Guerre du Kosovo
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La guerre du Kosovo a eu lieu en 1999 sur le territoire de la Yougoslavie.
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[modifier] Bref historique
Les habitants du Kosovo, appelés Kosovars, s'étaient soulevés depuis 1996 contre le gouvernement despotique de Slobodan Milosevic suite au processus d'abolition de l'autonomie du Kosovo qui à commencé sérieusement en mars 1989 par l'apport de modifications à la constitution serbe, qui se sont soldées par la remise à la Serbie du contrôle direct sur la province.
Frustrés par l'absence d'intervention de l'Occident et par l'inefficacité de la politique de résistance albanaise passive appliquée sous la direction de Ibrahim Rugova, certains Albanais du Kosovo se sont tournés vers la violence comme moyen de contester le régime serbe. Le premier pas dans cette direction a été la création de l'« Armée de libération du Kosovo » (ou UCK) en 1996. L'UCK a amorcé une campagne de terrorisme en assassinant des dirigeants, des policiers et des gardes-frontières serbes. Les Serbes ont alors pris de sévères contre-mesures policières et militaires. Le point tournant est survenu en mars 1997, lorsque le gouvernement de l'Albanie s'est effrondré à la suite d'opérations financières pyramidales ratées. Des arsenaux ont été pillés et ces armes se sont invariablement dirigées en grand nombre vers le Kosovo, où l'UCK naissante livrait aux autorités serbes une véritable guerre d'indépendance.
La communauté internationale a réagi à la crise en 1998, en créant un « groupe de contact » composé de l'Allemagne, des États-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de la Russie qui firent d'ultimes efforts diplomatiques en février 1999 au Château de Rambouillet suite à des allégations de massacres.
Human Rights Watch a estimé que les forces serbes avaient expulsé 862 979 Albanais du Kosovo vers la Macédoine et l'Albanie, et que plusieurs centaines de milliers de plus avaient été déplacés à l'intérieur de leur propre pays ; au total, plus de 80 % de toute la population du Kosovo (ou 90 % des Albanais du Kosovo) avaient été chassée de leurs foyers.
L'échec des négociations et l'éventuelle catastrophe humanitaire poussa l'OTAN à intervenir en effectuant une campagne aérienne de bombardement appelée opération Allied Force
Le général Wesley Clark dirigea les opérations depuis le Supreme Headquarters Allied Powers in Europe, qui ont commencé le 24 mars 1999.
Celles-ci auraient dû se limiter à des bombardements symboliques durant 3 ou 4 jours pour ramener Belgrade à la table des négociations comme cela s'était passé pour en terminer avec la guerre de Bosnie mais ces bombardements ont finalement duré 78 jours.
58 574 missions aériennes sur ses 78 jours d’opérations ont causé la perte de deux appareils américains au combat (Un F-117 et un F-16), plus de 800 missiles sol-air ont été tiré par la DCA serbe. On compte 4 397 missions SEAD anti-radar.
Au sol, plusieurs forces spéciales des nations de l'OTAN opéraient dans la discrétion, un membre du Special Air Service à été tué [1].
Des unités terrestres de l'OTAN se sont concentraient en Macédoine tandis qu'une brigade de l'US Army se déployé - avec difficultés - en Albanie; n'ayant pas participiter aux combats, ils seront l'avant-garde de la future KFOR à la fin de ceux ci.
Ces frappes qui durèrent plus de 70 jours semblent mener à une impasse jusqu’à la conclusion d’un accord entre la République Fédérative de Yougoslavie et les envoyés spéciaux de l’Union européenne, le président finlandais Martti Ahtisaari, et de la Russie, l’ancien premier ministre Viktor Tchernomyrdine, le 3 juin 1999. Ils étaient venus présenter les exigences du G8 pour mettre un terme au conflit du Kosovo à Milosevic.
Le 10 juin 1999, les frappes s'arrêtent et les forces serbes commence à se retirer du Kosovo investi par la force internationale mandatée par les Nations unies, la KFOR et placé depuis sous l'administration de la Mission intérimaire des Nations Unies au Kosovo.
Les pertes humaines de ce conflit ne sont pas clairement définit, plusieurs organismes estime à 10 000 le nombre de Kosovars tués par les forces serbes, les bombardements aériens ont causé la mort d'entre 500 et 1 500 morts civils et de plus de 650 militaires yougoslaves.
On dénombre au total trois tués dans les forces de l'OTAN dont 2 dans l'accident d'un AH-64 en Albanie.
À la fin du mois d'avril 2001, les crimes de guerre commençaient tout juste à faire l'objet d'une enquête et à cette date, l'Armée populaire yougoslave avait inculpé 183 militaires et mis en examen 62 autres pour ceux ci, sans toute fois inclure dans ces investigations les forces spéciales de police ou les forces paramilitaires serbes.
Le dommage fait à la réputation de Milosevic lui fait perdre les élections présidentielles en septembre 2000, il fut arrêté le 31 mars 2001 pour être jugé devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie mais il décédera avant la fin du procès en 2006.
La situation reste encore difficile dans la province du Kosovo avec le décès de Ibrahim Rugova, président du Kosovo depuis 2002.
Des négociations sont toujours en cours concernant le statut final de la région en 2007.
[modifier] Critiques de la guerre
L'intervention de l'OTAN ainsi que les réelles motivations de cette guerre font l'objet de nombreuses discussions.
En Europe, les souverainistes, l'extrême droite et les communistes soutenaient le point de vue serbe [2].
L'opinion publique des pays de l'OTAN était initialement majoritairement en faveur de cette opération, bien qu'un revirement progressif se soit amorcé suite à la longueur imprévue du conflit et à la multiplication des critiques des bombardements, que ce soit dans les médias yougoslaves ou dans certains rapports d'organisations non gouvernementales (voir par exemple Human Rights Watch).
Certaines personnalité de gauche s'insurgent contre un retour de la doctrine de la guerre juste, et accusent les médias occidentaux de propagande. Noam Chomsky, par exemple, dans son livre "Dominer le monde ou sauver la planète", argue que les massacres serbes ont été provoqué par les frappes de l'OTAN, la majeure partie des victimes antérieures étant du fait de l'UCK, accusée d'être un groupe terroriste ayant assassiné plusieurs milliers de Serbes comme d'Albanais. Les bombardements, ayant contribué à détruire l'industrie de la Serbie, sont aussi accusés d'avoir eut entre autres pour but de mettre à bas l'économie de type socialiste du pays, une des dernières d'Europe.
Le projet d'oléoduc Bourgas-Durrës, reliant la mer Noire à la mer Adriatique, est aussi présenté comme une importante motivation cachée de ce conflit. Un tel oléoduc jouerait un rôle crucial dans la course que mènent les grandes puissances occidentales, notamment l'Allemagne et les États-unis, pour contrôler les routes du pétroles et du gaz entre l'Europe et l'Asie centrale (gisements de la Caspienne). Ainsi, la guerre aurait été planifiée bien avant les évènements censés l'avoir déclenchée, tandis que le rôle prépondérant des grandes puissances occidentales aurait été occulté par les grands médias. C'est par exemple la thèse soutenue par Michel Collon dans son livre "Monopoly - l'Otan à la conquête du monde". La construction du camp Bondsteel en Serbie est parfois avancée pour appuyer cette théorie.
[modifier] Références
- ↑ Encyclopédie des forces spéciales du monde, tome 2, Jean-Pierre Husson, Histoire & Collections, Paris, 2001, ISBN 2913903150, p. 95. Le sergent Robert Lyon, du 22nd SAS, trouva la mort durant un accrochage avec les forces serbes. Les autres membres de son équipe purent être exfiltré en Bosnie, où 2 d’entre eux, qui avaient été blessés avec lui furent soignés à l’hôpital de Siporo avant d’être rapatrie en Grande-Bretagne.
- ↑ http://www.amnistia.net/news/articles/fascdoss/azizpeti/doc2.htm
[modifier] Bibliographie
[modifier] Analyses
- De l'intervention au Kosovo en 1999 à l'intervention en Irak de 2003 : Analyse comparative des fondements politiques et juridiques, Xavier Pacreau, LGDJ, 2006, (ISBN 2275027629)
- La guerre du Kosovo, Revue Strategique 74-75, Economica, 2000, (ISBN 2717841342)
- Les conflits yougoslaves de A à Z, Jean-Arnaud Dérens, Catherine Samary, Editions de l'Atelier, 2000, (ISBN 70823532X)
- La guerre du Kosovo: éclairages et commentaires, Bernard Adam, Éditions Complexe, 1999, (ISBN 2870277172)
- Kosovo : La spirale de la haine, les faits, les acteurs, l'histoire, Dusan T Batakovic, L'Âge d'Homme, 1998, (ISBN 2825111325)
[modifier] Justification de la guerre
- Kosovo, année zéro, Jean-Arnaud Derens, Marek Antoni Nowicki, Paris-Méditerranée, 2006, (ISBN 2842722485)
- Le Droit du plus faible, Alain Madelin, Robert Laffont, 1999, (ISBN 2221090691)
- Kosovo un drame annoncé, Antoine Garapon, Denis Salas, Olivier Mongin, Michalon, 1999, (ISBN 2841861139)
[modifier] Critiques
- La Croisade des fous : Yougoslavie, première guerre de la mondialisation, Diana Johnstone, Le Temps des Cerises, 2005, (ISBN 2841095339)
- Le Nouvel Humanisme militaire, Noam Chomsky, 2000, (ISBN 294018917X)
- L’opinion, ça se travaille, Serge Halimi et Dominique Vidal, Contre-feux, 2000, (ISBN 2922494284)
- Monopoly, L'Otan à la conquête du monde, Michel Collon, EPO, Bruxelles, 2000 (ISBN 2872621717)
- Les Damnés du Kosovo. Michel Collon et Vanessa Stojilkovic. Documentaire, 78', Bruxelles, 2002.
[modifier] Liens externes
- (fr) Dossier du Monde diplomatique
- (fr) Bilan de la guerre du Kosovo, 24 mars 2000, site checkpoint-online
- (fr) L'Union Européenne au regard du Kosovo : Un sisyphe a la puissance étriquée, Frédéric Ramel, Stratisc.Org
- (fr) Chronique d'un génocide annoncé par Serge Halimi et Dominique Vidal
- (fr) Commentaires sur le site CSOTAN.org
- (fr) L'embarrassant appel à la paix de la "nouvelle droite", photocopie d'un article du Monde du 1er avril 1999
- (fr) Rapport du HRW sur les pertes civiles
- (en)(es)Effets d'un bombardement de l'OTAN sur une ville serbe lors de la guerre du Kosovo (images susceptibles de heurter les âmes sensibles)
- (en) German Documents Contradict Genocide-Against-Albanians Claims
- (en) Yugoslav Sojourn: Notes from the Other Side