Dorvigny
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Louis-François Archambault, dit Dorvigny, né à Paris le 30 mars 1742 et mort dans la même ville le 5 janvier 1812, est un romancier, dramaturge et acteur comique français qu’on disait fils naturel de Louis XV.
Louis-François Archambault débuta sa carrière d’acteur au boulevard chez Nicolet et se produisit aux Théâtre des Variétés-Amusantes, à l'Ambigu-Comique, aux Grands-Danseurs du Roi, aux Délassements-Comiques et aux Associés.
C'était également un auteur prolifique en parades, impromptus, prologues, opéras-comiques, vaudevilles, comédies en vers et prose de toutes sortes, dont la très grande facilité à écrire a été ainsi raillée dans le Dictionnaire des grands hommes du jour de Floréal, an VIII : « Dorvigny enfante des volumes par jour. Veut-il déjeuner ? il écrit. Veut-il dîner ? il écrit. Veut-il boire ? ce qui lui arrive assez souvent, il écrit. Encore que le public serait-il plus heureux si Dorvigny avait moins soif ».
Après avoir abandonné la poésie de cour, il a composé pour les théâtres de second ordre un grand nombre de pièces qui parurent de 1770 à 1800 et dont quelques-unes connurent une grande vogue, entre autres : Janot ou les Battus paient l'amende, Le Tu et le Toi, Roger Bontemps, Le Désespoir de Jocrisse, et toutes les autres parades qui portent le nom de Jocrisse.
La pièce Janot ou les Battus paient l'amende avait eu tant de succès que certains voulaient en attribuer la paternité au ministre Maurepas qui laissait dire. Elle a inauguré la série des pièces où Jeannot, un type burlesque de valet, qui y figurait comme personnage principal est devenu un caractère type de théâtre français. C’est également du nom de ce personnage que vient le janotisme, construction vicieuse de la phrase consistant à en inverser les différents membres de façon à produire un sens équivoque. Janot devint alors tellement à la mode que des statuettes de lui se vendaient. Il y eut des modes, des coiffures, des potages à la Janot.
Dorvigny inventa ensuite le caractère de Christophe Lerond. Sous le Directoire, Dorvigny fut la cause, après le 9 Thermidor de la fermeture, du 8 Ventôse An IV au 13 Germinal du Théâtre Français pour le peu d’empressement des comédiens à jouer les personnages républicains dans les pièces qu’ils représentaient et la pièce Les réclamations contre l’emprunt forcé. Il créa ensuite le personnage de Jocrisse qui eut autant de succès que celui de Janot. Jocrisse, peut-être inspiré duStenterello piémontais est tout aussi bête que Janot mais la bêtise de Jocrisse est la bêtise heureuse de l’homme bien à son aise tandis que celle de Janot était celle du valet.
Dorvigny a aussi publié des romans, dont le plus connu est le Nouveau roman comique (an VIII) et Ma tante Geneviève ou je l’ai échappé belle (an IX) qui passe généralement pour son chef-d’œuvre a été décrit comme écrit par « quelqu'un qui n’a jamais rien eu à démêler avec l’Académie française ». Il a également publié Madelon Friquet et Colin tampon ou les Amants du Faubourg Saint-Martin. La liste exhaustive de ses œuvres n’est pas connue car il en signait également D… y ou bien D… gny.
Hormis les janotismes, le legs de Dorvigny à la langue française consiste dans le nombre de ses dictions et proverbes qui sont passés dans l’usage.
Sommaire |
[modifier] Œuvres
- À bon chat, bon rat, comédie-proverbe
- Blaise le hargneux, comédie en un acte et en prose
- Cà n'en est pas, proverbe
- Carmagnole et Guillot Gorju, tragédie pour rire
- Chacun son métier, les champs sont bien gardés, proverbe
- Christophe le Rond, comédie en un acte et en prose
- Hurlubrelu ou Tout de travers, comédie en un acte et en prose
- Janot chez le dégraisseur ou A quelque chose malheur est bon, proverbe
- Janot ou les Battus payent l'amende, comédie proverbe en un acte
- Jocrisse au bal de l'Opéra, folie en deux actes
- Jocrisse congédié, folie en deux actes
- La Corbeille enchantée ou le Pays des chimères, comédie avec spectacle et divertissemens
- La Fête de campagne ou l'intendant comédien malgré lui, comédie épisodique en un acte, en prose et en vers
- La Méprise innocente, comédie en un acte et en prose
- La Rage d’amour, parodie de Roland en un acte et en vers, mêlée de vaudevilles et ariettes
- L'Avocat chansonnier ou Qui compte sans son hôte compte deux fois, comédie-proverbe
- Le Désespoir de Jocrisse, comédie-folie en deux actes et en prose
- Le Mai, comédie en un acte
- Le Nègre blanc, comédie en un acte et en prose représentée sur le théâtre des Variétés amusantes, le 28 juin 1780
- Le Niais de Sologne ou Il n'est pas si bête qu'il en a l'air, comédie en un acte en prose
- Le Sultan généreux, comédie en trois actes en vers
- L'Emménagement de la folie, comédie en un acte
- Les Battus paient l’amende ou Ce que l'on voudra, proverbe-comédie-parade
- Les Bons Amis ou Il était temps, parodie d'Iphigénie en Tauride, en un acte et en vers
- Les Désespérés ou le Projet anglais, comédie en un acte et en prose
- Les Étrennes de l’amitié, de l'amour et de la nature, comédie en un acte, en vers
- Les Fausses consultations, comédie en un acte et en prose
- Les Folies à la mode, comédie en un acte
- L'Hospitalité ou le Bonheur du vieux père, opéra-comique en un acte et en vaudevilles, mêlé de musique italienne
- L'Intendant comédien malgré lui, comédie épisodique
- Ni l'un ni l'autre, comédie en un acte
- On fait ce qu'on peut et non pas ce qu'on veut, comédie-proverbe à deux acteurs
- Oui ou non, comédie en un acte et en prose,
- Nouveau roman comique, roman
- Ma tante Geneviève ou je l’ai échappé belle, roman
- Madelon Friquet et Colin Tampon ou les Amants du Faubourg Saint-Martin, roman
- Le Ménage diabolique, roman
- La Femme à projets, roman
- Madame Botte, roman
- Les, caprices et bizarreries de la nature, roman
- Les Quatre cousins, roman
- Les Mille et un guignons, roman
- Mystifications d’Innocentin Poulot, petit-fils de M. de Pouceaugnac, roman
[modifier] Œuvres en ligne
- Le désespoir de Jocrisse : on fait ce qu'on peut et non ce qu'on veut, folie-comédie en deux actes
- Les réclamations contre l’emprunt forcé
[modifier] Source
- Charles Monselet, Les oubliés et les dédaignés ; figures de la fin du XVIIIe siècle, Paris, Charpentier et cie, 1876, pp. 309-31
- Jules Janin, Histoire de la littérature dramatique, Genève, Slatkine Reprints, 1970
- Ludovic Celler, Les types populaires au théâtre, Paris, Liepmannssohn et Dufour, 1870
[modifier] Lien externe
- Ses pièces et leurs représentations sur le site CÉSAR