Juan Perón
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Juan Domingo Perón (8 octobre 1896 - 1er juillet 1974), militaire argentin qui fut président de l' Argentine du 4 juin 1946 au 21 septembre 1955 et du 12 octobre 1973 au 1er juillet 1974. Il a notamment été marié à Eva Perón dite Evita.
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[modifier] Enfance et débuts
Né dans une petite ville près de Lobos (province de Buenos Aires), il est le fils de Mario Tomás Perón, fermier, et de Juana Sosa.
Il entre à l'école militaire à l'âge de 10 ans et fait rapidement de gros progrès dans sa hiérarchie. Il sert en Italie vers la fin des années 1930 en tant qu'observateur militaire. Lors de son séjour en Italie il assiste à des cours de philosophie politique et intégre les conceptions fascistes et corporatistes dans son idéologie déjà marquée par l'antilibéralisme et le nationalisme économique. C'est aussi en Italie qu'il comprend l'importance de la mobilisation des masses et leur intégration dans le jeu politique, ainsi que la priorité accordée au syndicalisme unique comme fédérateur de la classe ouvrière. Pourtant, Peron n'assimile de l'expérience italienne que ce qu'il considére utile à son idéologie politique, qui est bien antérieure à son voyage en Italie. Héritier surtout de la vision de la doctrine sociale de l'Église, qui demande la conciliation des intérêtes des patrons et des ouvriers et condamnait le libéralisme et le capitalisme comme philosophies de vie, Peron est alors déjà partisan de de la création d'une forme de corporatisme catholique et médieval comme celui que les gouvernements de Franco en Espagne et surtout Salazar au Portugal semblent mettre en place à la même époque.
Perón se marie avec Aurelia Tizón le 5 janvier 1929, mais elle décède d'un cancer de l'utérus 13 ans plus tard. Sa nouvelle femme, Eva Duarte de Perón (1919-26 juillet 1952) se marie avec lui le 21 octobre 1945 et devient rapidement extrêmement populaire. Surnommée Evita, elle contribue à attirer d'avantage pour le régime le soutien des milieux ouvriers et des femmes. Elle mourra d'un cancer en 1952 à l'âge de 33 ans. Perón est réélu en 1951, mais les problèmes économiques, la suspiction de corruption généralisée ainsi que le conflit avec l'Église catholique finissent par rallier l'opposition et contribuent à sa chute après le coup d'état militaire de septembre 1955. Il s'exile à tour de rôle au Paraguay, au Vénézuela, en Panama, en République dominicaine et installé quelques temps à Madrid. Il se remarie à nouveau à la chanteuse de cabaret Isabel Martínez de Perón en 1961.
[modifier] Le coup d'état de 1943
En mai 1943, il est, en tant que colonel, une personnalité significative dans le coup d'État militaire organisé par le GOU (qui signifie "Groupe des Officiers Unis", il s'agit d'une loge secrète à l'intérieur de l'armée) contre le gouvernement civil de Ramón Castillo. Initialement secrétaire-adjoint à la guerre sous le général Pedro Ramírez, il devient secrétaire au travail et à la santé en (novembre 1943) puis vice-président et secrétaire à la guerre sous le général Edelmiro Farrell (février 1944).
[modifier] La première présidence
Sa politique en faveur des ouvriers et la manifestation de ses ambitions personnelles l'opposent à un secteur des Forces Armées appuyées de façon tacite par les grands propriétaires terriens. Il est poussé à la démission le 9 octobre 1945. Perón est arrêté peu après, mais des manifestations de masse organisées par le syndicat CGT poussent ses geôliers à le relâcher le 17 Octobre 1945 après une manifestation de plusieures centaines de milliers de personnes dans la place principale de la capitale, la Plaza de Mayo. Cette date est connue jusqu'aujourd'hui comme "le jour de la loyauté". Le soutien populaire dont il bénéficie alors lui permet d'emporter la présidence avec 56 % des suffrages lors des élections du 24 février 1946. Le peronisme se définit alors par le terme de Justicialisme. Mélange habile de nationalisme et de populisme, le Peronisme appuie les revendications sociales et rejète la tutelle américaine ou britannique tout en cherchant à engager le pays vers une modernisation. Le mode de gouvernement n'est pas sans faire penser au fascisme italien : galvanisant les foules, il engage sa parole lors de plébicites en direct sur la Plaza De Mayo à Buenos Aires. Pourtant, à la différence du fascisme, le régime péroniste fut plebiscité de façon permanente entre 1945 et 1955 à travers des élections présidentielles, régionales ou municipales qui confirmaient presque tous les deux ans l'appui massif des électeurs au régime. Malgré des tentations de dérive autoritaire de la part du régime, la Constitution est respectée tout comme la séparation entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Appelé le conducteur génial, le leader suprême, son pouvoir aura connu un succès large à l'étranger dans le contexte des décolonisations et de l'émancipation du Tiers-Monde dans sa recherche de non-alignement. "Dieu est argentin...et c'est pourquoi il nous a envoyé Peron" Evita Péron
[modifier] Développement ouvrier et industriel
Fortement influencé par la doctrine sociale de l'Église et notamment par les encycliques Rerum Novarum de 1891 et Quadragesimo Anno de 1931, Perón a poursuivi des politiques dont le but était de donner plus de poids politique et économique à la classe ouvrière. Il a permis l'explosion du nombre d'ouvriers syndiqués et a aidé à la création de la puissante Confederación General del Trabajo, CGT (Confédération Générale du Travail, fondée la première fois en 1930). Il appelait cette politique la « troisième voie » entre le capitalisme et le communisme bien qu'il ait été fortement anti-américain et anti-britannique. Cette "troisième voie" entre le matérialisme capitaliste issu du libéralisme, et le matérialisme communiste issu du marxisme, est déjà clairement présente dans les propositions de la doctrine sociale de l'Église. Perón a également mené une politique ambitieuse d'industrialisation du pays : en 1947, il annonce le premier plan quinquennal pour permettre le développement des nouvelles industries nationalisées. Cette idéologie, qu'on a coutume d'appeler le péronisme a eu une grande influence sur les partis politiques argentins.
[modifier] Années 50 et 60, instabilité gouvernementale, 3ème présidence
L'Argentine des années 1950 et années 1960 a été marquée par de fréquents changements de gouvernements, une faible croissance économique et une continuelle pression sociale. Quand les gouvernements ont échoué à relever l'économie et à supprimer les élans terroristes de certains (tels que les pro-Perón Montoneros) dans les décennies 1960 et 1970, la route a été ouverte pour le retour de Perón. Le général Alejandro Lanusse a pris le pouvoir en mars 1971 et a promis de restaurer une démocratie constitutionnelle en 1973. De son exil, Perón a manifesté son soutien à ses alliés de gauche. Face au danger représenté par les guerillas marxiste ERP et catholique de droite Montoneros, l'armée décide de rappeler au pouvoir le seul homme qui pouvait contrôler la situation, car il en était en partie responsable.
Le 11 mars 1973, des élections se sont tenues, mais Perón en ayant été exclu, les suffrages se sont portés sur son « remplaçant » Héctor José Cámpora, élu président. Campora a démissionné en juillet 1973 ouvrant la voie à de nouvelles élections. Le désordre était alors tel dans le pays que certains leaders légitimes demandaient littéralement le retour de Perón. Celui-ci revint dans son pays natal et remporta une victoire décisive, devenant président pour la troisième fois en octobre 1973 avec son épouse Isabel comme vice-présidente.
Le nouveau régime de Perón a été perturbé par le conflit qui opposait ses partisans de gauche et ses partisans de droite. Lui-même se tournant de plus en plus vers une politique de droite, les actes terroristes ont commencé à se multiplier.
En matière de politique extérieure, Perón a pris position en faveur d'une troisième voie entre le capitalisme et le socialisme. Il laissait entendre qu'il ne s'alignerait pas de façon automatique ni avec les États-Unis ni avec l'Union soviétique. Simultanément, des controverses éclatent entre historiens au sujet de l'accueil accordé par l'Argentine à des anciens nazis à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le péronisme avait organisé un réseau de réception d'anciens officiers et scientifiques du régime nazi, en fournissant des passeports argentins. En ce sens rien ne distingue cette politique de captation d'anciens fonctionnaires nazis de celle menée par les Etats Unis ou par l'Union Soviétique.
[modifier] Mort de Juan Domingo Perón
Perón meurt le 1er juillet 1974, moins d'un an après son retour au pouvoir et sa femme, Isabel Martínez de Perón lui succéde, mais les problèmes demeurent. Elle est écartée du pouvoir le 24 mars 1976 par une junte militaire dirigée par le général Jorge Rafael Videla.
Perón a été inhumé au cimetière de la Chacarita de Buenos Aires. Curieusement, sa tombe a été profanée en 1987 : ses deux mains ont alors été volées. Aujourd'hui encore, on ne sait ni qui est à l'origine de ce geste ni sa signification, quoique les tortures perpétrées à l'égard des opposants politiques durant ses mandats pourraient avoir incité ces actes. Son corps a été transporté le 17 octobre 2006 à San Vicente, à 52 km de Buenos Aires (où il possédait une résidence, transformée depuis en musée).
[modifier] Voir aussi
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