Guillaume Apollinaire
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Guillaume Apollinaire, pseudonyme de Wilhelm Albert Vladimir Popowski de La Selvade Apollinaris de Wąż-Kostrowitcky (26 août 1880, Rome – 9 novembre 1918, Paris) est le principal poète français des premières décennies du XXe siècle, auteur notamment du Pont Mirabeau. Il écrit également des nouvelles et des romans érotiques (les Onze Mille Verges, 1907). Il pratique le calligramme (terme de son invention). Il est le chantre de toutes les avant-gardes artistiques (les Peintres cubistes, 1913) et, poète (Alcools, 1913 ; Calligrammes, 1918) ou théoricien (l'Esprit nouveau et les poètes, 1917), un précurseur du surréalisme (les Mamelles de Tirésias, 1917) dont il a forgé le nom.
Sommaire |
[modifier] Vie
Il naît à Rome d'une mère issue de la noblesse polonaise, Angelica Kostrowicka, et père inconnu, peut-être un officier italien. Il arrive en 1887 à Monaco, puis poursuit des études aux lycées de Cannes et de Nice. En 1899, il passe l'été dans la petite bourgade wallonne de Stavelot, un séjour quitté à "la cloche de bois" mais qui féconde durablement son imagination et sa création. Ainsi de cette époque, le souvenir des danses festives de cette contrée : " C'est la maclotte qui sautille ...", dans "Marie".
En 1901-1902, il est précepteur dans une famille allemande. Il tombe amoureux de la gouvernante anglaise Annie Playden, qui finira par l'éconduire. Lorsque Annie le quitte, il la suit en vain jusqu'en Angleterre, mais Annie s'en va en Amérique en 1904, s'éloignant définitivement d'Apollinaire. Le poète célébrera sa relation avec Annie et la douleur de la rupture dans de nombreux poèmes, dont Annie et surtout "La Chanson du mal-aimé".
Entre 1902 et 1907, il travaille pour divers organismes boursiers et commence à publier contes et poèmes en revue. En 1907, il rencontre Marie Laurencinavec laquelle il entretiendra une relation pleine d'émulation et d'orages. Il décide de vivre de sa plume. Il se lie d'amitié avec Picasso, Derain, de Vlaminck et le douanier Rousseau, se fait un nom de poète, de journaliste, de conférencier et de critique d'art. En septembre 1911, soupçonné dans le vol de statuettes au Louvre, il est emprisonné durant une semaine à la prison de la Santé ; cette expérience le marquera. En 1913, il publie "Alcools", somme de son travail poétique depuis 1898.
Peu avant de s'engager dans l'armée française en décembre 1914, il tombe amoureux de Louise de Coligny-Chatillon, qu'il surnomme Lou. Mais la jeune femme ne l'aimera jamais ; ils rompent en mars 1915. Il part avec le 38° Régiment d'artillerie de campagne pour le front de Champagne en avril 1915. Malgré les vicissitudes du front, il écrit dès qu'il le peut pour tenir et rester poète. La guerre est pour lui l'occasion de se déclarer « vrai Français », de servir sa patrie. En 1915, dans un train, il rencontre Madeleine Pagès avec laquelle il se fiancera. Passé sur sa demande au 96e régiment d'infanterie avec le grade de sous-lieutenant en novembre 1915, il est blessé à la tête par un éclat d'obus le 17 mars 1916, évacué à Paris où il est trépané en mai 1916. Après une longue convalescence, il se remet progressivement au travail, fait jouer sa pièce "Les Mamelles de Tirésias" en juin 1917 et publie "Calligrammes" en 1918.
Guillaume Apollinaire meurt le 9 novembre 1918 de la grippe espagnole, affaibli par sa blessure et les gaz de combat. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris alors que dans les rues, les Parisiens célèbrent la fin de la guerre.
[modifier] Regards sur l'Œuvre
Influencé par la poésie symboliste dans sa jeunesse, admiré de son vivant par les jeunes poètes qui formèrent plus tard le noyau du groupe surréaliste (Breton, Aragon, Soupault — il est à noter qu'Apollinaire est l'inventeur du terme « surréalisme »), il révéla très tôt une originalité qui l'affranchit de toute influence d'école et qui fit de lui un des précurseurs de la révolution littéraire de la première moitié du XXe siècle.
Apollinaire se caractérise par un jeu subtil entre modernité et tradition, par un renouvellement formel constant, par une imprégnation de tout ce début de XXe siècle, période de renouveau pour les arts et l'écriture, avec l'émergence du cubisme dans les années 1910, du futurisme italien en 1909 et du dadaïsme en 1916. Apollinaire entretient des liens d'amitiés avec nombre d'artistes et les aide dans leur parcours artistique.
[modifier] Liste des œuvres
- Mirely ou le Petit Trou pas cher, 1900 (roman pornographique écrit sous pseudonyme pour un libraire de la rue Saint-Roch à Paris)
- Les Onze Mille Verges ou les amours d'un hospodar, 1907 (roman pornographique publié sous le manteau)
- La Phalange nouvelle, 1909 (conférence)
- L'Œuvre du Marquis de Sade, 1909 (édition)
- Les Poèmes de l'année, 1909 (conférence)
- Les Poètes d'aujourd'hui, 1909 (conférence)
- L'Enchanteur pourrissant, 1909 (illustré de gravures d'André Derain)
- L'Hérésiarque et Cie, 1910 (recueil de contes)
- Le Théâtre italien, 1910 (encyclopédie littéraire illustrée)
- Le Bestiaire ou cortège d'Orphée, 1911 (poésie, Illustré de gravures par Raoul Dufy)
- Les Exploits d'un jeune Don Juan, 1911 (roman érotique)
- Pages d'histoire, chronique des grands siècles de France, 1912 (chronique Historique)
- La Peinture moderne, 1913 (critique)
- Les Peintres cubistes, Méditations esthétiques, 1913 (critique)
- Alcools, 1913 (poésie, recueil de poèmes composés de 1898 à 1913)
- La Rome des Borgia, 1913 (roman)
- L'Antitradition futuriste, manifeste synthèse 1913 (essai)
- La Fin de Babylone - L'Histoire romanesque 1/3, 1914 (roman)
- Les Trois Don Juan - L'Histoire romanesque 2/3, 1915 (roman)
- Le Poète assassiné, 1916 (contes)
- La Bréhatine, 1917 (scénario de cinéma coécrit avec André Billy)
- Les Mamelles de Tirésias, 1917 (théâtre, drame surréaliste en deux actes et un prologue)
- Vitam impendere amori, 1917 (poésie, illustré par André Rouveyre)
- Calligrammes, poèmes de la paix et de la guerre 1913-1916, 1918 (poésie)
- Le Flâneur des deux rives, 1918 (chroniques)
- Couleurs du temps, (théâtre) 1918
POSTHUMES :
- La Poésie symboliste, 1919
- La Femme assise, 1920 (roman)
- Il y a..., 1925 (poésie)
- Anecdotiques, 1926 (chroniques tenues au Mercure de France de 1911 à 1918)
- Les Épingles, 1928 (contes)
- Contemporains pittoresques, 1928 (recueil d'articles publiés au Mercure de France
- L'Esprit nouveau et les Poètes, 1946 (recueil d'articles publiés au Mercure de France)
- Ombre de mon amour, 1947 (poésie, poèmes adressés à Louise de Coligny-Châtillon pendant la guerre de 1914-1918)
- Lettres à sa marraine 1915–1918, 1948 (correspondance)
- Couleur du temps, 1949 (théâtre)
- Poèmes secrets à Madeleine, 1949 (poésie sous le manteau)
- Que faire ?, 1950 (roman-feuilleton fait comme nègre)
- Tendre comme le souvenir, lettres à Madeleine Pagès, 1952 (correspondance, rééd. 2005)
- Le Guetteur mélancolique, 1952 (poésie)
- Textes inédits, 1952
- Casanova, comédie parodique, 1952 (théâtre)
- Poèmes à Lou [1947] 1956
- Chroniques d'arts 1902-1918, 1960 (critique)
- Petites merveilles du quotidien, 1979 (textes retrouvés)
- Petites flaneries d'art, 1980 (textes retrouvés)
- Soldes, 1985 (poèsie, poèmes inédits)
- Journal intime (1898-1918), 1991 (fac-similé d'un cahier inédit d'Apollinaire)
- Et moi aussi je suis peintre, 1914 (album d'idéogrammes lyriques coloriés, resté à l'état d'épreuve. Les idéogrammes seront insérés dans le recueil Calligrammes)
[modifier] Liens externes
- Biographie détaillée, bibliographie et ressources diverses ;
- « Le Pont Mirabeau » (MP3), récité par Apollinaire sur le site Gallica.
- (en) Kostrowicki (Blason et Clan Wąż).
[modifier] Citations
- « À la fin tu es las de ce monde ancien » (Alcools- Zone, premier vers)
- « Vienne la nuit sonne l'heure
- Les jours s'en vont je demeure » (Alcools - Le pont Mirabeau, refrain)
- « Moi qui sais des lais pour les reines
- Les complaintes de mes années
- Des hymnes d'esclave aux murènes
- La romance du mal aimé
- Et des chansons pour les sirènes » (Alcools - La Chanson du Mal-Aimé, dernière strophe)
- « Les fleurs qui s'écrient hors de bouches
- Et tout ce que je ne sais pas dire
- Tout ce que je ne connaîtrai jamais
- Tout cela tout cela changé en vin pur
- Dont Paris avait soif
- Me fut alors présenté » (Alcools - Vendémiaire)
- « Ah ! Dieu que la guerre est jolie ! » (Calligrammes - L'Adieu du Cavalier)
- « Vous voilà de nouveau près de moi
- Souvenirs de mes compagnons morts à la guerre (…)
- Ombre multiple que le soleil vous garde
- Vous qui m'aimez assez pour ne jamais me quitter
- Et qui dansez au soleil sans faire de poussière
- Ombre encre du soleil
- Écriture de ma lumière
- Caisson de regrets
- Un dieu qui s'humilie » (Calligrammes - Ombre)
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