Croyances berbères
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La mythologie berbère et les croyances berbères concernent les croyances des premiers Berbères d'Afrique du Nord. Celles-ci doivent beaucoup à l'influence de la mythologie égyptienne, ainsi qu'aux croyances des autres peuples de la région : Phéniciens, Juifs, Grecs, Romains et Arabes.
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[modifier] Croyances concernant la mort
[modifier] Tombes et pratiques funéraires
Les Berbères et leurs ancêtres (Capsiens et Ibéromaurusiens) croyait à la vie après la mort. Tout d'abord, ils enterraient les morts dans des trous à même le sol. Quand ils se rendirent compte que les animaux pouvaient les déterrer, il se mirent à les brûler, dans des trous plus grands. Plus tard, ils ont brûlé les corps dans des tombeaux, tumulus, monuments funéraires en pierres, et autres tombes[1]. Ces tombes, d'abord simples, ont évolué vers des formes plus élaborées, comme les tombes pyramidales, dans lesquelles n'étaient enterrés que les personnalités les plus importantes. La pyramide berbère la plus connue est celle de Medracen[2].
L'archéologie révèle que les corps des morts étaient peints en rouge, pratique d'origine capsienne. Ils étaient enterrés avec des œufs d'autruche, des bijoux et des armes. Ils pouvaient être enterré dans un linceul ou brûlés en position fœtale[3]. Les Guanches, d'origine berbère, momifiaient eux leurs morts.
[modifier] Le culte des morts
Selon les auteurs de l'ouvrage The Berbers, le culte des morts des Berbères était différent de celui des autres peuples antiques[4]. Pomponius Mela rapporte que les Auguléens[5] divinisaient et vénéraient leurs ancêtres. Lorsqu'ils les invoquaient afin de leur demander quelques chose, ils dormaient dans leurs tombes pour que leur réponse arrive durant le sommeil[6].
Hérodote remarque la même pratique parmi les Nasamons, habitant autour de Siwa et Augila : « Voici leur manière de faire des serments et d'exercer la divination. Ils mettent la main sur le tombeau des hommes qui ont parmi eux la réputation d'avoir été les plus justes et les plus gens de bien, et jurent par eux. Pour exercer la divination, ils vont aux tombeaux de leurs ancêtres ; ils y font leurs prières, et y dorment ensuite. Si, pendant leur sommeil, ils ont quelque songe, ils en font usage dans leur conduite[7]. »
[modifier] Autres croyances
[modifier] La culture mégalithique
Pour les Berbères, comme pour beaucoup de peuples préhistoriques, la roche est sacrée. Il existe plusieurs sites en Afrique du Nord, dont le plus connu est le cromlech de Mzora, cercle de mégalithiques, dont le plus haut fait cinq mètres, entourant un tumulus.
Le monument de Mzora (ou Msoura) est le plus connu des monuments mégalithiques d'Afrique du nord-ouest. Il est composé de cercle de mégalithes entourant un tumulus. Le plus grand mégalithe culmine à plus de 5 mètres de hauteur. Selon la légende, il s'agit de la tombe du mythique roi libyen Antée[8].
[modifier] Cultes du Soleil et de la Lune
En Berbère la lune et la déesse lunaire portent le même nom : Ayyur. Hérodote mentionne que les Berbères antiques vénéraient la lune et le soleil, auxquels ils offraient des sacrifices : « Les sacrifices des nomades se font de cette manière : ils commencent par couper l'oreille de la victime (cela leur tient lieu de prémices), et la jettent sur le faîte de leurs maisons ; cela fait, ils lui tordent le cou : ils n'en immolent qu'au Soleil et à la Lune. Tous les Libyens font des sacrifices à ces deux divinité[9] ». D'autres auteurs attestent ce culte, ainsi que des graffitis, comme un « Solo Deo Invicto » relevé à Thagaste[10].
[modifier] Croyances partagées avec les Égyptiens
Les Égyptiens de l'Antiquité étaient les voisins des Berbères, et leurs mythologies partagent de nombreux traits.
Les Berbères antiques orientaux vénéraient Isis et Seth, comme le montre ce passage d'Hérodote : « [Les libyens] ne mangent point de vaches, non plus que les Égyptiens, et ne se nourrissent point de porcs. Les femmes de Cyrène ne se croient pas permis non plus de manger de la vache, par respect pour la déesse Isis, qu'on adore en Égypte ; elles jeûnent même, et célèbrent des fêtes solennelles en son honneur. Les femmes de Barcé non seulement ne mangent point de vache, mais elles s'abstiennent encore de manger de la chair de porc[11]. »
Osiris était lui aussi vénéré en Libye, et pour Budge (et d'autres universitaires), Osiris serait d'origine libyenne : « Toutes les sources connues concernant Osiris montrent que c'était à l'origine un dieu d'Afrique Nord-Orientale, peut-être de Libye[12]. »
De leur côté, les Égyptiens reconnaissaient l'origine libyenne de Neith, venu selon leur mythologie depuis la Libye pour s'établir dans le delta du Nil. Certains portraits de Dieux égyptiens, comme Ament, les montrent pourvus d'attributs et bijoux typiquement berbères.
Le Dieu commun le plus remarquable est cependant Amon, peut-être le plus important des Dieux berbères[13]. Honoré par les Grecs de Cyrénaïque, il a été unifié à Baal suite à l'influence libyenne. Le plus grand temple libyen dédié à Amon est celle de l'oasis Siwa. Le nom des Garamantes et des Nasamons, deux tribus berbères antiques, pourrait également provenir d'Amon[14].
[modifier] Croyances partagées avec les Phéniciens
Les Phéniciens, fondateurs de Carthage en -814, se sont retrouvés à partir de cette date en contact avec les Berbères. Dans un premier temps, ils ont conservé leurs dieux (dont les deux principaux étaient Baal et Astarté) et ont évité les Berbères. Cependant, après la défaite d'Himera, les Carthaginois s'allient avec les Berbères, et leurs mythologies tendent à se confondre : le Dieu libyen Amon devient Baal-Amon, Astarté est remplacée par Tanit, etc.
[modifier] Croyances partagées avec les Grecs
Les Berbères et les Grecs de l'Antiquité sont rentrés en contact en Cyrénaïque. Les influences ont là aussi été réciproques. Leurs relations, d'abord marquées par la paix, connaissent un tournant après la bataille d'Irassa.
[modifier] Avant la bataille d'Irassa (-570)
Le premier aspect notable de l'influence libyenne sur les croyances Greco-Cyrénaïques est le nom « Cyrénaïque » lui-même. Le nom est à l'origine le nom d'une figure légendaire (mythique) berbère, une femme guerrière, connue aussi sous le nom de Cyre. Cyre était, selon le légende, une courageuse chasseuse de lion. The emigrating Greeks made her as their protector besides their Greek god Apollo[15].
The Greeks of Cyrenaica seemed also to have adopted some Berber customs and intermarried with the Berber women. Herodotus (Book IV 120) reported that the Libyans learnt the Greeks how to yoke four horses to a chariot. The Cyrenaican Greeks built temples for the Libyan god Amon instead of their original god Zeus. They identified later their uppergod Zeus with the Libyan Amon[16]. Some of them continued worshiping Amon himself. Amon's cult was wide spread among the Greeks that even Alexandre le Grand decided to be declared as the son of Zeus in the Siwa temple by the Libyan priests of Amon.[17]
The ancient Historians mentioned that some Greek deities were of Libyan origin. The daughter of Zeus Athena was considered by some ancient historians, like Herodotus, to have been of Libyan origin. Those ancient historians stated that she was originally honored by the Berber around the lac Tritonis where she has been born from the god Poseidon and Lake Tritonis, according to the Libyan legend. Herodotus wrote that the Aegis and the clothes of Athena are typical for the Libyan woman.
Herodotus stated also that Poseidon (an important Greek sea god) has been adopted from the Libyans by the Greeks. He emphasized that no other people worshipped Poseidon from early times than the Libyans who spread his cult:
[..]these I think received their naming from the Pelasgians, except Poseidon; but about this god the Hellenes learnt from the Libyans, for no people except the Libyans have had the name of Poseidon from the first and have paid honour to this god always.[18]
Some other Greek deities were related to Libya. The goddess Lamia was believed to have originated in Libya, like Medusa and the Gorgone. The Greeks seem also to have met the god Triton in Libya. The Greeks may have believed that the Hespérides was situated in modern Morocco. Some scholars situate it in Tangier where Antaios lived, according to some myths. The Hespérides were believed to be the daughters of Atlas a god that is associated with the montagnes de l'Atlas by Herodotus. The Atlas mountain was worshipped by the Berbers.
[modifier] Après la bataille d'Irassa
The Greeks and the Libyans began to break their harmony in the period of the Battus II [19]. Battus II began secretly to invite other Greek groups to Libya. The Libyans considered that as a danger that has to be stopped. The Berbers began to fight against the Greeks, sometimes in alliance with the Egyptians and other times with the Carthaginians. Nevertheless, the Greeks were the victors.
Some historians believe that the myth of Antée was a reflection of those wars between the Libyans and Greeks[20]. The legend tells that he was the undefeatable protector of the Libyans. He was the son of the god Poseidon and Gaïa. He was the husband of the Berber goddess Tinjis. He used to protect the lands of the Berbers until he was slain by the Greek hero Hespérides who married Tingis and fathered the son Syphax (Berber-Greek son). Some Libyan kings, like Juba I, claimed to be the descendants of Syphax. While some sources described him as the king of Irassa, Plutarque reported that the Libyans buried Antée in Tanger:
In this city (Tanger) the Libyans say that Antaeus is buried; and Sertorius had his tomb dug open, the great size of which made him disbelieve the Barbarians...(Plutarque, The Parallel Lives)[21]
In the Greek iconographie, Antaeus was clearly distinguished from the Greek appearance. He was depicted with long hair and beard that was typical for the Eastern Libyans.
[modifier] Croyances partagées avec les Romains
Tout d'abord alliée de la Numidie contre Carthage, les Romains finissent par l'annexer à leur Empire.
[modifier] Avant la romanisation : les Dieux guerriers berbères
Les divinités guerrières des Berbères étaient Gurzil et Ifri. Ifri, déesse de la guerre influence en Afrique du Nord, était considérée comme protectrice des marchants et figurait sur les pièces berbères. Pline l'Ancien écrit qu'en Afrique, personne ne prenait de décision sans invoquer Africa (nom latin d'Ifri). Après la conquête romaine, elle figurait toujours sur les pièces.
Gurzil (ou Agurzil) est une divinité à la tête de taureau, fils d'Ammon. Corippus mentionne un certain Laguatan, grand prêtre de Gurzil, combattant les Byzantins, qui l'auraient tué alors qu'il tentait de s'enfuir avec les icônes de Gurzil[22]. Parmi les ruines de Ghirza, en Libye, se trouve un temple qui est peut-être dédié à Gurzil, d'où pourrait provenir également le nom de la cité.
[modifier] L'influence romaine
Lorsque l'Afrique du Nord est rattachée à l'Empire romain, les Berbères commencement à vénérer les divinités romaines, comme Jupiter, appelé Mastiman, et rapproché d'Ammon[23]. Saturne était également très craint, et, selon Tertullien les Africains du Nord le vénéraient par des sacrifices d'enfants. Les historiens considèrent que ce culte se rapprochait plutôt du culte ancien de Baal que de celui de Saturne à proprement parler[24].
Lorsque Septime Sévère, d'origine libyenne, devient empereur, le culte de Tanit est introduit à Rome.
[modifier] Annexes
[modifier] Notes et références
- ↑ Moustapha Ouachi, The Berbers and the death, El-Haraka.
- ↑ Mohamed Chafik, « Éléments lexicaux berbères pouvant apporter un éclairage dans la recherche sur les origines préhistoriques des pyramides », dans Pour un Maghreb d'abord maghrébin, Centre Tarik Ibn Zyad pour les études et la recherche, 2000.
- ↑ Moustapha Ouachi, The Berbers and the death, El-Haraka.
- ↑ Michael Brett, Elizabeth Fentress et Parker Shipton, The Berbers, Blackwell, Oxford, 1996, p. 35
- ↑ Habitants de l'actuelle Agwila, en Lybie.
- ↑ ibid. p. 35
- ↑ Hérodote, Histoires, Livre 4, 172.
- ↑ Tertre de M'zora, sur le site du ministère de la culture marocain.
- ↑ Hérodote, Histoire, IV, 188.
- ↑ James Hastings, The Encyclopedia of Religion & Ethics, 1926, 4e partie, p. 508.
- ↑ Hérodote, Histoires, IV, 186.
- ↑ Cité par Lewice Spence, Ancient Egyptian Myths and Legends, Dover Publications, 1990, p. 64
- ↑ H. Basset, « Les influences puniques chez les Berbères », dans Revue Africaine n°62, 1921, pp. 367-368
- ↑ Helene Hagan, The Shining Ones: An Etymological Essay on the Amazigh Roots of the Egyptian civilization, Xlibris Corporation , 2001, p. 42
- ↑ K. Freeman, « Greek city state », New York 1983, p. 210.
- ↑ Oric Bates, The Eastern Libyans.
- ↑ Mohammed Chafik, revue Tifinagh...
- ↑ [http://www.sacred-texts.com/cla/hh/hh2050.htm Herodotus Book 2: Euterpe 50
- ↑ the word Battus is believed to be originally a Berber word meaning King in the Berber language
- ↑ Oric Bates. The Eastern Libyans, Franc Cass Co. p. 260
- ↑ Plutarch, The Parallel Lives: The Life of Sertorius.
- ↑ John Morris, Arnold Hugh Martin Jones, John Robert, The prosopography of the later Roman Empire, p. 612
- ↑ Mohammed Chafik, Revue Tifinagh.
- ↑ Elizabeth Allo Isishei, A History of Chrisianity in Africa: from antiquity to the present, Wm. B. Eerdmans Publishing Company, 1995, p. 36
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en anglais : « Berber mythology. »
[modifier] Voir aussi
- Panthéon berbère
- Marabout
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