Médiomatriques
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Les Médiomatriques ou Médiomatriks ou encore Médiomatrices - latin Mediomatrices - étaient un peuple gaulois. Ils demeuraient principalement dans la région de l'actuelle Moselle. Leur chef-lieu était à Dividunum qui devint plus tard, du temps de l'occupation romaine Divodurum puis Mettis et enfin Metis au début du Moyen Âge (Metz). Plusieurs tribus gauloises qui étaient réparties sur le territoire mosellan composaient ce groupe.
[modifier] Habitat
Ces tribus étaient le plus souvent installées au sommet des collines, au bord des lacs ou des rivières. Leurs maisons étaient rondes et spacieuses, formées d’une cloison de bois et d’argile qui en était l’enceinte. Celle-ci supportaient une haute toiture, en pointe, constituée de paille ou de minces tablettes de bois de chêne posées comme des écailles de poisson. À l’intérieur, l’ameublement se composait d’une table de bois, ronde et peu élevée, quelques bottes de foin recouvertes de peaux de chiens ou de loups servaient de sièges. La vaisselle était principalement composée de vases en terre cuite ou en métal ; des cornes d’animaux, évidées, servaient de coupes à boire. Les murs de la maison étaient principalement ornés des armes du maître de la maison
[modifier] Alimentation
Le repas se composait d’un peu de pain, mais aussi beaucoup de chairs d’animaux bouillies dans l’eau ou rôties à l’aide de grandes broches, sur du charbon. Les animaux dont on consommait le plus la chair, fraîche ou salée, étaient les porcs et les poissons (que l’on assaisonnaient avec des graines de cumin). Les gaulois les plus riches buvaient du vin en provenance d’Italie, qu’ils buvaient généralement pur, ou légèrement coupé d’eau. Ceux qui avaient moins les moyens faisaient leur vin eux mêmes ou s’abreuvaient d’une boisson de froment fermenté dans de l’eau additionnée de miel qu’on appelait la « zythe », dans la langue gauloise. Ceux qui avaient encore moins, buvaient la « corme », qui était la « zythe », mais sans miel, au goût donc plus amer, comparable à de la bière.
- La femme gauloise,contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’était pas une femme d’intérieur : elle aimait à suivre son mari à la guerre et même à la chasse où elle faisait preuve de courage et de beaucoup de dévouement : belle de visage, haute en stature et en taille, elle pouvait même faire preuve d’héroïsme, à l’occasion, telle que l’histoire nous en fait part !
- Plusieurs maisons réunies forment :
- -un « bourg »-ou un « village » ;
- -plusieurs villages, groupés sur un espace borné de limites naturelles comme une rivière, des bois forment :
- -un « canton »
- Et l’ensemble des cantons forme l’ensemble de la tribu.
- A l’intérieur de la tribu, il y a des lieux qui sont plus favorables à la défense de la population : on y élève des enceintes fortifiées dans lesquelles les populations qui cultivent la terre peuvent se réfugier en cas de problèmes de la part d’un ennemi commun.
- Ces lieux avaient des noms qui nous laissent les reconnaître encore aujourd’hui ;
- ainsi, les lieux dont les noms se terminent en « dun », « mag » , « dur », « brig » désignaient à l’ époque que le village ou le bourg était « sur la colline » , « à proximité de l’eau », ou « sur les bords d’un fleuve, reliés par un pont ».
- Les villes étaient habitées d’ordinaire par les marchands, ceux qui exerçaient un art ou une profession industrielle. Les plus riches y avaient aussi leurs maisons.
- Mais, la majorité de cette population vivait dans les bois, car il est plus facile de se protéger entouré de haies et de bois impénétrables, qu’en rase campagne, comme dans le midi de la France.
- Il y avait donc plus de « retraites » cachées dans les bois, en Moselle, que sur le reste du territoire de la, ou plutôt « des Gaules », mais elles étaient moins étendues, et, revers de la médaille, les populations étaient plus fractionnées, ce qui explique cette « foule de villes » qui foisonnaient le département et la Belgique.
- Les noms de ces villes se terminaient par la finale « ac », qui a été transformée par les romains en « acum »
Ces villes étaient entourées de splendides pâturages, les plus beaux de ceux de la Gaule : la laine des troupeaux était magnifique, et le lin, qui aime les lieux humides, se cultivait très bien ! C’était là la source inépuisable de richesse et de prospérité commerciale, ajoutée aux premières mines de fer,de sel et de charbon.
- La société gauloise, comme toute société, fonctionne avec deux catégories de dirigeants ; leur nature est peu connue, cependant, il est possible, à la lecture de faits énoncés, de tirer quelques constatations :
- il existe des chefs de guerre
- et d’autres, qui dispensent la justice et sont dépositaires des sciences morales, physiques et religieuses.
- « Strabon », un géographe, nous dit que les Gaulois élisent chaque année un magistrat pour la justice et un chef de guerre :
- -Le premier appartient à la classe des prêtres ou druides
- -Le second est élu au sein des plus puissantes familles et est choisi uniquement pour commander les guerriers ;
- Cependant, s’il a acquis la gloire et su se faire aimer, on l’élisait souvent de nouveau : il pouvait ainsi régner plusieurs années de suite !
- En fait, l’autorité ou plutôt le partage de l’autorité fonctionne sur des principes que l’on rencontre un peu partout :
- -les plus riches propriétaires se réunissent autour d’un chef d’une famille puissante ; ils combattent à cheval ! La cavalerie est la principale force de ce peuple ;
- Les romains les appellent « chevaliers » (equites),
- -et désignent par « client »les guerriers d’élites qui, dans chaque canton se dévouent complètement à la fortune du chef désigné !
- -Ils forment ce qu’on appelle un « clan »
- Il existe aussi des guerriers de rang inférieur, « clients » des chevaliers, que l’on appelle « ambactos », qui sont recrutés dans les campagnes, ils sont généralement pauvres et sans pouvoir ;
- Ils cultivent la terre en temps de paix, pour le compte du « chevalier », à des conditions peu lucratives, mais dans des conditions qui ne sont pas celles de l’esclavage. Les esclaves et prisonniers de guerre travaillent aussi dans les champs, mais n’ont pas le statut d’hommes libres.
- En Moselle, il y a aussi ceux qui s’occupent de récolter le minerai de fer ceux qui en font la mise en formes : armes de toutes sortes, mais vaisselles aussi ! Les Gaulois sont d’habiles forgerons !
- Ils frappent monnaies d’or, d’argent et de bronze, en s’inspirant de pièces grecques ;
- Ils connaissent aussi l’usage du tour et sont de bons potiers qui ornent les vases et poteries de motifs géométriques.
- Le chef qui compte le plus de clients exerce ainsi la plus grande influence !
- Le client est attaché, ayant juré, aux intérêts de son chef, il doit le suivre partout, courir tous les périls avec lui, et mourir avec lui s’il ne peut le sauver ! L’abandonner sur un champ de bataille est le comble de l’infamie, un crime : la lâcheté est donc inexistante !
- Le chef du clan peut devenir, à certains moments, comme lors de grandes expéditions ou lorsque la défense intérieure est menacée, un chef au pouvoir absolu : il le faut, pour réprimer la fougue et l’indocilité naturelle du gaulois commun ! Ainsi, lors d’une convocation urgente en armes, pour motif de défense, il arrive que le dernier arrivé soit torturé, jusqu’à la mort, selon les lois en cours !
- Les Gaulois de Moselle eurent à se défendre contre les Germains.
- Aussi avaient-ils établi des forteresses sur les hauteurs, ainsi que dit précédemment, les « oppida », villes fortes, entourées de murailles constituées par des assemblages de poutres, de pierres et de terre.
- La principale ville était, en Moselle, Divodurum, la capitale des Médiomatriques, située sur la butte de Sainte-croix, protégée entre les rivières Seille et Moselle.
- L’autre force est celle des druides, qui exercent en qualité de prêtres et de juges, qui exercent une haute influence sur la population et sont craints, même des chefs !
- Ils ont un parti constant au sein de la nation, tant celle des marchands que tous ceux qui font profession d’art : car ils sont habiles à régler les litiges, à juger des intérêts de chacun ; de plus, en temps de paix, l’importance de l’autorité des chefs diminuait, car les intérêts des uns et des autres fluctuaient, divergeaient : il arrivait même qu’au sein d’une même famille des conflits éclatent, même entre parents proches !
- Il n’était pas rare de voir un chef puissant, essayer d’exercer son autorité sans contrôle, mais, si le parti des juges ou d’une faction rivale l’emportait, le premier était jugé et pouvait être condamné à être brûlé vif !
- Dans chaque tribu donc, les guerriers, les prêtres, les magistrats délibéraient en commun sur la guerre, mais aussi sur les lois, sur la paix, tous les sujets d’intérêts publics : la parole, le verbe, avait beaucoup d’importance : l’orateur était apprécié, et ses arguments avaient toute chance de prévaloir ! Le discours soulevait tant de respect, que si un auditeur venait à troubler un orateur d’une manière bruyante, on allait lui intimer, par deux fois de faire silence et la troisième fois, on lui fendait sa saie (manteau court, en laine), de haut en bas !
- L’armée, se composait surtout de cavaliers, nous l’avons dit, dont les nobles formaient le premier rang ; Ils étaient accompagnés d’écuyers, au nombre de deux, montés comme eux, habiles à manier les chevaux, qui formaient le deuxième et troisième rang derrière leur maître ; si le cavalier était renversé dans un choc, le premier serviteur donnait son cheval et le chevalier était ainsi aussitôt remonté ; Si le maître était blessé ou tué, le serviteur prenait alors rang en première ligne, et comblait le vide ; si ce serviteur là l’était aussi, il était remplacé par le troisième : cette façon de combattre était appelée « trimare » ; les cavaliers pouvaient aussi se servir d’une espèce de char à deux chevaux, le « covin », dirigé par un serviteur pendant que le chevalier lançait des traits sur l’ennemi ! Le chariot, armé d’une longue pointe sur l’avant, perçait les rangs ennemis ; les traits épuisés, le guerrier sautait en bas du chariot et combattait alors à l’épée, souvent accompagné de dogues féroces dressés à s’élancer sur les hommes comme sur les bêtes dans les forêts !
- Les « belges » excellaient au maniement de ces chars !
- Trois tribus se partagèrent la région :
- « Les Trévires » occupèrent le nord : ils étaient incomparablement les plus fameux cavaliers ! Le Trévire exécutait à cheval les mouvements les plus rapides et les plus variés : lorsqu’une troupe de Trévires fondait sur l’ennemi, la résistance était réputée impossible !!
- « Les Médiomatriques » occupèrent le centre du département,
- et le sud fut occupé par « les Leuques ».
- Quelques uns des chefs poussaient la vanité jusqu’à se présenter nus sur le champs de bataille, simplement couverts de leur ceinturon.
- Il n’était pas rare de voir les chefs de guerre couverts de colliers et de bracelets d’or provoquer les chefs ennemis et les braves du côté opposé soit en paroles, soit en frappant leurs armes l’une contre l’autre : arrivé à portée de voix, le provocateur chantait quelque chant glorieux à lui-même ou à la gloire de sa famille et insultant pour son ennemi !
- Mais, s’il était brave, le guerrier gaulois se fatiguait vite ! Toute son énergie était dans le premier choc : si l’ennemi n’avait pas rompu sous le poids de l’assaut, il avait peine à reprendre l’avantage ! Repoussé, il était souvent vaincu, ainsi que les romains purent l’observer ! Malgré leur taille et leur force, ils n’étaient pas faits pour supporter la fatigue et étaient incapables de poursuivre longtemps la même entreprise ! Le vin, qu’ils aimaient beaucoup et dont souvent ils abusaient, les laissait dans un état proche de la somnolence et dans une langueur dont ils étaient souvent les victimes en temps de guerre ; victorieux, leurs libations étaient précédées de célébrations au cours desquelles on coupait la tête des morts, que les cavaliers attachaient aux poitrails de leurs chevaux, que les fantassins fichaient à la pointe de leur « matras ».Les serviteurs portaient les dépouilles sanglantes devant les chefs.
- Rentrés chez eux, les guerriers suspendaient les trophées sur le devant de leur porte, en témoignage de leur adresse et de leur force !
- Et tout se terminait autour d’une large table, dans un luxe de circonstances : on servait du porc, un sanglier ou du chevreuil ; le plus brave avait droit de couper la cuisse qui lui était adjugée comme morceau d’honneur et les autres parties de l’animal, saisies à deux mains, étaient dévorées avec joyeux appétit. Une large coupe circulait de mains en mains, à laquelle chacun buvait un peu, mais souvent !
- Des bardes chantaient, sur une espèce de lyre appelée « rotte », des vers composés pour la circonstance : ils distribuaient les louanges et les blâmes. Ils étaient les historiens de l’époque !
- Vers la fin du repas, il arrivait que les esprits s’échauffassent, et que les convives se provoquent pour faire épreuve de leur adresse ou de leur force et il n’était pas rare que, mis à l’épreuve et ne voulant céder, ils blessent leur adversaire, ce qui faisait dégénérer la fête en combat véritable !
- Dans l’intervalle, entre-deux-guerres, on allait à la chasse, surtout en ce qui concerne les plus riches ! Et ce n’était pas toujours partie d’agrément, lorsqu’il s’agissait de poursuivre un buffle qui avait la forme et la taille d’un taureau gigantesque ou un ours, si furieux par nature, qu’ils se précipitaient sur l’homme ou l’animal qui avait le malheur de les rencontrer ; Les tuer était une véritable victoire !
- Le cerf, les chevreuils ou le daim étaient plus faciles à tuer : le chasseur humectait sa flèche avec le suc d’une herbe, « le bélénion » ou « jusquiame », sans danger pour l’homme, mais qui rendait la blessure de l’animal mortelle et sa chair plus tendre…
- Telle était donc la vie des Gaulois ordinaires, mais loin de celle des « druides », ces hommes mystérieux, qui établissaient leurs demeures loin dans la forêt.
- Ils étaient les prêtres du grand dieu Hésus, ces « hommes des chênes » (ils rendaient au chêne un culte particulier), Hésus surnommé « le puissant », qui était le dieu suprême qui avait, suivant la légende régné autrefois sur la nation et montré sa grandeur par la puissance de ses armes ; Il avait donné aux hommes les lois, leur avait appris à cultiver la terre.
Ces ministres, vêtus de longues robes blanches et couronnés de feuilles de chênes, remplissaient les fonctions supérieures de la religion.
- Ils établissaient des autels avec des blocs de pierres grossièrement taillés, sur lesquels ils faisaient des sacrifices : animaux, mais aussi des hommes, dans les grandes circonstances ! Des criminels ou des captifs dont on perçait le corps, juste au-dessus du diaphragme, afin d’étudier, la manière dont le sang jaillissait, les mouvements convulsifs, pour en tirer des présages.
- Si les circonstances étaient graves (épidémies), il fallait une plus grande victime qu’un homme, un géant qu’on tressait avec soin avec du foin ou des branches d’osier, dans laquelle on enfermait une multitude d’hommes avant d’y mettre le feu !
- Les druides exerçaient aussi la médecine, basée sur les propriétés naturelles des plantes et les cérémonies qui accompagnaient leur usage : ils utilisaient la sélaginelle contre le mal des yeux, la verveine contre la fièvre et une substance dont on ne connaît pas la nature, appelée « l’œuf des serpents », auquel ils donnaient la vertu de donner un accès favorable prés des grands personnages et celui de gagner des procès.
- Mais le remède par excellence, c’est le gui, remède universel, recueilli le sixième jour de la lune de mars ; tous les habitants étaient alors convoqués dans la forêt sacrée, le chef des druides coupait le gui avec une faucille d’or ; les nouveaux druides, y recevaient leur robe blanche, à l’issue de vingt années d’études !
- La cérémonie se terminait par le sacrifice de deux taureaux blancs dont les cornes étaient liées.
- Les druides étudiaient les sciences divines et humaines, dont ils étaient les seuls détenteurs : ils apprenaient tout de mémoire, rien n’était confié à l’écriture ; ils étudiaient aussi la forme, les mouvements des astres, la vertu des plantes qui guérissent, l’histoire des dieux, les destinées de l’âme lorsqu’elle a quitté le corps ; ils enseignaient ainsi que l’âme animait ensuite d’autres corps, selon la nature, les actions, bonnes ou viles, menées dans sa vie antérieure !
- Ce sentiment d’immortalité n’était pas sans effet sur le cœur des Gaulois : il leur faisait mépriser la mort sur les champs de bataille ! Le brave, dont le corps était brûlé, était ensuite enterré avec cheval, armes et objets et biens précieux ! Il n’était pas rare de voir des clients ou des guerriers se jeter sur le bûcher pour accompagner le maître dans l’autre vie !
- En dessous des druides, étaient ceux qui remplissaient les actes ordinaires de la religion :
- « les ovates »
- et les « eubages »
(qui étaient considérés dotés de puissances magiques ?), dédiés plus particulièrement à un dieu, dont les principaux étaient :
-
- -Teutates, inventeur des arts et du commerce, protecteur des routes et dieu de la mort. On lui offrait des victimes humaines.
- -Tarau ou Taranis, dieu du tonnerre
- -Beleu ou Belenos, le soleil, dieu des plantes et de la médecine, auquel les eaux thermales étaient consacrées
- -Ogmius, dieu de l’éloquence, de la force et de la beauté
- -Arduinna, déesse des mariages, qui habitait la forêt( elle a donné son nom aux Ardennes !)
- -Néhallénie, dieu des pêcheurs et des embarcations
- -Camu, dieu de la guerre
- -Cernunnos, dieu des chasseurs
- -Rosmerta, la déesse de l’abondance
- -Epona, la déesse des chevaux
- -Vogèse, dieu des montagnes (qui a donné son nom aux Vosges !)
- Il y avait encore une foule d’autres divinités, qui peuplaient grottes, bords de lacs et forêts : on les connaît sous le nom de « Selves » ou « Silves » et passaient pour avoir une grande influence sur la destinée des hommes ;
- Les Gaulois ne faisaient aucune image ou sculpture de leurs dieux : seuls, des troncs d’arbres informes, couverts de mousse représentaient les divinités…
[modifier] Voir aussi
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