dean Martin de prendre son bain avec son chapeau de cow-boy…
[modifier] Liens externes