Le Siècle (journal)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Le Siècle, sous-titré journal politique, littéraire et d'économie sociale, est un quotidien dont le premier numéro parut le 1er juillet 1836 ; il représenta sous la monarchie de juillet la gauche dynastique opposée à Guizot. Fondé par Armand Dutacq, il fut dirigé par H.Guillemot puis Chambolle pour la partie politique ; Louis Desnoyers assura la partie littéraire du journal, à laquelle collaborèrent de nombreux écrivains parmi lesquels Charles Nodier, Léon Gozlan, Alphonse Karr, Jules Sandeau.
D'abord concurrencé par La Presse d'Emile de Girardin créé le même jour, Le Siècle acquit très vite une large audience (30.000 abonnés en 1839) et prospéra jusqu'en 1848. Au lendemain du coup d'état du 2 décembre 1851, Léonor-Joseph Havin, député de la Manche, prend la direction du journal, qu'il conservera jusqu'à sa mort en 1868. Durant cette période du Second Empire, Le Siècle devient républicain, opposé au régime de Napoléon III, mais accepté par ce dernier en raison du soutien du journal à sa politique des nationalités en Europe. Bien diffusé dans tout le pays auprès d'un public bourgeois et libéral, son tirage augmente jusqu'à en faire le plus influent des quotidiens français de l'époque (35000 exemplaires en 1870).
D'octobre 1870 à mars 1871, il est publié à Poitiers, puis à Bordeaux. Supprimé par la Commune, il reparaît à Paris le 15 mai 1871. Après cette date, il ne retrouvera pas l'influence qu'il avait dans son rôle d'opposant. Tout en conservant son importance en tant que journal républicain de gauche modéré et anticlérical, apprécié pour sa haute tenue, il perdra progressivement une grande partie de son audience jusqu'en 1917. Il disparaît définitivement le 28 juin 1932.
[modifier] A propos du Siècle (citation)
« On ne peut exagérer la puissance du Siècle ni trop éviter de lui déplaire. On m'a conté qu'au commencement de la dernière guerre, Garibaldi, entrant dans je ne sais quelle ville, fut salué par les acclamations de la foule : « C'est l'homme du siècle », criait-on de tous côtés. Le correspondant d'un journal français qui se trouvait là comprit imparfaitement le cri populaire ; il s'imagina qu'on criait avec enthousiasme en voyant Garibaldi : « C'est un abonné du Siècle », et il transmit à Paris cet indice curieux de l'universelle popularité du grand journal. Il ne se trompait qu'à demi. Homme du siècle, abonné du Siècle, c'est tout un ; et quiconque ne lit point Le Siècle ou ne le respecte point n'est point de son siècle »
Journal des Débats, 27 mai 1860 (cité par Roger Bellet, p.50)
[modifier] Bibliographie
- Histoire générale de la presse française, tome II, De 1815 à 1871. Sous la dir. de Claude Bellanger, Jacques Godechot, Pierre Guiral [et al]. Paris, Presses universitaires de France, 1969.
- Livois, René (de), Histoire de la presse française, tome I, Des origines à 1881, Lausanne, Ed. Spes, 1965. Chap.8, La presse après la Restauration.
- Bellet, Roger, Presse et journalisme sous le Second Empire, Paris, Armand Colin, 1967.
[modifier] Liens externes
- Centre d'étude du XIXe siècle français "Joseph Sablé" (Université de Toronto)[1]