Jean de La Varende
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Jean Balthazar Marie Mallard, vicomte de La Varende, connu sous le nom de Jean de La Varende, né le 24 mai 1887 au château de Bonneville à Chamblac, mort le 8 juin 1959 à Paris, est un écrivain français.
Le terroir normand et surtout le pays d'Ouche constituent, avec l'attrait de la mer, la trame de son œuvre, qui célèbre la caste de hobereaux normands à laquelle il appartient et la nostalgie de l'ancien régime. Ce traditionaliste à la foi tourmentée était monarchiste, proche de l'Action française. On lui doit également de nombreuses biographies (le maréchal de Tourville, Surcouf, Flaubert, Anne d'Autriche, Charlotte Corday, Suffren, la famille de Broglie, Don Bosco, etc.), qui laissent une large part au sentiment.
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[modifier] Biographie
Jean de la Varende, fils de Gaston de La Varende et de son épouse, née Laure Fleuriot de Langle, a vu le jour le 24 mai 1887 à Chamblac en Normandie. Il ne connaîtra pas son père qui meurt la même année. Son grand père maternel, le contre amiral Fleuriot de Langle, prendra une part importante dans son éducation. En 1890, sa mère retourne en effet chez sa famille en Bretagne pour y élever ses enfants. Jean fera ses études au collège Saint-Vincent de Rennes puis, après son baccalauréat, à l'École des beaux-arts de Paris.
En 1919, il épouse Jeanne Kuhlmann-Roederer, veuve de Raoul Latham. Le couple s'installe définitivement à Bonneville. De cette union, naîtra un fils, Éric, en 1922.
Les débuts de La Varende en littérature sont difficiles : il essuie de nombreux refus d'éditeurs parisiens, mais publie quelques contes dans le Mercure de France. C'est l'éditeur Maugard, de Rouen, qui va assurer sa notoriété en publiant une série de nouvelles intitulées Pays d'Ouche (1934), préfacées par le duc de Broglie. En 1937, il obtient trois voix au prix Goncourt avec Nez-de-Cuir. Les publications vont dès lors se succéder, assurées par Plon ou Grasset.
Son talent est célébré par des critiques écoutés, notamment dans les milieux de droite et d'extrême droite, tels Thierry Maulnier et Robert Brasillach. Ses succès littéraires lui permettent de poursuivre la restauration du château de Chamblac.
Durant l'Occupation, il collabore à des journaux tels que Gringoire, Je suis partout, Le Petit Parisien, où ses chroniques lui sont confortablement payées. Le 17 décembre 1942, il est élu à l'Académie Goncourt. Peu après son élection, il donnera un article aux Cahiers franco-allemands, dans lequel il exaltera la Révolution nationale. Ces articles lui vaudront, après la Libération, de faire partie des auteurs sanctionnés par le comité national des écrivains, chargé de l'épuration. Son nom sera toutefois rayé de la "liste noire", car le comité considéra, globalement, que les contributions de La Varende à ces journaux "collaborationistes" étaient avant tout à caractère littéraires (il s'agissait en effet presque exclusivement de contes et nouvelles).
La Varende démissionna toutefois de l'Académie Goncourt en 1944, ce qui lui évitait peut-être une exclusion[1]. Sa faveur auprès du public ne se démentira pourtant pas.
En 1954, La Varende est candidat, sans succès, à l'Académie française, n'obtenant que onze voix. Une seconde candidature n'aboutira pas plus en 1956.
Il meurt le 8 juin 1959. Il est inhumé avec ses ancêtres au cimetière de Chamblac, à proximité du château.
Passionné par la mer, mais n'ayant jamais pu embarquer en raison d'une santé fragile, Jean de La Varende a réalisé une collection impressionnante de maquettes de bateaux et de navires, composée de plus de 2000 éléments. Une partie de cette collection est toujours conservée dans son château du Chamblac. Il était membre correspondant de l'Académie de marine.
[modifier] Références
- ↑ En décembre 1943, une minorité d'académiciens Goncourt ( Rosny jeune, Lucien Descaves, Sacha Guitry, La Varende), avait refusé d'entériner l'élection d'André Billy (préféré à Paul Fort, réputé antisémite), qui avait éreinté Guitry et La Varende dans divers articles et qui incarnait le refus de la "collaboration". L'élection de Billy ne fut validée que le 23 décembre 1944, après la démission de La Varende (Voir Gisèle Sapiro, La guerre des écrivains, 1940-1953, Paris, Fayard, 1999, p. 369-372).
[modifier] Œuvres
Liste non exhaustive :
- Geoffroy Hay, comte des Nétumières, Paris, Demoulin, 1908
- Initiation artistique, Verneuil, L'Éducation, 1927
- Les Cent Bateaux, Caen, Impr. des Papeteries de Normandie, 1932
- Pays d'Ouche : 1740-1933, Rouen, Maugard, 1934
- Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, Rouen, Maugard, 1937
- Les Châteaux de Normandie (Basse-Normandie), Rouen, éd. Paul Duval, 1937
Illustrations de Robert Antoine Pinchon - Contes amers, Rouen, Henri Defontaine, 1937
- Anne d'Autriche, Paris, Éd. de France, 1938
- Le Centaure de Dieu, Paris, Grasset, 1938
- Les Manants du roi, Paris, Plon, 1938
- La Comtesse de Barville, chouanne (suppl. aux Manants du roi), Les Amis des beaux livres, 1938
- Contes sauvages, Rouen, Henri Defontaine, 1938
Illustrations de Pierre Le Trividic - La Marine bretonne, Rennes, Éd. de Bretagne, 1938
- Le Sorcier vert, Paris, Sorlot, 1938
- Grands Normands, Rouen, Henri Defontaine, 1939
- Mademoiselle de Corday, Rouen, Henri Defontaine, 1939
- Man' d'Arc, Paris, Grasset, 1939
- La Phœbé ou les derniers galériens, Lausanne, Guilde du Livre, 1939
- Le Mont-Saint-Michel, Paris, Calmann-Lévy, 1941
- Le Roi d'Écosse, Paris, Grasset, 1941
- Heureux les humbles, Paris, Gallimard, 1942
- L'Homme aux gants de toile, Paris, Grasset, 1943
- Le Maréchal de Tourville et son temps, Paris, Éd. de France, 1943
- L'Autre Île, Paris, M. Cox, 1944
- Le Petit Notaire, Paris, M. Vox, 1944
- Rodin, Paris, Rombaldi, 1944
- Le Saint-Esprit de monsieur de Vintimille, conte de Noël, Nantes, Bleuchet et Van Den Brugge, 1944
- Bateaux, Lille, Union bibliophilique de France, 1946
- Dans le goû espagnol, Monaco, Le Rocher, 1946
- Guillaume le Bâtard, conquérant, Paris, M. Vox, 1946
- Surcouf, corsaire, Paris, Marcus, 1946
- Le Bouffon blanc, Paris, Éd. Sautier, 1947
- Broderies en Bretagne, Pont-l'Abbé, Le Minor, 1947
- Le Cheval et l'Image, Paris, Éd. Le Fleuve étincelant, 1947
- Monsieur Vincent, suivi de l'Autre Île (réédition), Monaco, Le Rocher, 1947
- Le Roi des aulnes, Paris, Denoël, 1947
- Le Troisième Jour, Paris, Grasset, 1947
- Au clair de la lune, Nantes, Bleuchet et Van Den Brugge, 1948
- Contes fervents, Rouen, Defontaine, 1948
- Les Côtes de Normandie, Rouen, Defontaine, 1948
- Les Gentilshommes, Paris, Wapler, 1948
- Suffren et ses ennemis, Paris, Éd. de Paris, 1948
- La Tourmente, Monaco, Le Rocher, 1948
- Amours, Monaco, Le Rocher, 1949
- Les Belles Esclaves, Paris, Flamamrion, 1949
- Esculape, Paris, Wapler, 1949
- Le Haras du Pin, Paris, Le Fer à cheval, 1949
- Le Miracle de janvier, Paris, R. Cayla, 1949
- La Rose des vents, Paris, Plon, 1949
- Les Broglie, Paris, Fasquelle, 1950
- Mers bretonnes, Nantes, Bleuchet et Van Den Brugge, 1950
- La Normandie en fleurs, Paris, Plon, 1950
- L'Abbaye du Bec-Hellouin, Paris, Plon, 1951
- Don Bosco, Paris, Fayard, 1951
- L'École navale, Paris, Amiot-Dumont, 1951
- Flaubert par lui-même, Paris, Seuil, 1951
- Indulgence plénière, Paris, Grasset, 1951
- Rouge et or : nouvelles espagnoles, Paris, Lubineau, 1951
- Tourville, Paris, Marcus, 1951
- Bric-à-brac, Monaco, Le Rocher, 1952
- Cadoudal, Paris, Éd. Française d'Amsterdam, 1952
- Lise, fillette de France, Paris, Plon, 1952
- La Navigation sentimentale, Paris, Flammarion, 1952
- La Dernière Fête, Paris, Flamamrion, 1953
- L'Eau, Paris, Lanauve et Tartas, 1953
- En parcourant la Normandie, Monte-Carlo, Les Flots bleus, 1953
- Le Souverain Seigneur, Paris, Grasset, 1953
- La Valse triste de Sibelius, Genève et Paris, La Palatine, 1953
- La Sorcière, Paris, Flammarion, 1954
- L'Amour de monsieur de Bonneville, Paris, Plon, 1955
- Au seuil de la mer, Bourg-la-Reine, D. Vigliano, 1955
- Eaux vives, Paris, La Belle Édition, 1955
- Monsieur le duc de Saint-Simon et sa comédie humaine, Paris, Hachette, 1955
- Six lettres à un jeune prince, Paris, La Palatine, 1955
- Le Cavalier seul, Paris, Flammarion, 1956
- Images du Japon : au soleil levant, Paris, A. Cochery, 1956
- Le Mariage de Mademoiselle et ses suites, Paris, Hachette, 1956
- Ah, monsieur, Paris, Hachette, 1957
- Les Centaures et les jeux, Paris, Lanauve de Tartas, 1957
- Cœur pensif, Paris, Flammarion, 1957
- Jean Bart pour de vrai, Paris, Flammarion, 1957
- Bestiaire, Paris, Lanauve de Tartas, 1958
- Les Châteaux de Normandie : itinéraire sentimental, Paris, Plon, 1958
- Le Curé d'Ars et sa passion, Paris, Bloud et Gay, 1958
- Monsieur le duc, Paris, Flammarion, 1958
- Versailles, Paris, H. Lefebvre, 1958
- L'Amour sacré et l'Amour profane, Paris, Flammarion, 1959
- Caen, Caen, Éd. Publica, 1959
- L'Empreinte, Paris, Herbert et Rey, 1959
- Un sot mariage, Paris, Hachette, 1959
- Les Augustin Normand, Le Havre, Impr. Le Floch, 1960 (publication posthume)
- La Partisane, Paris, Flammarion, 1960 (publication posthume)
- Seigneur, tu m'as vaincu, Paris, Fayard, 1961 (publication posthume)
- Le Non de monsieur Rudel, Paris, Flammarion, 1962 (publication posthume)
- Ô Pia !, Paris, Gaudin, 1963 (publication posthume)
- Vénerie, Paris, Lanauve de Tartas, 1965 (publication posthume)
- Par monts et merveilles, Paris, Klein, 1966 (publication posthume)
- L'Objet aimé, Paris, Plon, 1967 (publication posthume)
- Le Plat Pays, Lausanne, Gonin, 1967 (publication posthume)
- Des marins, de l'honneur et des dames, Paris, Plon, 1970 (publication posthume)
- La Normandie des manoirs, Paris, J.-M. Lester, 1980 (publication posthume)
- Lettres à Michel de Saint-Pierre, Nexon, H. Anglard, 1983 (publication posthume)
[modifier] Inédits
Deux associations se sont succédé depuis 1961 :
- de 1961 à 1989 : « les Amis de La Varende »
- depuis 1992 : « Présence de La Varende », qui siège 16 rue La Varende à Tilly-sur-Seulles (F-14250) et qui, comme celle qui l'a précédée, publie chaque année, outre des articles consacrés à l'homme et à l'œuvre, des inédits de Jean de La Varende.
[modifier] Bibliographie critique
Pour une recension complète des œuvres de Jean de La Varende, voir :
- Michel Herbert (1898-1978), Bibliographie de l'œuvre de La Varende, Paris, aux dépens d'un amateur, 1964-1971, 3 vol.
Avec des illustrations et des documents inédits.
[modifier] Biographie de La Varende
- Anne Brassié, La Varende. Pour Dieu et le roi, préface de Michel Mohrt de l'Académie française, Paris, Librairie académique Perrin, 1993, 540 p.
[modifier] Filmographie
- Nez de Cuir, film d'Yves Allégret (1951), avec Jean Marais, Françoise Christophe, Jean Debucourt, Valentine Tessier.
[modifier] Lien externe
Association Présence de La Varende Association présidée par Maitre André Boscher, elle organise à la fois des conférences à Paris et en région et une "Journée La Varende" par an, au printemps. Chaque journée est axée sur un ouvrage particulier de Jean de La Varende et permet de retrouver les lieux et l'esprit propres à celui-ci.
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