L'Art de la fugue
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[modifier] L'œuvre
L'Art de la fugue (en allemand : die Kunst der Fuge), BWV 1080 est une œuvre écrite par Johann Sebastian Bach à partir de 1741 au moins , dans la continuation de l'Offrande musicale BWV 1079. Considérée comme le testament du compositeur, l'œuvre ainsi écrite représente l'apogée de son style d'écriture, atteignant une perfection au niveau contrapuntique.
Composée d'une vingtaine de pièces (appelées contrepoints ou contrapuncti), cet ensemble tire son unité du sujet principal du premier contrepoint (contrapunktus 1) qui sert de base à l'ensemble des pièces.
Sujet du premier contrepoint, qui sert de matériaux de base à toute l'œuvre :
Ce sujet est aisément reconnaissable car il présente à son début un arpège de l'accord de Ré mineur, aboutissant à une sensible (do#). Écrit dans les valeurs longues (blanches), ce sujet inspire à l'auditeur à se plonger dans un sentiment contemplatif, dans une ambiance très calme.
Tous les contrepoints suivants sont écrits dans la tonalité de Ré mineur, et proposent soit un développement sur le même sujet, soit un développement sur une variation de ce sujet. Cette œuvre de Jean Sébastien Bach témoigne de toutes les possibilités techniques et musicales qu'offre la fugue : fugues à trois et quatre voix, en augmentation, diminution, en miroir, en écrevisse, à plusieurs sujets, strettes...
[modifier] Contenu de l'Art de la fugue
Voici le contenu de l'Art de la fugue :
- Contrepoint 01 : Fugue simple
- Contrepoint 02 : Fugue simple
- Contrepoint 03 : Fugue simple
- Contrepoint 04 : Fugue simple
- Contrepoint 05 : Fugue simple
- Contrepoint 06 : Fugue en diminution (en style français)
- Contrepoint 07 : Fugue en augmentation et diminution
- Contrepoint 08 : Fugue à trois voix
- Contrepoint 09 : Fugue à la douzième
- Contrepoint 10 : Fugue à la dixième
- Contrepoint 11 : Fugue à quatre voix
- Contrepoint 12 : Fugue à quatre voix (à l'endroit et à l'envers)
- Contrepoint 13 : Fugue à quatre voix (à l'endroit et à l'envers)
- Contrepoint 14 : Canon
- Contrepoint 15 : Canon
- Contrepoint 16 : Fugues en miroir
- Contrepoint 17 : Fugues en miroir
- Contrepoint 18 : Fugues en miroir
- Contrepoint 19 : Fugue avec trois sujets
NB. Cette liste est présentée ici comme une synthèse : les enregistrements, partitions et les nombreux livres sur le sujet ne présentent pas la même unité (au niveau de l'ordre des pièces et de leur contenu), ceci est probablement dû au fait que la partition fut publiée, à titre posthume par un de ses fils dans un désordre structurel, sans nom et sans date.
Cette œuvre est dite "inachevée" ; lors de l'écriture des pièces de l'Art de la fugue, Johann Sebastian Bach aurait dit-on dicté à son entourage les notes, car il était devenu aveugle. La partition s'interrompt sur la phrase suivante : Sur cette fugue où le nom de BACH est utilisé en contre-sujet, est mort l'auteur (phrase écrite par son fils Carl Philipp Emanuel). Pleine d'interrogations, la partition est fréquemment liée, sur les enregistrements, au choral Vor deinem Thron tret' ich hiemit - Seigneur, me voici devant ton trône - (BWV 668) que le compositeur aurait également dicté sur son lit de mort.
- Cependant, le claveciniste, organiste et chef d'orchestre hollandais Gustav Leonhardt à démontré, dès 1952, que l'œuvre était achevée et écrite pour le clavecin ; les preuves abondent en ce sens. Il a démontré d'ailleurs que, loin d'être abstraite, elle était destinée à être jouée. Gustav Leonhardt a également fait remarquer que la fugue inachevée serait "un appendice" sans rapport avec le cycle de L'Art de la Fugue, car le thème et la tonalité sont différents de tous les autres canons ; ce pourrait être aussi le début d'un nouveau cycle.
A ce propos , lire le traité de Gustav Leonhardt "L'Art de la Fugue, dernière oeuvre de Bach pour le clavecin , argumentation" paru en 1952 et réedité chez Van De Velde Editeurs.
[modifier] Discographie
De nombreux enregistrement mettent à l'honneur l'Art de la fugue, en l'interprétant de façon très hétéroclite :
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- Interprétation à l'orgue : de très nombreux enregistrements. On retiendra en particulier l'expérience très instructive de l'organiste Gerd Zacher qui a réalisé en 1996 sur un CD l'enregistrement du même Contrapunctus I à 10 reprises, avec 10 styles et registrations différents.
- Interprétation au clavecin : de très nombreux enregistrements. Gustav Leonhardt chez DHM a réalisé la version de référence et la plus fidèle à l'esprit du compositeur.
- Interprétation au piano : de très nombreux enregistrements ; Glenn Gould a enregistré une version de l'Art de la fugue avec une interprétation très fantaisiste.
- Interprétation par un quatuor à cordes : Quatuor Juilliard (conception très originale et intéressante de ce style par une formation plus moderne).
- Interprétation à l'orchestre : Hermann Scherchen et le CBC Toronto Chamber Orchestra, 1965 (ce coffret comporte la répétition de l'œuvre et la bande sonore du concert).
- Différentes interprétations pour diverses formations : quatuor de saxophones...
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
Ecouter l’Art de la fugue (intégrale) : Maximianno Cobra, Cembalo, Clavecin, Harpsichord HODIE [1]
Partitions de l'Art de la fugue :
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