Fouta-Djalon
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Le Fouta Djallon, également orthographié Fouta Djalon, est un massif montagneux situé en Guinée, surnommée « le château d'eau de l'Afrique de l'Ouest » parceque plusieurs fleuves de l'Ouest Africain y prennent source : le Niger, le Sénégal, le Gambie, le Koliba. Avec une superficie de 81.952 km2, et une altitude moyenne de 1.000 m, le Fouta Djallon est un ensemble de plaine et collines dont le point culminant est le Mont Loura (1515 m). Effectivement, il connait une pluviométrie importante, et les deux principaux fleuves de la région ( Gambie et Sénégal), y prennent leur source. Le plateau consiste en une formation épaisse de grès qui recouvre la roche granitique du sous-sol. L'érosion par la pluie et les fleuves a creusé des gorges profondes et des vallées dans le grès
LE TERRITOIRE: Savanes arborées, forêts ouvertes, forêt- galerie et vastes plaines constituent l’aspect typique du paysage, sillonné de nombreux cours d'eau dont l’action millénaire de l’érosion a donné origine à de grandes falaises et de nombreuses et magnifiques chutes.
AGRICULTURE : dans l'ensemble des terres cultivables sont produits fonio, riz, pomme de terre, oignions et arachides. C’est une zone privilégiée pour la production de fruits (mangue, agrumes, papaye, avocats, banane, goyave) et plusieurs d'autres productions potagères. Les principales villes sont Labé, Mamou.
LE CLIMAT: Le climat du Fouta est très agréable; du véritable air de montagne d'Afrique, tempéré et fraî. Les températures varient considérablement selon le lieu et les saisons qui se divisent principalement en saison sèche ( de novembre à mai) et saison des pluies (de juin à octobre) : Décembre - janvier (saison sèche) max. 30° min. 05°. Février - mai (saison sèche) max. 36° min. 20° Juin - octobre (saison des pluies) max. 32° min. 16° Octobre - novembre (fin saison des pluies) max. 32° min. 18°
[modifier] Histoire
Le roi du Mali Soundiata Keïta conquiert le Fouta-Djalon au XIIIe siècle. Au XVIe siècle, les Peuls du Sénégal apparaissent dans la région.
En 1725, le savant musulman Karamoko Alfa Barry, à la tête des Peul du Fouta-Djalon, entreprend de convertir ou de chasser les païens. Les soussous Soussou sont repoussés vers la côte de la future Guinée, les autres réduits en servage. ce fût la bataille de talansan.par la suite, Karamoko Alfa fonde un Etat théocratique État féodal, il consolide l'union de tous les peulhs et la stabilité de l'Etat en s'appuyant à la fois sur les traditions peulhs mais aussi sur les principes de l'Islam. À sa mort en 1751, le savant Ibrahima Sori Maoudo est élu à la tête des Peuls. Il repousse une forte offensive païenne des Dialonké et des Soulima conduite par Kondé Birama, puis s’empare du Fouta-Djalon. Sa disparition en 1784 ouvre une période d'anarchie. L’État Peul du Fouta-Djalon devient une confédération groupant neuf Diwé ou (provinces). Le titre d’almani est dévolu alternativement aux descendants d’ Ibrahima Sori (Soria) et à ceux de Karamoko Alfa (Alfaya). En 1804, le pouvoir est exercé toujours alternativement, mais tous les deux ans. L'organisation de l'État se révéla particulièrement adéquate aux temps et à la situation en constituant, pour l'époque, un remarquable exemple de décentralisation à base de laquelle se trouvaient les Conseils de village qui élisaient leurs représentants avec consultation directe ; ceux derniers faisaient partie du grand conseil des sages qui assistait l'Almamy dans la gestion de l'ensemble du territoire.
A la fin du XVIIIe siècle, la capitale religieuse de l’État théocratique du Fouta-Djalon est Fougoumba, où est intronisé l’Almamy (de imam), qui gouverne dans la capitale politique, Timbo, assisté du Conseil des Anciens. L’élément peul domine dans un État multiethnique. La société est fortement hiérarchisée et inégalitaire, le clivage fondamental se situant entre musulmans et non-musulmans. Au sommet, se trouve l’aristocratie militaire et la classe maraboutique (lasli), puis viennent les hommes libres, puis à la base une clientèle de dépendants, serviteurs et esclaves. Les derniers sont installés dans des villages de culture, exploités au profit de l’aristocratie peul. La prospérité économique et une relative stabilité politique favoriseront la cohabitation. Le brassage des populations, l’adhésion à l’islam et aux valeurs peul favoriseront l’intégration qui aboutira à une homogénéisation ethnique.
Au cours du XIXe siècle, les Peuls du Fouta-Djalon mèneront des opérations de résistance pour se protéger contre les attaques venant des régions voisines.
Vers 1850, le chef Toucouleur El Hadj Omar Tall, basé au Fouta-Toro, déclare la guerre sainte pour fonder un empire tidjaniste. Il occupe sans difficulté les territoires du Mandingue et du Bambouk (1853), puis attaque les Bambara Massassi (1854).
Profitant de la division sur la succession au trone, les envahisseurs sous le commandement d'Alfred Dodds, occupent la capitale Timbo et le dernier alamamy du Foutah indépendant Almami Bokar Biro est vaincu à la bataille de Porédaka en 1896. Les chefs du Foutah qui avaient assistés les français, seront soient assassinés (Alfa Ibrahima Sori Yilili) ou envoyé en exil Alpha Yaya.
En 1897, les Français installent un almani au Fouta-Djalon avant de démembrer la République Théocratique. Le Foutah est intégré dans sa majorité à la nouvelle colonie des Rivières du Sud qui deviendra la Guinée Française. Une partie est occupée par la Grande Bretagne en Sierra Léone, et les Portugais s'empareront du Gaabou en Guinée Bissao. La France impose une dure occupataion militaire et instaure un esclavage appelé Travaux Forcés.
Le Fouta Jallon fut un centre de culture théologique peul. Les grands poètes-théologues sont Thierno Samba Mombéya, Thierno Saadou Dalen, Thierno Aliou Bhoubha Ndian et Thierno Diawo Pellel. Ils sont considérés comme illustres personnalités issus de la noblesse du Fouta et prêchant le bon exemple (le Peul savant et pieux, fervent dans la religion).