Français fédéral
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Le français fédéral désigne, en Suisse, un français qui, bien que parfaitement correct dans sa grammaire et sa syntaxe, se ressent d'un substrat allemand. On retrouve ce type de langage dans les textes administratifs, entre autres.
[modifier] Contexte
La Suisse est une fédération quadrilingue où l'allemand, ou plutôt les dialectes alémaniques, dominent. Pour le locuteur francophone (Suisse romand), il en résulte qu'une importante partie des textes officiels dont il dispose sont rédigés et pensés par des Alémaniques. De leur côté, les Suisses alémaniques rédigent leurs textes en allemand, c'est-à-dire dans une langue qui leur apparaît comme étrangère puisque la langue qu'ils utilisent pour leurs relations quotidiennes et habituelles est le dialecte suisse-allemand (phénomène de diglossie).
[modifier] Apparition du français fédéral
Corollaire du multilinguisme suisse : une intense activité de traduction professionnelle, qui occupe de nombreux fonctionnaires et collaborateurs du secteur privé.
Or, pour certains traducteurs, l'enjeu de la traduction se limite à une activité de langue à langue, où il s'agit de coller à un texte d'origine pour le rendre au plus près, parfois même en respectant dans le texte traduit le nombre de mots du texte source. Comme la traduction ne se limite pas à la langue mais est une activité de langage, il en résulte que les phrases sont certes syntaxiquement correctes, mais que l'énumération des idées ne respecte pas l'ordre spontané de la langue française. Par ailleurs, même les traducteurs les plus chevronnés peuvent être piégés par le texte source.
Il en résulte également des mésalliances au sein d'une expression (« se répandre comme une épidémie », alors qu'on attendrait « se répandre comme une traînée de poudre »), des entorses au génie de la langue française, ou l'utilisation de tournures calquées sur l'allemand (faux-amis, expressions et mots tels que « tractanda » pour « ordre du jour », latinisme surtout utilisé en allemand, « attendre sur » (cf. warten auf) pour « attendre »). L'utilisation de faux-amis est également fréquente, par exemple « protocole » (en allemand Protokoll) pour « procès-verbal ».
Les tours fautifs sont ensuite récupérés par le locuteur francophone, qui les adopte dans sa langue usuelle.
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