Démographie de l'Inde
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L'Inde compte plus d'un milliard d'habitants (2000). Cela fait de l'Inde le deuxième pays au monde le plus peuplé, après la Chine.
Toutefois, alors que cette dernière est à peu près parvenue à maîtriser sa croissance démographique, l'Inde connaît toujours une augmentation rapide de sa population. La population indienne augmente d'environ 19 millions d'habitants par an (conséquence d'un taux global de fécondité de 2,7 enfants par femme - contre 1,7 pour la Chine). On peut ainsi s'attendre à ce que l'Inde devienne le pays le plus peuplé du monde aux alentours de 2035.
Les démographes sont ainsi alarmés moins par les chiffres eux-mêmes (la fécondité indienne s'est effondrée en 50 ans) que par la tendance irrégulière et relativement lente. Cela est attribué à une politique démographique à la fois brutale et incohérente (là où la Chine a misé sur la politique - simpliste et brutale parfois, mais compréhensible et applicable - de l'enfant unique). L'Inde a aussi plus axé sa politique sur une responsabilisation individuelle (centres d'information sur la contraception). De plus, l'Inde étant une démocratie, cette politique a eu des hauts et des bas, contrairement à la Chine, où la politique de l'enfant unique n'a pas varié depuis sa mise en vigueur (avec seulement des adoucissements pour les ruraux).
C'est ainsi qu'en Inde les évolutions qui semblent avoir eu le plus d'impact sur la natalité semblent être plutôt :
- l'amélioration générale du niveau de vie,
- l'alphabétisation des femmes dans certains États (par exemple, au Kerala)
Sommaire |
[modifier] Structure de la population
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[modifier] Manque de femmes
Depuis l'arrivée de l'échographie, les cas d'avortement des filles sont très importants, surtout dans les États riches où les personnes peuvent se payer une échographie. C'est ainsi qu'actuellement (août 2005) la moyenne nationale est de 933 femmes pour 1 000 hommes, ce qui signifie qu'environ 40 millions d'indiens ne trouveront jamais de partenaire. Dans certains États riches, comme l'Haryana, la moyenne est même de 861 femmes pour 1 000 hommes. Le problème est si important que, depuis 1994, il est interdit de pratiquer des examens prénataux pour déterminer le sexe du fœtus et encore moins des avortements pour cette raison. Mais dans les faits, cette loi est souvent ignorée.
Dans un article paru le 9 janvier 2006 dans la revue médicale The Lancet, les équipes de professeurs Prabhat Jha de l'Université de Toronto au Canada et celle de Rajesh Kumar à Chandigarh en Inde ont évalué le déficit de naissances féminines, cela grâce à un recensement lancé en Inde en 1998 auprès de 1,1 million de ménages. Ils ont remarqué que dans les familles où le premier enfant était de sexe féminin, les proportions pour les deuxièmes naissances étaient de 759 filles pour 1 000 garçons, ce taux passant même à 719 après deux naissances féminines. Si le déficit est plus fort chez les femmes éduquées (peut-être dû à leurs revenus plus élevés, qui leur permettrait de pratiquer des examens prénataux pour déterminer le sexe de l'enfant), il ne varie pas en fonction de la religion.
Comparé aux ratios d'autres pays, il a été estimé qu'il s'est produit un manque de 590 000 et 740 000 filles supplémentaires en 1997, ce qui fait supposer l'avortement d'au moins 500 000 fœtus filles. Sur une échelle de 20 ans, ce seraient 10 millions de filles qui ne seraient pas nées en Inde en raison de cette préférence masculine.
La raison de ces avortements est que les Indiens préfèrent avoir un garçon, car ce sont eux qui perpétuent le patronyme, s'occupent des parents lorsqu'ils sont vieux et, surtout, héritent des terres. En revanche, pour les Indiens, les filles n'apportent rien, bien au contraire, car il faut même payer leur dot à la famille de leur mari. Un vieux proverbe résume même cette situation : "Élever une fille, c'est comme arroser le jardin d'un voisin".
Alors qu'en Inde les mariages arrangés sont la norme, ce manque de femmes a poussé de nombreuses familles à rechercher une épouse pour leur fils dans certains États montagneux et même à l'étranger (comme au Népal ou au Bangladesh), où un commerce matrimonial, parfois criminel (enlèvements), est apparu. De plus, les hommes dont les familles n'ont aucune terre et peu d'argent ont moins de chances de se trouver une femme, car les familles préfèrent marier leur fille à une famille riche, pour ainsi avoir plus de chance de pouvoir en tirer parti.
Il est même arrivé que des cas de polyandrie aient été découverts, où plusieurs frères partagent la même femme. Cependant, cet état de fait apporte quelques bons côtés. C'est ainsi que la demande de la dot est en diminution (car les familles des femmes ont l'avantage), ainsi que les mariages inter-castes.
[modifier] Natalité
Natalité en Inde | |
Taux brut de natalité | 22,01 ‰ |
Indice synthétique de fécondité | 2,73 enfant(s)/femme |
Source: The World Factbook, CIA[1] |
[modifier] Mortalité
Mortalité en Inde | |
Taux brut de mortalité | 8,18 ‰ |
Taux de mortalité infantile (population totale) - Hommes - Femmes |
54,63 ‰ 55,18 ‰ 54,05 ‰ |
Espérance de vie à la naissance (population totale) - Hommes - Femmes |
64,71 ans 63,90 ans 65,57 ans |
Source: The World Factbook, CIA[1] |
[modifier] Migration et composition culturelle
Migration et composition culturelle en Inde |
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Taux de migration nette | -0,07 ‰ |
Composition ethnique - Indo-Aryens - Dravidiens - Mongoloïdes et autres |
72 % 25 % 3 % |
Religions - Hindouisme - Islam - Christianisme - Sikhisme - Autres - Non-spécifié |
80,5 % 13,4 % 2,3 % 1,9 % 1,8 % 0,1 % |
Composition linguistique - Hindî - Bengalî - Télougou - Marâthî - Tamoul - Ourdou - Gujarâtî - Malayalam - Kannara - Oriya - Panjâbî - Assamais - Kashmiri - Sindhi - Sanskrit - Anglais |
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Source: The World Factbook, CIA[1] |
[modifier] Autres indicateurs sociaux
Autres indicateurs sociaux en Inde |
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Taux d'alphabétisation (population totale) - Hommes - Femmes |
59,5 % 70,2 % 48,3 % |
Nombre moyen d'années passées à l'école | 9 ans |
Taux de séropositivité au VIH/SIDA (chez les adultes) |
0,9 % |
Taux d'accès à l'eau potable | 84 % |
Taux de chômage | 8,9 % |
Sources: The World Factbook, CIA[1]; ONU[3],[4] |
[modifier] Sources
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 (en) The World Factbook, CIA (2006)
- ↑ (en) ONU (2004)
- ↑ (en) ONU (2001/2002)
- ↑ (en) ONU (2000)
[modifier] Bibliographie
- Quand les femmes auront disparu. L'élimination des filles en Inde et en Asie, Bénédicte Manier, Éditions La Découverte.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- (fr) La revanche amère des jeunes filles, sur le site de L'Express
- (fr) L'Inde face au déséquilibre croissant du sex-ratio de sa population : perspectives socio-démographiques d'un manque de filles [pdf]
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