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Jason et les Argonautes (Jason and the Argonauts) est un film britannique et américain réalisé par Don Chaffey et sorti en 1963.
Dans la Grèce antique, Jason, pour reconquérir le royaume de son père Éson usurpé par le demi-frère de ce dernier, Pélias, doit rapporter à celui-ci la fabuleuse Toison d'or qui se trouve en lointaine Colchide. Il s’embarque à bord du navire Argo avec toute une équipe de héros, les Argonautes. À la fois aidés et contrariés par des dieux et déesses rivaux, ils vont être confrontés aux éléments déchaînés, à des créatures plus monstrueuses les unes que les autres et à divers enchantements dont celui de l’amour…
Les stars ne figurent pas au générique, il faut donc citer les principales d’entre-elles : le monstrueux colosse Talos (tout de bronze grinçant), les trois horripilantes Harpies, les rochers broyeurs Symplégades, un horrible dragon à sept têtes (l’Hydre) ainsi qu’une armée vindicative de terribles et agiles squelettes ricaneurs et maniant le glaive comme personne. Derrière elles, se cache la star des stars : le génial Ray Harryhausen et son procédé de trucages Dynarama. Allié au réalisateur Don Chaffey, ce serait comme un Gustave Doré qui aurait collaboré avec un Georges Méliès au scénario s’inspirant d'une synthèse ( ! ) de la délirante et abracadabrantesque épopée de Jason et des Argonautes (le récit mythologique grec bat à plate couture les scénarii les plus foldingues allant de La Guerre des étoiles au Seigneur des Anneaux). Peu importe si l’on voit les raccords de couleur passant du trucage au cadrage normal : la magie opère toujours 40 ans plus tard. On se laisse emporter par les dieux et déesses rivalisant d’ingéniosité pour aider ou contrer les pérégrinations des Argonautes. Les idées foisonnent, telle Héra, proue sculptée et peinte de l’Argo, clignant des yeux tout en jasant avec Jason ou le gigantesque Poséidon, ancêtre très vert de L'Incroyable Hulk, jouant des biceps pour soutenir les rochers concasseurs : c’est drôle, décalé mais jamais ridicule. Cette imagerie peinte et parsemée d’humour très british cumule astucieusement les genres et initia la Fantasy au cinéma : il s’en dégage une poésie que l’on ne retrouve plus guère aujourd’hui avec les images de synthèse. On ne sait pas si c’est parce que les monstres tiennent la vedette qu’on oublie qu’il n’y a aucun acteur de premier plan. On se plait seulement à imaginer ce que cette œuvre aurait été si elle avait bénéficié du Cinémascope ou du 70 mm : y aurait-elle gagné en magie ? Ce qui nous ramène aux éminentes paroles de l’illustre inconnu qui a dit : « L’art n’a pas besoin de nouveauté, mais de création. »
[modifier] Fiche technique
- Titre : Jason et les Argonautes
- Titre original : Jason and the Argonauts (également répertorié sous le titre Jason and the Golden Fleece)
- Réalisation : Don Chaffey
- Scénario : Beverley Cross, Jan Read inspirés (entre autres) par le poème épique Les Argonautiques d’Apollonios de Rhodes
- Musique : Bernard Herrmann
- Directeur de la photographie : Wilkie Cooper
- Cadreur : Harry Gillam
- Assistant-réalisateur : Dennis Bertera
- Directeurs artistiques : Jack Maxsted, Antonio Sarzi-Braga, Herbert Smith
- Direction des scènes de combats : Ralph Faulkner
- Décorateur : Geoffrey Drake
- Effets spéciaux : Procédé « Dynarama » (Dynamation) de Ray Harryhausen
- Sculptures des maquettes : Arthur Hayward
- Ingénieurs du son : Cyril Collick, Red Law
- Mixage son : Alfred Cox
- Monteur : Maurice Rootes
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[modifier] Autour du film
- 1999 : Jason et les Argonautes de Don Chaffey, 1 DVD Région 2, Columbia / Tristar Studios
[modifier] Liens externes