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Du mouvement et de l'immobilité de Douve est un recueil de poésies d'Yves Bonnefoy publié en 1953. Il contient cinq parties : Théâtre, Derniers gestes, Douve parle, L'orangerie et Vrai lieu. Des textes très courts, parfois sans titre, alternent avec des poèmes en plusieurs parties.
L'épigraphe de Hegel donne quelques-unes des clés de l'ouvrage : « Mais la vie de l'esprit ne s'effraie point devant la mort et n'est pas celle qui s'en garde pure. Elle est la vie qui la supporte et se maintient en elle. » Le poète chante la mort mais aussi la permanence et le retour de la vie à travers un personnage nommé Douve. Être multiple, Douve est humaine, animale, minérale, c'est même une « lande résineuse endormie près de moi ». Yves Bonnefoy s'inspire encore des techniques surréalistes qu'il met en œuvre non pour s'éloigner de la réalité mais au contraire pour se rapprocher de la nature sous toutes ses formes, dans une quête du « vrai lieu » qui clôt le recueil. Bonnefoy fait subir à l'alexandrin une véritable torsion dans certains poèmes du recueil. L'alexandrin, cet outil qui extrait des essences (un Absolu) est une fuite devant la mort. La poésie de Bonnefoy devient alors tentative d'habiter le monde sans prendre en compte l'Idéal, l'Absolu, Dieu; cette tentative passe par la prise de conscience de la mort.