Les Hauts de Hurlevent
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Les Hauts de Hurlevent ou Hurlevent des Monts (d'autres traductions françaises du titre existent : Haute Plainte, Hurlevent, Les Hauteurs tourmentées...) (titre original : Wuthering Heights) est un roman d'Emily Brontë, publié pour la première fois en 1847 sous le pseudonyme d'Ellis Bell. Il choque les lecteurs de l'époque, notamment pour l'absence de respect des conventions stylistiques et morales et la noirceur des personnages et des situations, et reçoit un accueil parfois tiède, souvent hostile de la critique. Cependant, on le considère aujourd'hui comme un des plus grands classiques de la littérature du XIXe siècle, et il possède une place non négligeable dans la culture britannique (adaptations cinématographiques, opéra, musique…). On peut considérer ce roman comme le dernier ouvrage majeur du romantisme en littérature.
Le fait d'avoir été écrit par une jeune fille vivant dans une quasi-réclusion et ne connaissant pas le monde rend ce roman notable, notamment par les nombreuses analyses psychologiques et morales des personnages, souvent très dures, et qui choquèrent les lecteurs de l'époque.
Il est possible que le personnage de Heathcliff, par sa violence, ait été inspiré de Branwell, le frère d'Emily.
Sommaire |
[modifier] Court résumé
L'histoire est rapportée par deux narrateurs : Lockwood, locataire du Manoir de la Grive, et Mrs Dean, domestique prolixe. Les dialogues s'ouvrent en 1801. Puis un long retour en arrière de Mrs Dean, qui retrace notamment l’arrivée de Heathcliff nous plonge quarante années plus tôt. Le dénouement a lieu en 1802.
Les Hauts de Hurlevent sont des terres situées au sommet d’une colline et balayées par les vents du nord. La famille Earnshaw y vivait, heureuse, jusqu’à ce qu’en 1771, M. Earnshaw adopte un jeune bohémien de six ans, Heathcliff. Ce dernier va attirer le malheur sur cette famille. Dès le début, Hindley, le fils de Earnshaw éprouve une profonde haine pour cet intrus. À la mort de son vieux bienfaiteur, Heathcliff doit subir la rancœur de Hindley, devenu maître du domaine.
Humilié par sa condition subalterne, Heathcliff, qui pourtant aime Catherine la sœur de Hindley, jure de se venger. Sa fureur est décuplée lorsque Catherine, au tempérament aussi passionné que le sien et dont il est amoureux fou, épouse le riche Edgar Linton. Heathcliff jure de détruire les deux familles qui l'ont fait souffrir.
Catherine meurt en mettant au monde une fille appelée, elle aussi, Catherine. Heathcliff met en œuvre sa vengeance démoniaque. Il épouse Isabelle, la sœur d'Edgar, qu’il déteste avec pour ambition de la faire souffrir (et Edgar, par contrecoup) et de mettre la main sur la fortune des Linton. Il exercera ensuite sa vengeance sur Hindley, frère de Catherine, sur Hareton, fils de Hindley, sur Linton son propre fils et sur Catherine, la fille de Cathy et d'Edgar.
Ainsi vengé, Heathcliff, avant de mourir, accepte que sa belle-fille Catherine et Hareton, le fils de Hindley, puissent s’aimer. L'union des héritiers survivants des Earnshaw et des Linton restaurera-t-elle la paix sur Les Hauts de Hurlevent ?
[modifier] L'avis des écrivains
- Georges Bataille : «Une fabuleuse histoire, une atmosphère étrange, des personnages inoubliables. Peut-être la plus belle, la plus profondément violente des histoires d'amour…" Car le destin, qui, selon l'apparence, voulut qu'Emily Brontë, encore qu'elle fût belle, ignorât l'amour absolument, voulut aussi qu'elle eût de la passion une connaissance angoissée : cette connaissance qui ne lie pas seulement l'amour à la clarté, mais à la violence et à la mort…».
- Diane de Margerie : «Comme tout roman, celui-ci prend racine dans la vérité singulière de l'auteur. Avec la même matière, la romancière aurait pu choisir une autre trame : ce qu'elle a privilégié, c’est la solitude absolue d'Heathcliff. Il est à part. Il n’appartient à rien, ni à personne. Seul au monde, venu du néant, il doit y retourner ceci malgré un départ, et un retour qui aurait pu se transformer en renaissance. Condamné à la solitude, il assouvit son mal intérieur par la violence retournée sur le moi. La création de Heathcliff remonte comme un noyé de la profondeur des souvenirs d’Emily Brontë : le désespoir de Branwell, son frère bien-aimé, la névrose du jeune homme développée par son amour contrarié; la solitude du père, le pasteur demeuré veuf; la mort des deux sœurs aînées– tous ces drames vécus à l’âge le plus tendre. Ce qui nous donne, des personnages passionnés, pas forcément sympathiques, une histoire où l'amour rejoint la cupidité, où dans un pays sauvage les violences intérieures du cœur se mêlent de pluies et de vengeance. Une histoire que je n'ai pu oublier…»
[modifier] Adaptations
[modifier] Films
- 1920 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de A.V. Bramble (film muet)
- 1939 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de William Wyler
- 1954 : Les Hauts de Hurlevent (Abismos de pasión) de Luis Buñuel
- 1970 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de Robert Fuest
- 1986 : Hurlevent de Jacques Rivette
- 1988 : Les Hauts de Hurlevent (Arashi ga oka) de Yoshishige Yoshida
- 1992 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de Peter Kosminsky
Assez souvent, ces films (celui de William Wyler, par exemple), ne couvrent pas les quarante années de l'histoire, mais traitent uniquement de la première génération de personnages.
[modifier] Opéras
Différents compositeurs d'opéra se sont basés sur Les Hauts de Hurlevent pour écrire des opéras :
- Carlisle Floyd, 1958.
- Bernard Herrmann, 1966.
[modifier] Musique
- Kate Bush a écrit et interprété une chanson sur ce roman, Wuthering Heights.
- Le groupe Genesis s'est inspiré de ce roman pour un de leurs albums, en 1977, Wind and Wuthering.
[modifier] Bande dessinée
- Hurlevent, bande dessinée adaptée du roman, du scénariste Yves Leclercq et du dessinateur Jérôme Deleers. Éditeur Casterman, 2006.