François Louis Fournier-Sarlovèse
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François Louis Fournier-Sarlovèse, général d'Empire français, est né à Sarlat, le 6 septembre 1773, d'un père cabaretier. François Fournier reçoit d'abord une solide instruction auprès des moines de sa ville natale et devient clerc de procureur. En 1791, il vient à Paris, s'engage et, dès l'année suivante, il est sous-lieutenant au 9e régiment de dragons.
[modifier] Période jacobine
Affecté à l'armée des Alpes en 1792-1793, il se fait remarquer par des prises de position jacobines outrées, ce qui lui vaut d'être destitué après la mort de Maximilien Robespierre et même emprisonné à Lyon. Il parvient à s'évader et il est réintégré dans l'armée du Nord, puis dans celle de Sambre-et-Meuse. De nouveau destitué pour indélicatesses financières et absence illégale, il est réintégré et devient l'aide de camp d'Augereau. Mêlé à la curieuse affaire Donnadieu et suspecté de complot contre le Premier consul, Fournier est arrêté en mai 1802, emprisonné au Temple et envoyé en résidence surveillée à Périgueux.
[modifier] en Espagne
En avril 1805, il est réintégré pour commander les 600 hommes de l'expédition du contre-amiral Magon en Martinique, mais revient en France sans avoir débarqué. Protégé par Lasalle qui trouve en Fournier un bon alter ego prêt à toutes les frasques, il devient chef d'état-major de ce dernier et se distingue en 1807 dans plusieurs terribles charges de cavalerie, à Bataille d'Eylau, le 8 février 1807, à Guttstadt et à Friedland le 14 juin 1807. L'impétueux cavalier est ensuite envoyé en Espagne et, entre les 18 et 23 mai 1809, il parvient à défendre la ville de Lugo avec seulement 1500 hommes contre 20 000 assiégeants ! Il se signale encore une fois par un coup de colère en accueillant à coups de sabre un aide de camp placé auprès de lui par le secrétaire d'État Daru, ce qui lui vaut d'être mis en disponibilité. Mais on a trop besoin en Espagne de cavaliers comme Fournier : il repart donc avec le 9e corps de l'armée d'Espagne sous Drouot d'Erlon et s'illustre encore dans des opérations de lutte antiguérilla et par sa charge du 5 mai 1811, à Fuentes de Oñoro, où, avec sa brigade (deux escadrons), il enfonce et sabre trois carrés de fantassins anglais.
[modifier] en Russie
Au cours de la campagne de Russie, il commande la 31e brigade de cavalerie légère composée de hussards badois, de chevau-légers hessois et de Westphaliens et charge à la bataille de Smolensk. Promu général de division le 11 novembre 1812, Fournier sert en 1813, à Gross Beeren et à Leipzig. Il est créé baron d'Empire, mais il est destitué le 26 octobre 1813 à la suite d'une altercation verbale avec Napoléon Ier. Louis XVIII le rétablit dans son grade lors de la première Restauration (1814) et Fournier ne sert pas pendant les Cent-Jours. En 1819, Louis XVIII lui décerne le titre de comte, lui permet d'ajouter le patronyme de Sarlovèze à son nom et le nomme inspecteur général de la cavalerie. Le général comte François Louis Fournier-Sarlovèze prend également part à l'élaboration du nouveau Code militaire. Il meurt à Paris le 18 janvier 1827, sans descendance, l'un des rares personnages d'origine roturière à avoir été distingué par deux titres nobiliaires, l'un conféré par le roi de France, l'autre impérial.
Son surnom : François Louis Fournier-Sarlovèze fut surnommé "El Demonio" (le Démon) par les guérilleros espagnols, tant pour sa brutalité que pour son efficacité redoutable dans les opérations de lutte antiguérilla.