Maurice Denis
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Maurice Denis, né le 25 novembre 1870 à Granville (Manche), mort à Paris le 13 novembre 1943, est un peintre, graveur, théoricien et historien de l'art français.
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[modifier] Biographie
Après des études au lycée Condorcet, il étudie simultanément à l'École des beaux-arts et à l'Académie Julian en 1888 mais il quitte rapidement la première, la jugeant trop académique. Il rencontre cette même année Paul Sérusier qui lui offre un tableau, le Talisman. Il fonde avec ce dernier l'école des Nabis et en devient le théoricien. Plus ou moins détachés du christianisme, les Nabis cherchent des voies spirituelles au contact de philosophies et de doctrines nouvelles teintées d'Orient, d'Orphisme et d'ésotérisme.
En 1889, il découvre lors de l'exposition universelle la peinture de Paul Gauguin dont l'influence sera déterminante dans la suite de son œuvre. Il acquiert d'ailleurs l'une de ses peintures en 1903, L'autoportrait au Christ jaune, actuellement au musée d'Orsay.
Il rencontre Marthe Meunier en 1890 qu'il prend comme modèle dans de nombreux tableaux et qu'il épouse un an plus tard.
A partir de 1890, il revient à un art plus décoratif, peignant de grands panneaux pour les habitations de plusieurs mécènes. Il achève ainsi en 1897 La Chasse de Saint-Hubert sur sept panneaux.
Il découvre cette même année l'Italie en compagnie de sa femme et de son ami, le musicien Ernest Chausson, chez qui il loge à Fiesole. Il y peint une série de paysages. Son style évolue progressivement, le peintre introduisant un certain modelé ainsi qu'une perspective du décor, retrouvant ainsi une tradition classique, dont témoigne, par exemple, Figures dans un paysage de printemps (1897).. À partir de 1898, il aborde le thème des baigneuses au cours de plusieurs séjours à Perros-Guirec en Bretagne.
Il réside une grande partie de sa vie à Saint-Germain-en-Laye, utilisant les locaux d'un vieil hôpital et appartenant à la paroisse. Il y construit un atelier en 1912 et devient propriétaire des lieux à partir de 1914 qu'il renomme Prieuré. Sa femme meurt le 22 août 1919, après de nombreuses années de maladie. Il se consacre alors à la décoration de la chapelle de son prieuré par des fresques murales, la conception des vitraux, du mobilier, le tout sur le thème de Sainte Marthe. Bien qu'inachevée, elle est inaugurée le 25 mars 1922. Elle sera utilisée à plusieurs reprises dans un but religieux puisque le peintre y mariera plusieurs de ses enfants. Il épouse cette même année Elisabeth Graterolle.
Il enseigne à l'académie Ranson de 1908 à 1921. Il fonde en 1919 les Ateliers d'Arts Sacrés, formant toute une génération de jeunes peintres. Il décore également plusieurs églises dont celle de Saint-Louis à Vincennes, celle de Notre-Dame au Raincy. Il ne s'arrête pas aux lieux religieux et peint de grandes fresques morales pour le Bureau international du travail à Genève ou une coupole pour le Petit Palais à Paris.
Sa reconnaissance officielle atteint son apogée après la fin de la première guerre mondiale et plusieurs expositions rétrospectives montrent son travail (biennale de Venise, Pavillon de Marsan à Paris en 1924. Il dispose de plusieurs mécènes et Etienne Moreau-Delaton acquiert l'une de ses œuvres, Amour, Foi, Espérance (1915) qu'il donne au musée du Louvre en 1919. Catholique, membre du Tiers-ordre franciscain, il interprête des thèmes franciscains empreints de tendresse. Politiquement il est proche de l'Action française. Il reçoit le grade de commandeur de la Légion d'honneur en 1926. Il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1932.
[modifier] Citation
- « Se rappeler qu'un tableau, avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées. » (« Définition du Néo-traditionalisme », Revue Art et Critique, 30 août 1890)
[modifier] Écrits
- Théories, 1890-1910. Du symbolisme et de Gauguin vers un nouvel ordre classique (1912)
- Nouvelles Théories sur l'art moderne, sur l'art sacré. 1914-1921 (1922)
- Carnets de voyage en Italie, 1921-1922 (1925)
- Henry Lerolle et ses amis, suivi de Quelques lettres d'amis (1932)
- Charmes et Leçons de l'Italie (1933)
- Histoire de l'art religieux (1939)
- Paul Sérusier. ABC de la peinture. Suivi d'une étude sur la vie et l'œuvre de Paul Sérusier (1942)
- Journal. Tome I : 1884-1904. Tome II : 1905-1920. Tome III : 1921-1943 (1957)
- Correspondance Jacques-Emile Blanche - Maurice Denis : 1901-1939. Édition établie, présentée et annotée par Georges-Paul Collet (1989).
- Le Ciel et l'Arcadie. Textes réunis, présentés et annotés par Jean-Paul Bouillon (1993).
- Maurice Denis et André Gide, Correspondance (1892-1945), éd. P. Masson et C. Schäffer, Paris, Gallimard, 2006, 418 p.
[modifier] Articles connexes
- Musée départemental Maurice Denis « Le Prieuré »
- Suzanne Roger
- Robert Gall
- Décors de la chapelle de l'église Sainte-Marguerite au Vésinet
- Cartons des vitraux de l'église Notre-Dame du Raincy
[modifier] Notes et références
- Maurice Denis, dossier de l'art n° 135, novembre 2006
[modifier] Liens externes
- (fr) Musée Maurice Denis
- (fr) Illustrations de Maurice Denis : Le Voyage d'Urien d'André Gide.
- (fr) Fresque de Maurice Denis : La Pentecôte à l'église du Saint-Esprit de Paris.
- (en) Maurice Denis sur Artcyclopedia
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