Jackson Pollock
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Jackson Pollock, surnommé Jack the Dripper, est né le 28 janvier 1912 dans le Wyoming et mort le 11 août 1956. Il est l'un des plus grands peintres américains du XXe siècle.
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[modifier] Biographie
En raison d'une situation familiale particulièrement compliquée, il change régulièrement de domicile. Son père est souvent absent et sa mère très autoritaire.
Son œuvre est associée à l'art de l'école dite « de New York », à savoir l'expressionnisme abstrait qui s'est développé après la Seconde Guerre mondiale. Comme la plupart des peintres de ce courant pictural, il se réfère beaucoup plus à Jung qu'à Freud.
Il a inauguré une nouvelle lignée d'artistes de génie qui incarnent l'esprit d'une époque et dont la vie est, par conséquent, digne d'être célébrée. Son travail était comme une sorte de quête spirituelle exigeant une force psychique surhumaine. Se confronter à la surface vide de la toile et chercher à y projeter de l'ordre et du sens était, selon lui, une démarche représentative de la crise existentielle de l'homme moderne.
En 1923, Jackson, âgé alors de onze ans, visite une réserve d'Indiens ; il y découvre les extraordinaires motifs abstraits de l'art dit « primitif » des Indiens d'Amérique.
Durant l'été 1927, il montre les premiers signes d'alcoolisme, l'art devient alors pour lui une décharge d'émotions, dessiner lui permet d'exprimer son univers intérieur, de libérer ses angoisses et sa rage sur le papier.
En décembre 1937, il suit une cure de désintoxication. Pollock se passionne pour l'art primitif et goûte les expressions rageuses et impulsives qui s'accordent à son comportement. En novembre 1941, il expose à la galerie Mc Millen en même temps que Lee Krasner, qui devient sa femme. Il fait alors la connaissance de Peggy Guggenheim qui a des amis surréalistes et une galerie à Manhattan, la Art of this Century dont il peint le mural. Elle accueille sa première exposition en solo en 1943, poursuivant ensuite par une association qui dura cinq ans, en lui versant un salaire contre des peintures et des dessins.
Il adopte alors la drip painting entre 1947 et 1951 qui se caractérise par l'absence de composition centrée, les différentes couleurs qui se fondent simultanément l'une dans l'autre, les rythmes plastiques, l'énergie et l'exubérance gestuelles d'une beauté unique. C'est Rosenberg qui forgea le concept d' action painting apparu pour la première fois dans un article de 1952 qui était intitulé « The American Action Painters ». Dans cet article Rosenberg définit la peinture comme une action.
Il a produit plus de 700 dessins.
Ayant sombré à nouveau dans l'alcool, et alors qu'il n'a plus rien produit durant les dernières années de sa vie, il décède dans un accident de voiture le 11 août 1956 dans la ville de Springs dans l'état de New York, sa compagne de l'époque, Ruth Kligman, qui se trouve dans la même voiture lui survit tandis qu'une autre amie, Edith Metzger, meurt avec lui.
Ayant vécu dans une extrême précarité durant la majeure partie de sa vie, l'ironie du sort veut qu'en novembre 2006 sa toile n°5 (1948) soit devenue l'œuvre la plus chère de tous les temps, vendue de gré à gré (en privé, sans enchères), pour la somme de 140 millions de dollars.
[modifier] Analyse fractale de l'oeuvre
L'analyse fractale des oeuvres de Jackson Pollock proposée par Taylor, Micolich, et Jonas montre que le principe d'autosimilarité statistique y est respecté. Elle consiste à vérifier par l'intémédiaire d'une grille de N carré posée sur la toile que la proportion de motifs reste constante quelque soit le nombre de carré étudié. La peinture noire occupe 36% de la surface d'un carré, de deux carrés... ou de n carré. Il en est de même pour les autres couleurs qui occupent 13% de la toile. La dimension fractale de densité d est égale à ~1,66. Dans Autumn Rhythm n°30 d égal 1,67. Il est à noter que la dimension fractale est constitutive de la technique de Jackson Pollock et non consécutive. Elle définit de manière mathématique le all-over. L'analyse a ainsi démontré que les premières oeuvres ont une dimension supérieure à 1,1 et à la fin de sa vie 1,7. D'ailleurs Jackson Pollock détruit une oeuvre de dimension 1,9 qu'il juge mauvaise, trop dense alors qu'il est filmé par Hans Namuth. Ainsi est confirmée l'affirmation de Pollock selon laquelle : "je ne ... enfin... avec l'expérience... il me semble possible de contrôler la coulée de peinture, dans une large mesure, et je ne l'utilise pas...je n'utilise pas l'accident...parce que je nie l'accident."
[modifier] Œuvres majeures
- Untitled [Naked Man with Knife], c. 1938-1940
- The Mad Moon-Woman, 1941
- Birth, c. 1941
- Stenographic Figure, c. 1942
- The Moon-Woman Cuts the Circle, c. 1943
- Guardians of the Secret, 1943
- The She-Wolf, 1943
- Mural, 1943-1944
- Gothic, 1944
- Two, 1943-1945
- Free Form, 1946
- The Key (Accabonac Series), 1946
- Eyes in the Heat (Sounds in the Grass Series), 1946
- Full Fathom Five, 1947
- Cathedral, 1947
- Reflection of the Big Dipper, 1947
- Number 20, 1948, 1948
- Number 5, 1948, 1948
- Number 1A, 1948, 1948
- Number 26A, 1948: Black and White, 1948
- Summertime: Number 9A, 1948, 1948
- Out of the Web: Number 7, 1949, 1949
- Number 27, 1950, 1950
- Lavender Mist: Number 1, 1950, 1950
- Number 32, 1950, 1950
- One: Number 31, 1950, 1950
- Autumn Rhythm: Number 30, 1950, 1950
- Number 14, 1951, 1951
- Echo: Number 25, 1951, 1951
- Blue Poles: Number 11, 1952, 1952
- Portrait and a Dream, 1953
- Ocean Greyness, 1953
- The Deep, 1953
- Easter and the Totem, 1953
- White Light, 1954
[modifier] Documents
- En 2000, l'acteur Ed Harris réalise et interprète Pollock, son seul film à ce jour (janvier 2006) en tant que réalisateur. Depuis que son père lui avait offert un livre sur Pollock au motif d'une forte ressemblance physique, Ed Harris a nourri une fascination pour l'artiste qu'il finit par faire revivre.
- Jackson Pollock: Love and Death on Long Island, documentaire (46 min) réalisé par Teresa Griffiths en 1999.
- Jackson Pollock, documentaire (52 min) réalisé par Kim Evans en 1987.
- En 2002, le romancier américain John Updike publie Seek my face (en français Tu chercheras mon visage, 2006) qui est une transposition de la vie de Jackson Pollock racontée par sa femme Lee Kasner.
[modifier] Bibliographie
- Steven Naifeh et Gregory White Smith (trad. Jean-Paul Mourlon), Jackson Pollock, Tristram, 1999, 735 p. (ISBN 2907681257)
- Hans Namuth, L'atelier de Jackson Pollock, Macula, 1982 (ISBN 2865890031)
- Jeremy Lewison, Interpreting Pollock, Tate Gallery, 1999 (ISBN 1-85437-289-0).
[modifier] Liens externes
- (en) Site consacré à Jackson Pollock
- (fr)(en) Un peintre qui ne cherche pas à faire une image avec de la peinture Pollock expliqué aux jeunes
- (fr) Jackson Pollock sur Articité
- (fr) Jackson Pollock dans la base de données d'Articité
- (en) Jackson Pollock dans Artcyclopedia
- (en) [1] Le site de l'université de Michael Frame et Benoit Mandelbrot, en 3K/ Fractals as Art, onglet J.Pollock
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