La Marche du désaccord

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"La Marche du désaccord" (en russe, "Марш несогласных": littéralement, "la marche de ceux qui ne sont pas d'accord") est l'appellation donnée aux manifestations de l'opposition en Russie qui ont eu lieu le 16 décembre 2006 à Moscou, le 3 mars 2007 à Saint-Pétersbourg et le 24 mars 2007 à Nijni-Novgorod.

Ces manifestations ont été organisées par le "Front civil uni" (en russe: Объединённый гражданский фронт"), présidé par Garry Kasparov (ancien champion du monde aux échecs) et Mikhail Kassianov (ancien premier-ministre russe). Le Front regroupe différents mouvements politiques russes, de gauche et de droite, qui revendiquent un changement du système politique formé pendant les années de la présidence de Vladimir Poutine, caractérisées par un recul de la démocratie, la suppression des élections à différents niveaux du pouvoir et la modification de la législation sur les partis politiques.

A Moscou, le 16 décembre 2006, la manifestation a réuni de 2000 à 4000 personnes (d'après différentes sources). L'itinéraire prévu était bloqué par les forces de l'ordre; certains organisateurs de la manifestation n'ont pas pu accéder à l'endroit prévu à cause des obstacles créés par la police; environ 250 personnes ont été arrêtées au cours de la manifestation à la place Trioumfalnaïa de Moscou.

A Saint-Pétersbourg, le 3 mars 2007, la manifestation a réuni de 800 (selon la police) à 15000 (selon l'opposition) personnes (source neutre: environ 5000). Comme à Moscou, la Marche a été interdite par les pouvoirs locaux, mais elle a eu lieu malgré les obstacles et les affrontements avec la police. Une centaine de personnes (source officielle) ont été arrêtées et relâchées peu de temps après, y compris le chef du parti National-bolchévik Edouard Limonov. Quelques personnes ont été blessées pendant les affrontements.

A Nijni-Novgorod, le 24 mars 2007, la manifestation a été interdite sous des prétextes différents (une fête d'enfants, recherches archéologiques, travaux de construction, etc.) et sévèrement réprimée par les autorités locales. La plupart de ses organisateurs ont été poursuivis pendant la semaine précédant la manifestation. Le centre-ville était complètement bloqué par les forces de l'ordre, beaucoup de participants n'ont pas pu venir à l'endroit prévu à cause des interpellations partout dans la ville et la région, mais une petite manifestation a réussi à avoir lieu à côté de la place Gorki, pendant 20 minutes environ, avant d'être écrasée par les policiers. Selon les données citées par différentes sources, y compris la radio Echo de Moscou, au moins une centaine de personnes ont réussi à traverser les nombreux obstacles créés par la police. 3000 policiers, locaux et convoqués des régions voisines de la ville, devaient écraser le mouvement, environ 200 personnes ont été interpelées; quelques chefs du mouvement ont été arrêtés et seront poursuivis pour terrorisme.

A la télé russe, si c'était le cas, ces manifestations ont été présentées comme "des agitations et des rassemblements d'un nombre insignifiant d'éléments extrémistes ou des partisans de la révolution orange". Par exemple, après la Marche du 24 mars, le représentant plénipotentiaire du président russe dans le district de la Volga, Alexandre Konovalov, a déclaré que "... si on les interroge, ils ne pourront pas expliquer clairement, avec quoi ils ne sont pas d'accord. J'ai l'impression, qu'ils n'ont pas pu trouver pour eux-mêmes une application convenable dans leur emplois, leurs familles, dans les activités pour le bien de la société" ,selon le message diffusé par l'agence gouvernementale RIA Novosti.

Les prochaines manifestations de la Marche du désaccord doivent avoir lieu le 14 et le 15 avril 2007 à Moscou et à Saint-Pétersbourg respectivement.