Manioc
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
![]() |
|||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
![]() |
|||||||||
Feuilles de Manihot palmata | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Plantae | ||||||||
Sous-règne | Tracheobionta | ||||||||
Division | Magnoliophyta | ||||||||
Classe | Magnoliopsida | ||||||||
Sous-classe | Rosidae | ||||||||
Ordre | Euphorbiales | ||||||||
Famille | Euphorbiaceae | ||||||||
Genre | Manihot | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Manihot esculenta Crantz |
|||||||||
Classification phylogénétique | |||||||||
Ordre | Euphorbiales | ||||||||
Famille | Euphorbiaceae | ||||||||
![]() Racines de manioc |
|||||||||
|
|||||||||
Parcourez la biologie sur Wikipédia :
|
Le manioc (Manihot esculenta) est un arbuste vivace de la famille des Euphorbiacées, originaire d'Amérique du Sud, en particulier du Plateau des Guyanes (région s'étalant sur le Vénézuela, le Guyana, le Suriname, la Guyane et le Brésil) et peut-être de Bolivie. On rencontrerait le plus grand nombre de variétés dans la région des Guyanes. Il est aujourd'hui largement cultivé et récolté comme plante annuelle dans les régions tropicales et subtropicales. On consomme généralement ses racines tubérifiées riches en amidon, mais aussi ses feuilles en Afrique, en Asie et dans le nord du Brésil (pour la confection du manisoba). Au nord du Brésil, le mot farine (en portugais farinha) désigne avant tout la farine de manioc, et non de blé (mais dans le reste du pays on utilise farinha normalement - farinha de trigo, farinha de milho etc..). Cette farine, n'a d'ailleurs pas l'aspect de la farine de blé : elle ressemble plutôt à une semoule sèche plus ou moins grossière de couleur allant du jaune vif au gris en passant par le blanc. Il en existe beaucoup de variétés que l'on peut trouver sur le Ver-O-Peso, le marché de Belém. Une variété jaune et fine très répandue est appelée farofa.
En Guyane, cette "farine", appelée couac, tient une place culturelle importante.
C'est une source peu coûteuse d'hydrates de carbone, mais sa consommation sans préparation adéquate peut créer des problèmes de santé. Le manioc contient en effet des glucosides cyanurés toxiques qui sous l'effet d'une enzyme se transforment en acide cyanhydrique. La cuisson des tubercules de manioc les rend consommables mais on rapporte des cas d'intoxication entraînant la mort après absorption de manioc mal cuit, en particulier lors de la friture.
On en cultive deux variétés principales :
- le manioc amer non consommable (hétérosides cyanogènes) sans prétraitement à l'eau(Manihot esculenta Crantz subsp. esculenta, syn. de Manihot utilissima) dont les racines séchées sont transformées en tapioca, en cassave ou en farine qui, préparée sous forme de farofa, est un ingrédient de la feijoada brésilienne.
- le manioc doux (Manihot opi) dont les racines sont directement consommables, on note cependant des cas de neuropathies car contient des hétérosides cyanogènes en moindre quantité.
Les tubercules sont également utilisés pour la préparation de boissons alcooliques distillées, comme la boisson indigène cauim et la tiquira, cachaça commune de l'état brésilien du Maranhão.
La chair des tubercules a une couleur blanchâtre et rappelle le bois par sa texture et sa consistance. Après cuisson dans l'eau, sa chair devenue jaune se delaie. La friture la rend croustillante.
Le manioc tirerait son nom d'une légende tupinambá à propos de la déesse Mani, à la peau blanche, qui aurait établi son domicile (oca) dans la racine de la plante.
Le matapa, plat typique du Mozambique, (vatapá au Brésil), est préparé avec les jeunes feuilles de manioc pilées avec de l'ail et la farine tirée des tubercules, cuites avec du crabe ou des crevettes.
Sommaire |
[modifier] Le manioc en Afrique
Le manioc a été importé d'Amérique du Sud au XIXe siècle vers l'Afrique, où il est maintenant cultivé. On peut préparer les tubercules en les faisant cuire, puis en les lavant longuement à l'eau pour évacuer les traces de cyanure, et en les séchant au soleil.
Une fois pilé, à la main ou au moulin, on obtient une farine blanche appelée « foufou » aux Congo. Cette farine est mélangée à de l'eau bouillante à égale proportion et constitue un aliment qui accompagne les plats en sauce. Elle peut aussi être donnée à de jeunes enfants. Le foufou a une valeur calorique sèche de 250 à 300 kcal, soit près de la moitié lorsqu'elle est en pâte.
Une autre façon de le consommer est en pains de manioc. Au Congo, ces pains sont appelés « chikwangue ». En Centrafrique, ils sont appelés " mangbèré ". Ils sont riches en cellulose, consistants, mais très peu nourrissants. Leur prix très abordable favorise leur consommation à grande échelle. Il est recommandé de bien les mâcher afin de ne pas avoir de problème de digestion.
Les feuilles de manioc sont également consommées avec du riz ("riz-feuilles"), au Congo et en RDC sous le nom de mpondu, " ngunza " ou " ngoundja en République Centrafricaine, et aux Comores sous le nom de mataba. La consommation de feuilles mal bouillies peut-être mortelle toujours à cause de la présence de traces de cyanure.
[modifier] Mosaïque : maladie du manioc
Le manioc est la principale source alimentaires de nombreuses populations africaines. Aussi, les moindres maladies peuvent provoquer des dégats auprès des populations (famines en cas de non-approvisionnement extérieur).
Depuis le milieu des années 1990, une maladie est apparue, sous le nom de « mosaïque ». Cette maladie (un virus) se répand très facilement et rapidement d'un plant à l'autre. La mouche blanche serait un vecteur de transmission. La maladie s'est développée dans plusieurs pays africains (Kenya, Congo-Brazzaville entre autres).
La mosaïque fait perdre les feuilles au plant de manioc et rend les tubercules rachitiques. Le principal danger pour l'homme est de réduire fortement sa consommation alimentaire.
Le Comité international de la Croix-Rouge entreprend des tests sur des boutures saines, et les distribue dans des zones touchées.
[modifier] Production
La production de Manioc annuelle est d'environ 200 millions de tonnes par an, juste après le riz. Elle est l'une des trois grandes sources de polysaccharides, avec l'Igname et l'arbre à pain, dans les pays tempérés.
Production en tonnes. Chiffres 2003-2004 |
|||||
Nigeria | 33379000 | 18 % | 33379000 | 17 % | |
Brésil | 22146800 | 12 % | 24230332 | 12 % | |
Thaïlande | 18430000 | 10 % | 20400000 | 10 % | |
Indonésie | 18473960 | 10 % | 19196950 | 10 % | |
République démocratique du Congo | 14944600 | 8 % | 14950500 | 8 % | |
Ghana | 10239340 | 5 % | 9828000 | 5 % | |
Inde | 7100000 | 4 % | 7100000 | 4 % | |
Tanzanie | 6890000 | 4 % | 6890000 | 4 % | |
Mozambique | 6149897 | 3 % | 6149897 | 3 % | |
Angola | 5699331 | 3 % | 5600000 | 3 % | |
Ouganda | 5400000 | 3 % | 5400000 | 3 % | |
Viêt Nam | 5228500 | 3 % | 5370000 | 3 % | |
Bénin | 3675147 | 2 % | 4000000 | 2 % | |
Chine | 3901500 | 2 % | 3901600 | 2 % | |
Paraguay | 3900000 | 2 % | 3900000 | 2 % | |
Autres pays | 24463620 | 13 % | 25204633 | 13 % | |
Total | 190021695 | 100 % | 195500912 | 100 % |
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- Référence ITIS : Manihot esculenta Crantz (fr)
Tubercules et racines comestibles |
---|
Betterave • Carotte • Céleri-rave • Cerfeuil tubéreux • Crosne du Japon • Daikon • Gingembre • Ginseng • Hélianthi • Hoffe • Igname • Manioc • Navet • Oca • Panais • Patate douce • Pomme de terre • Radis • Radis noir • Raifort • Salsifis • Scorsonère • Taro • Topinambour |
![]() |
Portail de la Guyane – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la Guyane. |