Daya
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Appellation générique des différents peuples de l'intérieur des îles indonésiennes et malaisiennes d'Asie du Sud-Est. Ce terme est issu d'une vieille racine austronésienne (ou nusantarienne) signifiant 'amont' et se retrouve dans l'ethnonyme traditionnel d'un grand nombre de ces populations (Kayan, Kenyah et Ngaju à Bornéo, Gayo dans le nord de Sumatra, Toraja ou Toraya dans le sud de Célèbes). D'autres exemples sont fournies par les Philippines (Mandaya), Taiwan-Formose (Siraya) et même Madagascar sous la forme 'merina', issu de *i-raya-na.
Dans l'ethnologie de l'époque coloniale, les Daya étaient classés comme "proto-malais" (aux côtés des Batak et des Toraja) sensés appartenir à une première vague de peuplement qui aurait précédé les peuples du littoral, parmi lesquels les Malais et les Javanais, qualifiés alors de "deutéro-malais". Aujourd'hui, cette interprétation est caduque. En fait, les Daya ne se distinguent de leurs cousins du littoral (souvent eux-mêmes d'anciens Daya, alors même que bien des groupes daya descendent à leur tour d'anciens marins s'étant établis tardivement à l'intérieur des terres) que par une moindre acculturation étrangère, en particulier par rapport à l'islam.
Dans le folklore touristique européen, les Daya passaient volontiers pour de redoutables "chasseurs de têtes", en raison d'anciennes coutumes de décapitation des ennemis vaincus. Mais de nos jours, les peuples daya (terme que les Malais du littoral prononcent souvent avec un arrêt glottal final transcrit Dayak, avec une nuance péjorative) représentent souvent des minorités ethniques fortement christianisées, souvent de confession protestante. Une minorité d'entre eux préféra cependant se convertir à l'islam, sans pour autant renier leur identité daya. Certains peuples daya comme les Iban de Sarawak (Malaisie) ou les Ngaju de Kalimantan comptent parmi les peuples les plus modernes de l'Asie du Sud-Est. Leurs élites constituent partout une fraction importante de l'élite nationale de leur pays respectifs (des professeurs d'université, des scientifiques de haut niveau, des officiers supérieurs, des cinéastes ou autres artistes renommés, etc.).
Ces populations parlent des langues de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes, répartie entre les groupes suivants :
- Barito
- Kayan-Murik
- "Land Dayak"
- Malaïque (différents dialectes du malais)
- Nord-ouest.