Maurice Janin
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Maurice Janin (né le 19 octobre 1862, mort le 28 avril 1946) était un général français qui joua un rôle durant la guerre civile russe. Il fut chef de la mission militaire française en Russie, commandant en chef des armées tchécoslovaques et commandant en chef des troupes alliées.
Ancien élève de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, Maurice Janin était également diplômé de l'académie militaire de Moscou. En mai 1916, il reçut le commandement de la mission militaire française à Moscou. Le 24 août 1918, cinq mois après la signature du traité de Brest-Litovsk, le maréchal Foch le nomma commandant en chef des forces alliées en Russie et lui assigna la mission d'embarquer les troupes tchèques, présentes sur le territoire russe, vers l'Europe. Winston Churchill nomma à la même période le major-général Knox à la tête de la mission militaire britannique, ce dernier agit quasi systématiquement de façon autonome sans consultation préalable de ses homologues alliés. Janin, qui prit son poste trop tardivement, ne contrôla en fait que le bataillon français et les forces tchécoslovaques. Lui et son ajoint, le général Štefánik, furent affectés à l'ouest du lac Baïkal, la mission militaire française comprenait alors deux cent cinq officiers et neuf cents soldats.
Le 18 novembre 1918, peu après le coup d'État opéré à Omsk ; l'amiral Koltchak, soutenu par le général Knox, fut nommé chef du gouvernement provisoire et reçut les pleins pouvoir. Le 16 décembre 1918, le général Janin arriva à Omsk. En désaccord avec Koltchak, il démissionna de son poste de commandant en chef pour se consacrer au seul corps d’armée tchécoslovaque. Dans son rapport du 19 novembre il écrivit, à propos du gouvernement d'Omsk, "un amiral d’un grand prestige l’a remplacé grâce à l’obligeance d’un anglais qui a bien voulu lui tenir l’étrier. Mais sera-t-il meilleur cavalier ? Tout est là."[1]
Le 14 novembre 1920, l'armée rouge entra à Omsk. Devenu incontrôlable, le corps d'armée tchèque soutenait déjà depuis plusieurs mois les différents soulèvements socio-révolutionnaires qui ébranlaient la Sibérie. Les garnisons qui contrôlaient le train de l'amiral Koltchak se mutinèrent et occupèrent la gare d'Irkoutsk. De crainte qu'ils ne détruisent les installations, Janin se résigna à négocier avec eux par l'intermédiaire du général Syrový. Une tentative de dégager Irkoutsk encerclée par les gardes rouges échoua le 30 décembre. Le 18 janvier, Koltchak tomba aux mains de partisans rouges sans que les tchécoslovaques et les soldats d'obédience social-révolutionnaire ne s'y opposassent.
Le général Janin revint en France en 1920, emportant dans ses bagages les dernières photographies de la famille impériale retenue prisonnière dans la villa Ipatiev. Ces photographies lui furent confiées par Pierre Gilliard, témoin des derniers instants de Nicolas II et de sa famille.
[modifier] Notes
- ↑ Service historique de l'Armée de terre, 7 N 808, rapport du 19 novembre 1918
[modifier] Œuvre
- Ma mission en Sibérie 1918-1920, Payot, France, 1933
[modifier] Sources
- Maurice Janin, Ma mission en Sibérie 1918-1920, Payot, France, 1933
- Jean-David Avenel, Interventions alliées pendant la guerre civile russe (1918-1920), Economica, France, 2001
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