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Claude-Victor Perrin

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Victor
Victor

Claude-Victor Perrin, dit Victor, né à Lamarche (Vosges) le 7 décembre 1764 et mort à Paris le 1er mars 1841), est un maréchal d'Empire (1807), nommé duc de Bellune en 1808.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Débuts militaires

Il entra au service comme soldat dans le 4e régiment d'artillerie le 16 octobre 1781. À dix-sept ans, Victor Perrin est tambour dans un régiment d'artillerie de Grenoble. Il quitte l'armée le 1er mars 1791, époque à laquelle il obtint son congé absolu, moyennant la somme fixée par les ordonnances, et se fixe à Valence, où il se marie et devient épicier.

[modifier] Carrière sous la Révolution

Il fit partie de la Garde nationale de cette ville comme grenadier, et, le 21 février 1792, il fut nommé adjudant sous-officier par le 3e bataillon des volontaires de la Drôme, dans lequel il servit en cette qualité jusqu'au 4 août, époque de sa promotion au grade d'adjudant-major capitaine dans le 5e bataillon des Bouches-du-Rhône.

La déclaration de la patrie en danger (1792) le conduit aux frontières avec le troisième bataillon de la Drôme. Il s'élève en peu de temps au grade de chef de bataillon au même corps le 15 septembre suivant, il alla rejoindre l'armée d'Italie avec laquelle il fit les campagnes de 1792 et 1793.

Victor fait ses premières armes sous les ordres du général Anselme, dans le comté de Nice et au combat de Coaraze, culbutant avec son seul bataillon un corps de 3 000 Piémontais.[1]

Après ces deux campagnes, Victor fut envoyé au siège de Toulon, où, à son arrivée, on lui donna le commandement d'un bataillon de chasseurs à la tête duquel il rendit d'importants services. Il y rencontre Napoléon Bonaparte, et est nommé provisoirement, le 2 octobre, au grade d'adjudant-général. Le 1er décembre il se distingue lors de la prise du fort du Mont Faron.[2] Sa conduite dans cette journée fut appréciée par les représentants du peuple Salicetti et Gasparin, qui le nommèrent adjudant-général chef de brigade sur le champ de bataille. Il fut immédiatement chargé du commandement des troupes formant la division de droite de l'armée de siège.

Peu de jours après, il est blessé grièvement au ventre en conquérant la redoute britannique l'Eguillette, dite le Petit Gibraltar (17 décembre)[3].

[modifier] Général de la Révolution française

Après la reddition de cette place, les représentants Salicetti, Barras, Fréron et Ricerd, le nommèrent provisoirement général de brigade, par arrêté du 30 du même mois. À peine guéri de ses blessures, il fut employé à l'armée des Pyrénées-Orientales, où il fit les guerres des ans II et III

Sous les ordres de Pérignon, il s'illustre à la montagne Noire. [4]

Confirmé dans son grade de général de brigade, par arrêté du gouvernement du 25 prairial de la même année, il passa à l'armée d'Italie en l'an IV et y fit la guerre jusqu'en l'an IX sous les ordres de Masséna puis d'Augereau. [5]

Le général en chef Napoléon Bonaparte, qui apprécie son audace et satisfait de la conduite de Victor, le nomma provisoirement général de division sur le champ de bataille, et il en rendit compte au Directoire qui confirma cette nomination par son arrêté du 20 ventôse suivant. [6]

Pendant que ces événements se passaient à l'extérieur, les manœuvres royalistes du parti Clichien avaient été déjouées à l'intérieur de la France, et des adresses de félicitations arrivaient de toutes parts au gouvernement.[7]

Après le traité de paix conclu à Campo-Formio, le 26 vendémiaire an VI, le général Victor rentra en France. Il fut employé à l'armée d'Angleterre le 23 nivôse, passa au commandement de la 2e division militaire (Nantes) le 27 ventôse, et retourna à l'armée d'Italie le 14 floréal de la même année. [8]

Il est renvoyé en Italie. [9], blessé à la bataille de la Trebbia en 1799 [10]

Il s'illustre lors de la deuxième campagne de Bonaparte à Marengo (14 juin) où il reçoit un sabre d'honneur.[11]

Le 6 thermidor de la même année, il fut nommé lieutenant du général en chef de l'armée de Batavie, et exerça ces fonctions jusqu'au 21 thermidor an X, époque à laquelle il devint capitaine général de la Louisiane mais ne part pas du fait de la perte de Saint-Domingue et des menaces de reprise des hostilités par les Britanniques. Il conserva ce titre jusqu'au 17 prairial an XI, et fut alors appelé au commandement en chef de l'armée de Batavie.

Compris comme légionnaire de droit dans la 5e cohorte, il fut mis en disponibilité le 3 floréal an XII, fut créé grand officier de la Légion-d'Honneur le 25 prairial suivant, et nommé président du collège électoral du département de Maine-et-Loire. Envoyé comme ministre plénipotentiaire auprès du roi de Danemark le 30 pluviôse an XIII, il reçut la décoration de grand cordon de la Légion-d'Honneur le 15 ventôse de la même année.

En 1806, lors de la rupture avec la Prusse, il partit de Copenhague vers la fin de septembre pour rejoindre la Grande Armée, et fut nommé chef de l'état-major général du 5e corps, commandé par le maréchal Lannes.

Le 10 octobre, il est à Saalfeld, puis le 14, à Iéna.[12] Le 25 octobre, Victor signe, comme fondé de pouvoirs du maréchal Lannes, la capitulation de la forteresse de Spandau lors de la poursuite de l'armée prussienne. Le 26 décembre, il est à Pultusk.

Puis, le 4 janvier 1807, il reçoit le commandement de la division polonaise de Dombrowski, ainsi que le commandement du Xe corps, nouvellement formé.

Il se mit aussitôt en marche pour aller faire le siège de Colberg et de Dantzig ; mais pendant qu'il se rendait à Stettin, en voiture avec son aide-de-camp et un domestique, il fut enlevé le 20 janvier 1807 par un parti de 25 chasseurs prussiens commandés par Schill qui battaient le pays. Échangé presque aussitôt contre Blücher, le 8 mars 1807 par les soins de l'Empereur Napoléon, il fut chargé au mois de mai du siège de Grandentz.

Le 6 juin, Victor remplace Bernadotte, blessé dans une escarmouche, à la tête du Ier corps d'armée. 8 jours plus tard, le 14 juin 1807, il est à Friedland, où il dirige victorieusement la charge contre le centre des Russes. [13] Il est fait maréchal d'Empire le 13 juillet 1807.

Gouverneur de la Prusse et de Berlin le 9 août 1807 après la paix de Tilsitt, il devient duc de Bellune en septembre 1808, au moment où il part pour l'Espagne.

[modifier] Campagne d'Espagne

Appelé au mois d'août suivant au commandement en chef du 1er corps destiné à opérer en Espagne, il se dirigea aussitôt sur Bayonne avec les troupes sous ses ordres.[14]

Le 1er corps d'armée poursuivit sa marche sur Bayonne, où il arriva du 20 au 30 octobre ; il entra par brigades sur le territoire espagnoles 22, 23, 25, 27 et 29 du même mois, et se trouva entièrement réuni à Vittoria et aux environs dans les cinq premiers jours de novembre.

Il est vainqueur de Blake à Espinosa les 10 et 11 novembre 1808. [15]

Mais manœuvre mal à Somosierra (30 novembre). [16]

Le 2 décembre de la même année, le duc de Bellune concourut à l'attaque de Madrid et après la prise de cette place, il se dirigea sur Tolède.

Napoléon reparti, il reste avec Joseph Bonaparte. Il est vainqueur à Uclès, (13 janvier 1809) [17].

Lorsque Napoléon eut décidé l'entrée des troupes françaises en Portugal, le 1er corps fut envoyé sur les frontières de l'Estramadure. Le 15 mars, il passa le Tage à Talavera de la Reina et à Puente de l'Arzobispo. Le 16, il marcha sur l'armée de Cuesta et la rencontra, le 17, retranchée sur la Ybor.[18] Le 18, la division Leval suivit les Espagnols sur Valdecannar et les y força encore. [19]

Il est vainqueur à Medellín[20], (29 mars), Alcabon (26 juillet).

Malgré ses succès décisifs, le maréchal Victor ne put prendre part à l'invasion du Portugal ; l'arrivée de nombreuses troupes anglo-portugaises rendait sa présence indispensable sur la ligne de la Guadiana au Tage. Il est repoussé à Talavera (27 et 28 juillet). [21] L'Empereur, reconnaissant des services rendus par le duc de Bellune, déjà richement doté par lui, ne l'oublia pas dans la distribution qu'il fit à ses généraux, en juillet 1809, des domaines du Hanovre. [22]

Après la victoire d'Ocaña, remportée par les Français le 18 novembre, le maréchal pénétra en Andalousie et traversa sans obstacles la Sierra depuis Almaden. Après avoir envoyé quelques reconnaissances sur Santa-Eufemia et Belalcazar, il marcha sans artillerie et sans bagages sur Andigar, où il se réunit aux autres corps.

Poursuivant son mouvement en avant, il entra le 23 dans Cordoue et s'y arrêta pendant quelques jours. De là, il se porta sur Séville, arriva en vue de ses murailles vers la fin de janvier 1810, y entra le 1er février et prit aussitôt la route de l'île de Léon dont il atteignit les environs et forma le blocus le 5 du même mois.

Il commença ensuite le siège de Cadix, et pendant trente mois il fit échouer toutes les tentatives de l'ennemi. Il est victorieux à Chiclana[23] Le duc de Bellune ne vit pas la fin du siège de Cadix, il fut appelé à faire partie de la Grande Armée le 3 avril 1812, et prit le commandement du 9e corps.

[modifier] Les campagnes de la fin de l'Empire

Au mois d'août suivant, le 9e corps fort de 30.000 hommes, et destiné à former la réserve, partit de Tilsitt pour se rendre à Wilna. Lors de la campagne de Russie, Victor est à sa tête. Puis vient le moment de gloire, la défense, à la tête de l'arrière garde.

Lors de la retraite de Moscou, il enleva, le 14 novembre, la position de Smoliany et s'y maintint malgré les efforts d'un corps de 45.000 Russes. Le 25, il reçut l'ordre de suivre le mouvement du duc de Reggio sur le pont de Studzianca (Bérésina), de couvrir la retraite en formant l'arrière-garde et de contenir l'armée russe de la Dwina qui le suivait.

Il s'illustre en assurant le passage de la Bérézina et le sauvetage de ce qui reste de la Grande Armée, en retenant avec quelques milliers d'hommes, les armées russes à un contre cinq.

Revenu en France avec les débris des phalanges, le duc de Bellune fut nommé commandant en chef du 2e corps de l'armée d'Allemagne le 12 mars 1813. Lors de la campagne d'Allemagne, il est chargé de défendre la ligne de l'Elbe. Le 27 août, il est à Dresde, mettant en déroute l'aile gauche des Alliés, et permettant à Murat de faire de nombreux prisonniers autrichiens. À Wachau, le 16 octobre, il commande l'aile gauche française, poste qu'il occupe également, le 18 octobre, à Probstheyda, durant la bataille de Leipzig. Le 30 octobre, enfin, il est à Hanau, où l'armée française se défait de son ancien allié le bavarois de Wrede.

Après cette campagne, il prit le commandement d'un corps destiné à protéger les frontières de l'Est contre l'invasion étrangère. Le territoire français est de nouveau envahi. D'abord chargé de défendre le Haut-Rhin à Strasbourg, Victor doit se replier sur Saint-Dizier, au mois de janvier 1814 [24]

Il est de toutes les batailles de la campagne de France, il coopéra de tous ses moyens aux succès de la journée de Brienne, le 29 janvier 1814, et commanda le centre de l'armée, le 1er février suivant, à la Bataille de La Rothière, où 36.000 Français luttèrent avec courage contre 106.000 hommes de l'armée de Silésie.

Le 17 février, à Marmont, il mit en déroute le corps du comte Pahlen, et battit le général bavarois Lamotte, près de Valjouan. Il fit dans cette journée 3.000 prisonniers et enleva 16 pièces de canon.

Il se voit reprocher par l'Empereur son arrivée tardive à Montereau le 18 février 1814 et est remplacé par Gérard. [25]

Pardonné par l'Empereur il est mis à la tête de deux divisions de la Garde le 18 février 1814. Le 7 mars à la bataille de Craonne, il fut atteint d'un coup de feu qui le mit hors de combat.

[modifier] La Restauration

Après l'abdication de l'Empereur, le duc de Bellune fut nommé chevalier de Saint-Louis, le 2 juin 1814, et Louis XVIII lui confia le gouvernement de la 2e division militaire le 6 décembre de la même année. Comme la plupart des autres maréchaux, il fait donc allégeance au roi Louis XVIII et lui reste fidèle pendant les Cent-Jours le suivant à Gand.

Lors de la rentrée en France de l'Empereur, ce maréchal se rendit dans son gouvernement, et, le 10 mars 1815, il était à Sedan [26]

Le maréchal partit ensuite pour Châlons-sur-Marne, où il arriva le 16 ; de là il se dirigea sur Paris où il passa les journées des 17 et 18. [27]

Parti de Paris le 19, le maréchal arriva le 20 à Châlons, où il trouva toutes les troupes de son commandement réunies. Les bruits de l'arrivée de l'Empereur à Paris l'engagèrent à porter une partie de son corps d'armée sur la rive droite de la Marne, dans les diverses directions de Paris.

Mais les troupes, informées de la marche triomphale de l'Empereur, prirent successivement les couleurs nationales et manifestèrent hautement leur peu de sympathie pour le gouvernement des Bourbons. Le duc de Bellune, voyant son autorité méconnue et craignant d'être arrêté, prit la fuite et alla rejoindre le roi.

Le 8 juillet 1815, Victor revient à Paris, avec Louis XVIII. Le 8 septembre, il est nommé major-général de la Garde royale, puis, le 17 août, Pair de France, puis major général de la Garde royale.

Il vote la mort de Ney au procès de son ancien compagnon d'armes. Il est également nommé, le 12 octobre 1815, président de la commission chargée d'examiner les services des officiers ayant servi Napoléon durant les Cent-Jours.

Le 10 janvier 1816 le duc de Bellune fut pourvu du gouvernement de la 16e division militaire, fut commandeur de l'ordre de Saint-Louis, et grand-croix après le mariage du duc de Berry, dont il signa le contrat, puis enfin chevalier commandeur de l'ordre du Saint-Esprit.

Ministre de la Guerre (14 décembre 1821-19 octobre 1823), il prépara la campagne d'Espagne de 1823, et fut nommé major général de l'armée d'Espagne le 17 mars ; mais le duc d'Angoulême ne voulut point l'agréer. Il reprit alors son portefeuille, entra dans le conseil privé ; fut commandant en chef du camp de Reims au sacre de Charles X, et membre du conseil supérieur de la guerre en 1828. Il prêta serment en 1830 au nouveau gouvernement, mais se tint éloigné des affaires : il reste légitimiste jusqu'en 1830, où il s'oppose à Louis Philippe. Miné par ses blessures, il s'éteint en 1841, trois mois après le retour des cendres de l'Empereur.

Son nom figure sur l'Arc de triomphe de l'Étoile à Paris et un des boulevards des maréchaux de Paris porte son nom (le boulevard Victor).

Brave et intrépide, il n'était pas un grand stratège et devait beaucoup de sa carrière à l'amitié que lui portait Napoléon depuis le siège de Toulon.

[modifier] Notes et références

  1. Il était avec son bataillon fort de 600 hommes environ au village de Coaraza, dans le comté de Nice, lorsque 3.000 Piémontais et un régiment d'émigrés vinrent l'attaquer avec fureur. Il se défendit courageusement, et, à la suite d'un combat de plusieurs heures, il força l'ennemi de se retirer après avoir éprouvé des pertes considérables. Ce fait d'armes remarquable fut mis à l'ordre de l'armée.
  2. Dans la nuit du 10 au 11 frimaire an II, avec 800 hommes, il enleva les redoutes et les retranchements qui couronnent la montagne du Faron et passa au fil de l'épée la plus grande partie des troupes qui les défendaient. Le 11, il soutint avec succès un combat de six heures contre 6.000 hommes, et, malgré son infériorité numérique, il conserva le poste qui lui avait été confié.
  3. Il marcha à la tête des grenadiers le 28 frimaire an II, y pénétra avec eux et s'en rendit maître quoique blessé grièvement de deux coups de feu. La prise de ce poste important, défendu avec la plus grande intrépidité par les Anglais, contribua beaucoup à celle de Toulon.
  4. Chargé d'une fausse attaque sur Espolla, par le col de Bagnols, le 27 brumaire an III, il la dirigea avec une grande habileté et concourut à la prise des retranchements de cette place et de ceux de Saint-Clément. Il assista aux sièges et aux diverses attaques du fort Saint-Elme et de Collioure, et fut ensuite chargé de la surveillance des travaux à faire à ces deux places, de l'établissement des batteries des côtes et de la garde des frontières d'Espolla et de Roses. Il commandait une brigade au siège de cette dernière ville, et se trouva à sa capitulation le 13 nivôse an III.
  5. Le 10 vendémiaire an IV, l'avant-garde ennemie avait pris position sur un mamelon, en face de Borghetto, et avait commencé à s'y retrancher pour y élever des batteries de gros calibre. Le général Masséna, qui s'en était aperçu, ordonna au général Victor, commandant la 1re subdivision de droite, de chasser l'ennemi de ses positions et de détruire ses ouvrages. Dans la nuit du 10 au 11, Victor fit entourer le mamelon par deux colonnes, tandis que 100 grenadiers et 200 chasseurs, placés en observation, devaient empêcher les secours d'arriver. Le mamelon fut enlevé, les soldats français sautèrent dans les retranchements et tuèrent tout ce qui s'y trouvait. Quelques hommes seulement se sauvèrent à la faveur de la nuit. Les retranchements furent abattus, et on ramena quelques prisonniers. Les 1er, 2 et 3 frimaire suivant, il contribua à la défaite des Autrichiens et des Piémontais à Loano et sur le Tanaro ; le 25 germinal, à celle du général Provéra, au château de Cossaria, et, le 27 du même mois, à la déroute du général Wukassowick à Dégo. Le 19 thermidor, au combat de Peschiéra, le général Victor, à la tête de la 18e demi-brigade, culbuta l'ennemi sur tous les points et lui enleva 12 pièces de canon. Le 18 fructidor an IV, au combat de San-Marco, avec la même demi-brigade, il perça la ligne ennemie par le grand chemin ; la résistance fût longue et opiniâtre ; pendant ce temps, le général Vaubois attaquait le camp de Mori ; après deux heures d'un combat acharné, l'ennemi plie partout : le général Victor entre alors, au pas de charge, dans la grande rue de Roveredo, et les Autrichiens évacuent la place, en laissant une grande quantité de morts et de prisonniers. Le 25 du même mois, il fut envoyé avec sa brigade, pour compléter sur la rive droite de l'Adige l'investissement de Porto-Legnano, que le général Augereau cernait déjà sur la rive gauche et qui capitula le 27. À l'affaire qui eut lieu le 29, le général Victor culbuta les troupes qui couvraient Saint-Georges et entra dans ce faubourg pêle-mêle avec elles. Cette circonstance donna lieu à un beau fait d'armes. Un bataillon de la 18e fut chargé par deux escadrons de cavalerie autrichienne ; non-seulement les soldats français soutinrent avec beaucoup de résolution cette charge impétueuse, mais ils poussèrent à leur tour les cavaliers avec tant de vigueur que tous ceux qui ne furent pas tués ou blessés mirent bas les armes et se rendirent prisonniers. À l'affaire de Cerea, l'armée française était vigoureusement pressée par le général Wurmser ; Victor, avec un bataillon de grenadiers, rétablit le combat, dégagea l'armée, repoussa les ennemis, fit un grand nombre de prisonniers et reprit les canons qui avaient été enlevés aux français. Le 27 pluviôse an V, il partagea la gloire de l'armée et le succès qu'elle obtint à la bataille de Saint-Georges, où il fut blessé, et il contribua puissamment, à la tête des 18e et 57e demi-brigades, au gain de celle de la Favorite, où il fit mettre bas les armes à la division Provéra, forte de 7.000 hommes. —
  6. Immédiatement après l'affaire de la Favorite, le général Victor marcha sur Bologne avec un corps de troupes que suivit bientôt une réserve de grenadiers sous les ordres du général Lannes. Il s'empara d'Imola et se porta ensuite sur le Senio où s'étaient retranchés 3 à 4.000 hommes des troupes du pape ; l'engagement ne fut pas de longue durée ; les Romains furent culbutés et mis en déroute au premier choc : on leur tua 4 à 500 hommes, et on leur enleva huit drapeaux, 14 pièces de canon et plusieurs caissons chargés de munitions. L'ennemi qui s'était réfugié dans Faënza, en ouvrit les portes aux Français dès qu'ils se présentèrent. Le général Victor continua sans obstacles sa marche sur Ancône. Il parut devant cette place le 21 pluviôse an V, et s'en empara sans coup férir. On y trouva 120 bouches à feu et plus de 4.000 fusils. Lors de l'insurrection des États de Venise, il alla se réunir au général Kelmaine qui était à Vérone. Il se porta ensuite sur Vicence, et le 9 floréal ses troupes campèrent devant Trévise et Padoue. Lorsque l'armée se trouva réunie dans les provinces de terre ferme, Victor rétrograda sur l'Adige et prit position le long de cette rivière.
  7. Dans le Moniteur du 26 thermidor an V, on trouve l'adresse déclamatoire que le général Victor, commandant la 8e division de l'armée d'Italie, fit alors parvenir au Directoire exécutif : « En écoutant le cri de nos cœurs, nous nous faisons un devoir de vous exprimer notre juste indignation. Quoi ! la République triomphante par ses armées de tous les efforts des despotes coalisés, est insultée, trahie et plus exposée que jamais ? Quoi ! après avoir forcé nos ennemis extérieurs à nous demander une paix qui nous couvre de gloire, toutes les lois constitutionnelles, pour lesquelles nous avons versé tant de sang, seraient anéanties ? Pensent-ils, ces implacables ennemis de nos concitoyens, que les armées n'existent plus ? Où ont-ils pu s'imaginer qu'elles resteraient tranquilles spectatrices de leurs forfaits ? Plutôt mille fois mourir !!! Les vertueux patriotes persécutés, assassinés ; les prêtres protégés, sonnant partout le tocsin de la discorde et de la guerre ; les royalistes levant leurs têtes criminelles, provoquant le meurtre et l'assassinat ; les émigrés, dégouttant encore du sang de nos frères d'armes, rentrant en foule pour partager des crimes dont l'horreur fait frémir, font des atrocités que ceux qui combattent depuis six ans pour conquérir leurs droits ne peuvent plus tolérer !!! Oui, nous jurons guerre impitoyable à tous les ennemis de la liberté, de la République et du gouvernement !!! Nous voulons que les lois constitutionnelles soient respectées, exécutées, et qu'elles frappent sans pitié tous les ennemis de notre juste cause. Il est temps d'apporter un terme à l'excès de leurs abominations. Plus d'indulgence, plus de demi-mesure : la République ou la mort. »
  8. Vers cette époque, le général Bonaparte, commandant en chef de l'armée expéditionnaire d'Orient, lui écrivait de Toulon : « Lorsque vous recevrez cette lettre, je serai à l'extrémité de la Méditerranée. Vous deviez venir avec moi, mais le gouvernement a cru vos services utiles ailleurs. Quelque part que je sois, comptez sur mon amitié, etc. »
  9. Victor prit part à la conquête du Piémont, se trouva avec sa division aux batailles de Sainte-Lucie le 6 germinal an VII, de Villafranca le 16 du même mois, d'Alexandrie le 23 floréal.
  10. Il prit part aux sanglants combats de la bataille de la Trebbia les 29, 30 prairial et 1er messidor de la même année, où il fut blessé. Le lendemain, 2 messidor, la division Victor défendit, avec une grande énergie, le poste de Sainte-Marguerite qui fut attaqué, le 22 vendémiaire an VIII, par les Autrichiens, et il les contraignit à se retirer après leur avoir fait éprouver des pertes considérables. Le 13 brumaire suivant, à Fossano, il balança pendant longtemps la victoire, et ne se retira du champ de bataille que sur l'ordre formel du général en chef. Il n'évacua également Valdigi, où il se maintenait avec succès, que sur l'invitation réitérée qui lui en fut faite par le même général.
  11. Appelé le 27 ventôse au commandement d'une division de l'armée de réserve, il contribua aux succès remportés sur le Tésin et sur le pendant les mois de floréal et de prairial. Le 20 de ce dernier mois, il détermina le succès de la bataille de Montebello, et le 25, à Marengo ; placé en première ligne, il soutint pendant quatre heures les efforts de l'armée autrichienne, et contribua à la prise du village de Marengo. Il reçut un sabre d'honneur le 17 messidor suivant. L'arrêté qui lui décerna cette récompense nationale était ainsi conçu : « Les Consuls de la République, voulant donner une preuve toute particulière de la satisfaction du peuple français au général de division Victor, commandant la gauche de l'armée à la bataille de Marengo, lequel s'est conduit avec autant de bravoure que d'intelligence, arrêtent ce qui suit : Le ministre de la guerre fera donner au général Victor un sabre sur lequel seront inscrits ces mots : Bataille de Marengo, commandée en personne par le premier Consul. — Donné par le gouvernement de la République au général Victor. »
  12. il reçut un biscaïen qui lui fit une contusion assez forte pour l'obliger de garder le lit pendant quelques jours.
  13. Il détermina le succès de cette journée, et pour l'en récompenser, l'Empereur rendit le décret suivant : « Napoléon, empereur des Français et roi d'Italie, voulant donner au général de division Victor un témoignage éclatant de notre satisfaction pour les services qu'il nous a rendus, et notamment à là bataille de Friedland, nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Le général Victor est nommé maréchal de l'Empire. Donné en notre camp impérial de Kœnigsberg, le 13 juillet 1807. Signé, NAPOLÉON. »
  14. À son passage à Paris, le 22 septembre, avec une colonne du 1er corps, le préfet de la Seine, à la tête du Conseil municipal, vint à sa rencontre jusqu'à la barrière de Pantin. Après une allocution dans laquelle il énumérait les services éclatants de la Grande Armée ; ce magistrat remit au 1er corps des couronnes d'or offertes par la ville de Paris. Le maréchal duc de Bellune répondit en ces termes : « Monsieur le Préfet, messieurs les maires de la ville de Paris, les couronnes triomphales que vous venez d'offrir au 1er corps de la grande armée, au nom de la ville de Paris, orneront désormais ses aigles victorieuses ; les officiers, sous-officiers et soldats qui le composent ne verront jamais ces témoignages distingués de la considération et de la reconnaissance publique qu'ils ont tâché de mériter, sans se promettre de justifier le sentiment qui les a donnés. L'occasion s'en présentera bientôt, et là, comme sur les rives du Danube et de la Vistule, les soldats de la grande armée se montreront dignes de leur nom et des honneurs qu'ils reçoivent aujourd'hui. Ils acquerront, n'en doutez pas, de nouveaux droits à l'estime du grand peuple et à la bienveillance paternelle de notre auguste souverain, Napoléon le Grand. Vive l'Empereur ! » Ce cri fut répété de toutes parts ; alors au son d'une musique brillante et au milieu des plus vives acclamations, le préfet fixa sur les aigles les couronnes d'or votées par la capitale. Les troupes entrèrent ensuite dans Paris et se rendirent au jardin de Tivoli, où un banquet leur avait été préparé.
  15. Les Espagnols perdirent dans cette journée plus de 20.000 hommes, tués ou faits prisonniers, tous leurs bagages, 60 pièces de canon et leurs munitions. Blake se retira dans le plus grand désordre et atteignit Reinosa dans la journée du 12, où il rallia environ 7.000 fuyards, tristes débris d'une armée forte de 50.000 hommes, dix jours auparavant.
  16. Le 1er corps fut chargé de l'attaque du défilé de Sommosierra, qui fut emporté malgré les efforts et la vigoureuse défense de l'ennemi, qui perdit dans cette affaire toute son artillerie et un grand nombre de soldats. C'est dans cette journée qu'eut lieu la mémorable charge des lanciers polonais de la Garde impériale, qui contribuèrent puissamment à la victoire.
  17. Il mit en déroute, près d'Uclès, l'armée du duc de l'Infantado, qui s'était portée à sa rencontre, et à laquelle il fit perdre plus de 10.000 hommes et 40 pièces de canon
  18. L'ennemi fut forcé trois fois successivement dans ses diverses positions pendant la journée ; la fatigue des troupes empêcha d'aller au delà du dernier champ de bataille.
  19. L'ennemi fut poussé de rocher en rocher jusqu'au col de Miravette, et l'armée de Cuesta, s'étant débandée, fut vivement poursuivie.
  20. Le duc de Bellune attaqua et battit complètement, près de Medellin, le général Cuesta qui était parvenu à rallier son armée. Les Espagnols laissèrent près de 10.000 hommes sur le champ de bataille et perdirent neuf drapeaux, 19 pièces de canon et 7.000 prisonniers.
  21. Son avant-garde ayant été attaquée, le 22 juillet, en avant de Talavera de la Reina, elle dut évacuer cette position pour ne point se compromettre dans une lutte trop disproportionnée ; le 1er corps se retira donc sur Tolède et fit sa jonction, le 23, avec les troupes que le roi Joseph avait amenées à Madrid. L'armée française présentait alors sur ce point une force d'environ 40.000 hommes, tandis que celles des Anglais, des Portugais et des Espagnols réunis, sous le commandement de sir Arthur Wellesley (depuis duc de Wellington), n'étaient pas de moins de 80.000 combattants. Le 27 juillet, à la pointe du jour, parti de Santa Olalla, le roi Joseph mit ses colonnes en mouvement. L'ennemi occupait le terrain qui s'étend depuis Talavera de la Reina jusqu'au delà des coteaux de Medelin, et qui embrasse un développement de 3 kilomètres environ. Les Français arrivèrent vers une heure sur les hauteurs de Salinas, à la gauche d'Alberche. Le 1er corps passa cette rivière à gué et surprit la division du général Mackenzie, postée à la tour de Salinas, et qui fut obligée de se replier précipitamment. L'attaque du duc de Bellune avait été si soudaine que sir Arthur Wellesley, qui se trouvait dans cette position d'où il observait les mouvements de ses adversaires, fut sur le point d'être fait prisonnier. Le maréchal attaqua vigoureusement la colline de Medelin, clef de la position, et qui était occupée par le général Hill, mais il ne put s'en emparer malgré les efforts des divisions Ruffin et Villatte. Le lendemain 28, il renouvela ses tentatives ; le combat fut long et opiniâtre, et le succès longtemps indécis ; mais enfin, foudroyés par l'artillerie que les Anglais avaient amenée sur ce point pendant la nuit, les Français furent obligés de revenir à leur première position. Cette journée, connue sous le nom de bataille de Talavera de la Reina, où le duc de Bellune se signala et où chaque armée conserva ses positions, coûta aux Anglo-Espagnols 7.500 hommes tués ou blessés ; la perte des Français fut à peu près égale. Le 29, l'armée impériale repassa l'Alberche, et Joseph, n'espérant plus vaincre une armée dont l'effectif était double de la sienne, opéra sa retraite sur Madrid.
  22. Il fit don à ce maréchal des terres de Harpstedt et d'Heiligenrode, d'un revenu de 23.045 francs 87 centimes de rentes.
  23. La junte de Cadix, ayant conçu le projet d'éloigner de cette place les forces dont se composait la ligne assiégeante, et même d'obliger les Français à se retirer entièrement, prépara les moyens d'exécution qu'elle crut propres à assurer le succès de cette entreprise. Des troupes partirent de Cadix et allèrent débarquer à Algésiras où elles se réunirent à celles commandées par don Antonio Begines de los Rios. Toutes ces troupes, formant un effectif d'environ 20.000 hommes, et 24 pièces de canon, mirent à la voile le 26 janvier 1811 et arrivèrent le lendemain, 27, à Tarifa, d'où elles se portèrent, le 28, sur Chiclana ; mais leur marche fut retardée par les obstacles de toute nature qu'elles rencontrèrent et surtout par le mauvais état des routes qui ne permit le passage de l'artillerie qu'avec la plus grande difficulté. Le maréchal Victor n'eut pas plutôt avis de ce mouvement qu'il se porta vers l'ennemi avec environ 6.000 hommes. Le 5 mars, les Anglo-Espagnols se présentèrent sur la route de Chiclana. Dissimulant son infériorité numérique par l'habileté de ses manœuvres, le maréchal Victor culbuta l'avant-garde ennemie et l'accula à la mer. Peu d'instants après, une action sanglante s'engagea sur le coteau de la Cabeza del Puerco, autrement dit de la Barrosa ; l'ennemi y perdit 1.500 hommes tués ou blessés, et fut obligé de rentrer à Santi-Pietri, laissant entre les mains des Français trois drapeaux et quatre pièces de canon.
  24. trop faible pour s'opposer efficacement aux masses qui se présentaient, il dut se replier successivement sur la Moselle, sur la Meuse, sur l'Ornain et sur la Marne.
  25. Dans sa marche sur Montereau, il s'arrêta à Salins (Seine-et-Marne) pour y prendre quelques heures de repos, et ce retard fit manquer, dit-on, l'occupation des ponts, et lui attira de vifs reproches de la part de l'Empereur. L'amour-propre du maréchal en fut profondément blessé, et on prétend que c'est à ce motif seul que sont dus l'empressement qu'il mit à accueillir les Bourbons et la conduite étrange qu'il tint plus tard envers son bienfaiteur. in « Claude-Victor Perrin », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)
  26. Il publia l'ordre du jour suivant : « L'ordonnance du roi et la proclamation de Sa Majesté du 6 de ce mois annoncent aux Français le nouvel attentat de Bonaparte à la paix et au bonheur dont ils jouissent sous le gouvernement paternel de leur souverain légitime et justement chéri ; mais elles annoncent en même temps le châtiment prochain de ce nouveau crime. Déjà nos troupes sont à la poursuite de son auteur, et tout fait espérer qu'il touche au terme de sa funeste existence. Cependant si cette espérance était un instant déçue, si les desseins perfides de Bonaparte trouvaient des partisans assez nombreux pour en seconder l'exécution, quel est l'homme d'honneur qui hésiterait à les combattre ? Tous les Français sont donc prêts, s'il le faut, à repousser leur ennemi : car c'est l'homme qui a tyrannisé, désolé et trahi la France pendant douze ans qu'il faudrait poursuivre, ainsi que les satellites qui l'assisteraient dans ses brigandages ; c'est l'honneur national, le roi, la charte constitutionnelle, la patrie enfin qu'il faudrait défendre. Soldats, vos sentiments me sont connus, et si nous sommes appelés à concourir à la destruction des factieux, nous remplirons nos devoirs, nos serments, et notre auguste et bon roi sera satisfait. Au quartier-général, à Sedan, le 10 mars 1815. Signé, LE MARÉCHAL DUC DE BELLUNE. »
  27. C'est de là qu'il adressa, le 18, aux colonels de son corps d'armée, une circulaire ainsi conçue : « Monsieur le Colonel, la voix de noire auguste monarque a été entendue ; la majeure partie des peuples du royaume s'arment pour défendre la patrie, le trône et les lois. Je suis l'heureux témoin de l'enthousiasme des habitants et des troupes de la capitale en faveur de cette cause sacrée. Tout me donne la douce espérance que bientôt la France sera pour jamais délivrée de son ennemi, et qu'elle jouira, sous la protection de la charte constitutionnelle et de son souverain légitime, du bonheur qu'elle mérite et de la considération que les autres nations ne peuvent lui refuser. Cependant des émissaires, soudoyés par Bonaparte, parcourent les campagnes pour en séduire les crédules habitants et pour nous jeter encore dans toutes les calamités d'une révolution pire que celle qui a coûté tant de sang à notre chère patrie. La perfidie de leurs suggestions doit s'étendre jusque sur les troupes ; ils vont tenter d'égarer les soldats ; que ceux-ci se défient de leurs odieuses manœuvres et se préservent de l'horreur d'y prendre part. Rappelez-leur qu'ils ne sont point les soldats d'un parti, mais bien ceux de la France menacée qu'ils doivent défendre. Leurs familles attendent d'eux toute leur sécurité ; la France entière compte sur leur fidélité ; elle réclame leurs services, ils ne seront pas sourds à cette voix imposante. Recueillez donc MM. les officiers et les sous-officiers de votre régiment, faites-leur connaître la position affreuse où Bonaparte veut encore nous réduire pour satisfaire ses passions violentes aux dépens de la fortune, de la tranquillité et du sang des Français. Dites-leur surtout une grande vérité, c'est que si les troupes chargées de défendre leur pays s'écartaient de leur devoir, et si, oubliant ce qu'elles doivent à la patrie et à leur roi, elles commettaient la lâcheté de se livrer aux rebelles, elles verraient sous peu les troupes étrangères sur notre territoire, toutes les horreurs d'une guerre dont elles seraient la cause et la perte honteuse et irréparable de l'honneur national. La guerre qui nous est suscitée, monsieur le colonel, est celle de la trahison contre la fidélité, de l'iniquité contre la justice, de la honte contre l'honneur. Les troupes françaises ont le choix de l'une ou de l'autre cause ; mais je ne leur ferai point l'injure de leur indiquer celle qu'elles doivent embrasser. — Paris, le 18 mars 1815. Signé, le maréchal duc DE BELLUNE. »

[modifier] Source partielle

« Claude-Victor Perrin », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail édition](Wikisource)

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