Germaine Tillion
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Germaine Tillion, née le 30 mai 1907 à Allègre (Haute-Loire), est une ethnologue et une résistante.
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[modifier] Biographie
Germaine Tillion suit une formation d'ethnologue auprès de Marcel Mauss et Louis Massignon. Licenciée ès lettres, elle est diplômée de l'École pratique des hautes études, de l'École du Louvre, et de l'INALCO.
Entre 1934 et 1940, elle réalise quatre séjours en Algérie pour étudier l'ethnie berbère des Chaouis dans le cadre de sa thèse. De retour en France au moment de l’armistice de 1940, elle devient chef du réseau de Résistance du Musée de l'homme, avec le grade de commandant de 1940 à 1942. Le réseau travaille à l’évasion des prisonniers et au renseignement.
Dénoncée par l'abbé Alesch[1], Germaine Tillion est arrêtée le 13 août 1942, et déportée le 21 octobre 1943 à Ravensbrück. Elle y perd sa mère Émilie, déportée comme elle, lors de gazages massifs perpétrés en mars 1945.
Elle se consacrera après la guerre à des travaux sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale (enquête sur les crimes de guerre allemands, sur les camps de concentration soviétiques entre 1945 et 1954) puis sur l’Algérie. Elle a créé en France l’enseignement dans les prisons. Directrice d’études à l’École pratique des Hautes études, elle a réalisé vingt missions scientifiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Elle retourne en Algérie en 1954 pour une mission d’observation et participe à la création de centres sociaux : ses nombreux travaux de recherches au cours de sa carrière au CNRS et à l’ EHESS portent sur les sociétés méditerranéennes.
À Alger, le 4 juillet 1957, elle rencontre clandestinement Yacef Saadi, à l'instigation de ce dernier, pour tenter de mettre fin à la spirale des exécutions capitales et des attentats aveugles.
Après la guerre d'Algérie, elle s'engage dans divers combats politiques :
- contre la clochardisation du peuple algérien,
- contre la torture en Algérie,
- pour l'émancipation des femmes de Méditerranée.
Son séminaire d'« ethnologie du Maghreb » à l'École pratique des hautes études est resté légendaire.
En 2004, elle lance avec d'autres intellectuels français un appel contre la torture en Irak.
Un film lui a été consacré.
[modifier] Distinctions
- Grand-croix de la Légion d'honneur (Elle est l'une des quatre femmes avec Geneviève de Gaulle qui la lui remet en 1999, Valérie André et Simone Rozès) .
- Grand-Croix de l'Ordre national du Mérite
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille de la Résistance avec rosette
- Médaille de la déportation pour faits de Résistance
- Grand-Croix du Mérite allemand, (2004)
[modifier] Bibliographie
- L’Algérie aurésienne en collaboration avec Nancy Woods (2001);
- Il était une fois l’ethnographie (biographie) (2000);
- Les ennemis complémentaires (1958);
- Ravensbrück (1988);
- Le harem et les cousins (1966);
- L’Algérie en 1957 (1956);
- L'Afrique bascule vers l'avenir (1959);
Sur Germaine Tillion :
- Martin Blumenson, Le Réseau du Musée de l'Homme, Éditions Le Seuil, Paris, 1979.
- Lacouture Jean, Le Témoignage est un combat. Une biographie de Germaine Tillion, Seuil, 2001
- Wood Nancy, Germaine Tillion, une femme-mémoire. D’une Algérie à l’autre, Autrement, 2003
[modifier] Liens externes
[modifier] Références
- ↑ un prêtre de Saint-Maur-des-Fossés qui, payé par le service des renseignements militaires allemands, dénoncera, jusqu'à la fin de la guerre, de nombreux résistants qui lui confiaient leurs activités en confession et sera exécuté en 1949 (Germaine Tillion, Ravensbrück, Seuil, 1973, p.15; voir aussi "le témoignage est un combat", Jean Lacouture, Seuil 2000, p.118 et suivantes, et http://lb.wikipedia.org/wiki/Robert_Alesch, http://www.chronicart.com/livres/livres_fictions.php3?id=2680)