Jean-Baptiste Jourdan
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Jean-Baptiste, comte Jourdan (né le 29 avril 1762 à Limoges, dans la Haute-Vienne - mort le 23 novembre 1833 à Paris), fut un militaire français, qui avait commencé sa carrière sous l'Ancien Régime, participa avec La Fayette à la guerre d'indépendance des États-Unis d'Amérique et devint l'un des plus brillants généraux de la Révolution et de l' Empire, vainqueur notamment de la bataille de Fleurus (26 juin 1794). Il fut fait maréchal d'Empire en 1804.
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[modifier] Carrière militaire
Fils d'un chirurgien de Limoges, il s'engage en 1778 au régiment d'Auxerrois et y fait la campagne d'Amérique. Revenu en France en 1782, il quitte l'armée en 1784 et s'établit mercier à Limoges.
Capitaine de la Garde nationale en 1789, il est volontaire en 1791, élu lieutenant-colonel du 2e bataillon de la Haute-Vienne qu'il conduit à l'armée du Nord.
Il fait la campagne de la Belgique sous Dumouriez. Avec l'armée du Nord, il participe aux batailles de Jemmapes (6 novembre 1792) et de Neerwinden (18 mars 1793).
Il se distingue notamment aux environs de Namur, lors de la retraite de l'armée. Le 27 mai 1793, il est élevé au grade de général de brigade, et à celui de général de division le 30 juillet suivant. Il commande à la Bataille d'Hondschoote, où il est blessé en enlevant les retranchements ennemis à la tête de ses troupes. Le 26 septembre, il remplace Houchard dans le commandement de l'armée. Il est bientôt commandant de l’armée des Ardennes, puis de l'armée du Nord et bat Frédéric-Josias de Saxe-Cobourg à Wattignies (15-16 octobre 1793), disputée avec acharnement dans un combat de 48 heures, et força le prince de Cobourg à lever le blocus de Maubeuge.
Voulant prendre l'offensive, le Comité de salut public appelle Jourdan à Paris. Celui-ci fait valoir que l'armée n'est composée que de nouvelles recrues, la plupart sans armes ni habits, et qu'il vaut mieux passer l'hiver sur la défensive, pour être en état d'attaquer au printemps. Ses plans sont adoptés, mais sa réticence n'est pas oubliée, et dès que les troupes sont en état d'agir, il est remplacé par Jean-Charles Pichegru.
Le Comité de salut public prend même un arrêté par lequel il ordonne la destitution et l'arrestation du général Jourdan, mais des représentants du peuple près l'armée, prennent sa défense, le Comité se borne de proposer à Barrère de le mettre à la retraite. Destitué en janvier 1794, il reprend son commerce à Limoges.
Bientôt, cependant, il est employé de nouveau et obtient le commandement de l'armée de la Moselle. Il ouvre la campagne de 1794 par le combat d'Arlon, où les Autrichiens, forts de 16 000 hommes, sont complètement battus. Il reçoit ensuite l'ordre de traverser les Ardennes et de réunir 40 000 hommes devant Charleroi et l'aile droite de l'Armée du Nord, ce qu'il exécute avec habileté. Ses troupes reçoivent le nom d'Armée de Sambre-et-Meuse.
Cette armée passe la Sambre, remporte la victoire décisive de la bataille de Fleurus (26 juin 1794), celle de l'Ourthe et de l'Arwaille le 18 septembre, et celle de La Roèr le 2 octobre suivant. Elle bat l'ennemi dans plusieurs combats, reprend les places de Landrecies, Le Quesnoy, Valenciennes et Condé, fait la conquête de celles de Charleroi, Namur, Juliers et Maestricht, et plante ses drapeaux sur le Rhin depuis Clèves jusqu'à Coblentz.
En octobre 1798, il démissionne et est nommé commandant de l'armée du Danube. En 1798, il prend possession de la forteresse de Luxembourg qui capitule. En septembre, il passe le Rhin de vive force, en présence d'un corps de 20 000 Autrichiens et s'empare de Dusseldorf. L'armée de Clairfayt réunie sur la Lahn n'ose point courir le risque d'une bataille et se replie au delà du Mein. Jourdan la poursuit, prend position entre Mayence et Hochst, ou passe la ligne de neutralité convenue avec la Prusse.
Pichegru, qui a traversé le Rhin à Manheim,et aurait dû s'avancer avec la majeure partie de ses forces sur le Mein pour couper la retraite à Clairfayt et opérer sa jonction avec l'Armée de Sambre-et-Meuse, se borne à porter sur Heidelberg un corps de 10 000 hommes, qui est complètement battu en quelques jours. Clairfayt, rassuré par l'inaction de Pichegru, tire des renforts de l'armée autrichienne du Haut-Rhin, franchit la ligne de neutralité au-dessus de Francfort, et manœuvre pour envelopper l'Armée de Sambre-et-Meuse entre la Lahn, le Mein et le Rhin.
Ces circonstances contraignent Jourdan à la retraite. Peu après, ayant forcé les lignes de Mayence, Jourdan marche au secours de l'Armée de Rhin-et-Moselle. Après une courte mais brillante campagne dans le Handsruck, il convint d'un armistice, et la guerre ne reprend qu'au printemps suivant. Il passe alors de nouveau le Rhin, forçe le général Wartenslenben à battre en retraite, s'empare de Francfort et de Wurtzbourg et se porte sur Ratisbonne.
Mais attaqué par l'archiduc Charles Louis d'Autriche qui recule devant Moreau et vient au secours de Wartenslenben avec 40 000 hommes, il se replie sur le Rhin. Sa retraite est surtout causée par les mauvaises consignes donnée aux armées par le gouvernement, et par le parti prit de Moreau qui préfère une victoire facile sur le Lech au lieu de poursuivre l'archiduc Charles. Celui-ci bat Jourdan à Würzbourg le 3 septembre 1796.
[modifier] Carrière politique
Jourdan ayant quitté le commandement de l'armée est nommé en mars 1797, par le département de la Haute-Vienne, au conseil des Cinq-Cents. Le 23 septembre, il est élu président, et le 21 janvier 1798 secrétaire. Réélu président le 24 septembre, il donne sa démission en octobre, annonçant que le Directoire le destine au commandement des armées.
Dans l'exercice de ses fonctions législatives, il fait adopter la loi sur la conscription du 5 septembre 1798, qui rend le service militaire obligatoire. [1]
Par ses prétentions exagérées à Rastadt, et ses entreprises en Italie et en Suisse, le Directoire, qui arme toute l'Europe contre lui, néglige néanmoins de lever des armées capables de tenir tête à l'orage, et ouvre les hostilités avant d'avoir réuni tous les moyens dont il dispose. Lorsque l'Armée du Danube, commandée par Jourdan, franchit le Rhin le {{1er mars]] 1799 et entre en Souabe, elle ne compte que 38 000 hommes et ne tarde pas à se trouver en présence de l'archiduc Charles qui réunit, lui, plus de 65 000 hommes sous ses ordres. Il est battu à Stockach le 25 mars 1799. [2]
L'avantage remporté n'est pas été aussi considérable que l'espérait Jourdan, il continue sa retraite et se porte vers les débouchés de la forêt Noire. Le général Moreau doit alors effectuer une retraite célèbre, et Jourdan est disgracié. Le 10 avril il est remplacé par André Masséna.
Le 14 juillet (26 Messidor an VII), pour l'anniversaire de la prise de la Bastille, le général Jourdan porte un toast « à la résurrection des piques ».
Réélu au Conseil des Cinq-Cents en mai 1799, il tente en vain de s'opposer au coup d'État du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799). Parce qu'il Il ne marche pas sous la bannière du général Bonaparte, il est exclu du corps législatif, et momentanément condamné à être détenu dans la Charente-Inférieure.
Napoléon Bonaparte le nomme néanmoins le 24 juillet 1800 inspecteur de l'infanterie et de la cavalerie, puis ambassadeur en république cisalpine, administrateur général du Piémont, conseiller d'État. [3]
En janvier 1803, élu candidat au Sénat conservateur par le collège électoral de la Haute-Vienne, il est appelé au commandement en chef de l'armée d'Italie. Le 19 mai 1804, il est créé maréchal d'Empire et grand cordon de la Légion-d'Honneur. En juin 1805, il reçoit l'ordre de Saint-Hubert de Bavière, et commande les manœuvres du camp de Castiglione, lors du couronnement de Napoléon, comme roi d'Italie.
Remplacé à l'armée par Masséna au moment où la guerre éclate, il se plaint amèrement à l'Empereur, et en 1806 est envoyé à Naples en qualité de gouverneur de cette ville, où il s'attache au roi Joseph. En 1808, il passe en Espagne en qualité de major général sous le roi Joseph qu'il suit constamment à titre de conseil. Dégoûté il sollicite son rappel qu'il obtint sur la fin de 1809. Jourdan vit au sein de sa famille, lorsque l'Empereur, déterminé à faire la guerre à la Russie, lui ordonne de retourner en Espagne avec sa première qualité. C'est pendant cette seconde période qua lieu la retraite de Madrid et qu'est donnée la bataille de Vitoria, le 20 juin 1813, après laquelle il est mis à la retraite.
On a longtemps imputé au maréchal Jourdan le mauvais succès de cette journée, mais il n'y commande ni de droit ni de fait, et ses conseils éprouvent de nombreuses contradictions. Après la bataille de Vittoria, il rentre en France et reste sans activité jusqu'à l'année suivante, où il est néanmoins nommé à la tête de la 19e division militaire, commandement qui est confirmé à la Restauration.
Le 3 avril 1814, il envoie de Rocou son adhésion à tous les actes du gouvernement provisoire, est créé chevalier de Saint-Louis le 2 juin, et se retire à la campagne après le 26 mars 1815. Napoléon l'appele à la Chambre des Pairs au mois de juin et l'envoie à Besançon en qualité de gouverneur de cette place et de la division militaire. [4]
[modifier] Seconde Restauration
Sous la seconde Restauration, il se rallie à nouveau à la monarchie. Il préside le conseil de guerre qui doit juger le maréchal Ney, et qui se déclare incompétent. Il refuse la présidence du tribunal qui doit juger et condamner le maréchal.
En 1817, il est nommé gouverneur de la 7e division militaire, et l'année suivante le roi l'appele à la Chambré des Pairs.
Lors de la révolution de 1830, il est commissaire au ministère des Affaires Étrangères. Il est ensuite nommé gouverneur des Invalides. Il meurt à Paris le 23 novembre 1833.
Les obsèques du maréchal eurent lieu à l'église des Invalides et ses restes furent déposés dans les caveaux de l'Hôtel.
[modifier] Notes et références
- ↑ L'article premier de la loi énonce : «Tout Français est soldat et se doit à la défense de la patrie». Tous les Français de 20 à 25 ans, doivent effectuer un service militaire de 5 ans. (Loi Debrel-Jourdan).
- ↑ Les hostilités commencèrent le 20 mars. Le lendemain, trois divisions françaises soutinrent à Ostrach, contre toute l'armée autrichienne, le combat le plus opiniâtre, et n'abandonnèrent leur position qu'après avoir fait éprouver une perte considérable aux ennemis. Jourdan, convaincu qu'en persistant à lutter contre des forces aussi supérieures, il compromettrait son armée, prit la détermination de se rapprocher du Rhin, dans l'espérance d'y recevoir les secours dont il avait besoin pour reprendre l'offensive. Il fit sa retraite en bon ordre et fut suivi mollement par l'archiduc. S'étant aperçu le 24 que ce prince avait mal disposé ses troupes aux environs de Stokach, il espéra que cette circonstance balancerait la disproportion de ses foreçs avec celles de ses adversaires ; il attaqua donc l'archiduc le lendemain à Liebtingen, lui fit 4 000 prisonniers, prit 2 pièces de canon, coucha sur le champ de bataille et y séjourna le jour suivant.
- ↑ Charles Mullié indique qu'il y extirpa le brigandage, rétablit l'ordre dans les finances, et fit régner la justice dans ce pays.
- ↑ « En voilà un, disait Napoléon, en parlant de Jourdan, que j'ai fort maltraité assurément. Rien dé plus naturel sans doute que de penser qu'il eût dû m'en vouloir beaucoup. Eh bien! j'ai appris avec un vrai plaisir, qu'après ma chute, il est demeuré constamment bien : Il a montré là cette élévation d'âme qui honore et classe les gens. Du reste, c'est un vrai patriote : c'est une réponse à bien des choses. » (Las Cases.)
[modifier] Source partielle
« Jean-Baptiste Jourdan », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)
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