Mouvement du Manifeste Wallon
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Le Mouvement du Manifeste Wallon ou MMW est un mouvement politique wallon qui a été crée afin de promouvoir et réaliser les idées du 2e manifeste pour la culture wallonne.
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[modifier] Origine et enjeu
Le Mouvement du Manifeste Wallon a été constitué en A.S.B.L. à Namur en avril 2004 à la suite du deuxième Manifeste pour la culture wallonne en 2003 dont il regroupe les signataires et poursuit les objectifs. Il a pour finalité de permettre la prise de conscience d'une réalité wallonne en attente de sa reconnaissance plénière. Selon la formulation du M.M.W., il s'agit de la "reconnaissance de la personne morale et culturelle de la Wallonie". Il est présidé par Jean Louvet, dramaturge renommé, également signataire et coauteur du premier Manifeste pour la culture wallonne.
Bruno Demoulin et Jean-Louis Kupper, dans leur Histoire de la Wallonie, De la préhistoire au XXIème siècle, consacrent les dates de 1983 et 2003 aux deux Manifestes pour la culture wallonne.
Une des buts du M.M.W. est de rester vigilant en ce qui concerne la représentation de la Wallonie dans les médias.
Par exemple, la comparaison de deux caricatures dans l'un des deux principaux quotidiens de la presse francophone belge est révélatrice d'un malaise certain quant aux revendications wallonnnes à leur plus haut niveau. C'est ainsi que le journal Le Soir, à neuf années de distance, publia des dessins "humoristiques" montrant le Ministre-Président de la Région Wallonne de l'époque comme étant explicitement qualifié de bon à interner alors qu'il annonçait à chaque fois la nécessité d'actualiser la mise en application du potentiel de la Wallonie en vue de sortir de son déclin économique. Sans la rigueur méthodologique du journaliste José Fontaine, cette "répression en douce" passe la plupart du temps inaperçue et "fabrique" une sorte de subconscient wallon inapte à sa propre prise de conscience. C'est le point de vue adopté par le M.M.W. et que dénonçait déjà en 1983 le premier Manifeste : « Nous en avons assez de l'incivisme ordinaire qui culpabilise les Wallons et paralyse leurs énergies ». Ce travail de décryptage est assuré au sein du M.M.W. par diverses personnalités, mais aussi par d'autres intervenants qui apportent leur contribution dans le cadre du M.M.W. sans en être membre nécessairement.
Un autre aspect peut éventuellement concerner la mise au point d'un texte législatif. Ce fut le cas le 15 septembre 2003 lorsque le M.M.W. déposa un décret au Parlement wallon.
Autre raison d'existence, le M.M.W. permet à toute personne de signer le second Manifeste, il se réunit pour analyser la situation politique du moment, organise des journées de rencontre (colloque), réagit dans la presse de temps à autre, etc. Ce sont des gens préoccupés par la question de la reconnaissance de la Wallonie comme personne morale et culturelle. Ils assurent par leur caractère militant que cette question n'est pas éteinte.
[modifier] Crise culturelle wallonne
Le M.M.W. estime qu'il existe une véritable crise culturelle wallonne patente depuis des années. Des articles de presse illustrent régulièrement ce point de vue. Il n'est pas partagé par tous, certain(e)s estiment qu'il n'y a pas lieu de soutenir l'idée d'une culture wallonne. Selon des articles de presse récurrents, les arts du spectacle en général, en particulier le cinéma et le théâtre, souffrent d'une pénurie de moyens et d'une très mauvaise reconnaissance de leur potentiel à l'étranger. La Radio-Télévision belge francophone, télévision et radio publiques financées par les contribuables, est souvent le feu de critiques parfois virulentes qui donne à penser que la R.T.B.F. manque à ses missions publiques, notamment sa politique de restructuration a éveillé de nombreux soupçons répercutés jusqu'au Parlement wallon. De fait, cet organisme audio-visuel est le principal vecteur de représentation du patrimoine immatériel de la Wallonie, ses carences ont de facto des répercutions dans le domaine culturel, et identitaire par effet d'entraînement.
Un exemple possible de ces carences est illustré par le dénigrement du potentiel de l'expression dialectale. En ce sens, l'Union Culturelle Wallonne représente quelque 300 sociétés locales, 5 Fédérations provinciales, plus de 2 500 comédiennes et comédiens, plus de 200 metteurs en scène, près 300 000 spectateurs annuels. Or, celle-ci émet régulièrement des communiqués de presse outrés à l'égard de cette R.T.B.F, en voici un extrait : « Nulle part ailleurs en Europe, une radio publique ne ferait preuve d’un tel mépris envers une composante du paysage culturel dans lequel elle émet. »
Il faut savoir qu'au cœur de l'Europe de la diversité et de la tolérance, la langue régionale endogène qu'est le wallon n'est pas reconnue dans le réseau Mercator et donc ne bénéficie d'aucun soutien officiel au niveau européen malgré l'existence d'un organisme de défense des langues minoritaires. La finalité de ce réseau est de fournir une information objective et fiable sur toutes les langues dites régionales ou minoritaires, or, le wallon n'est pas repris en tant que tel dans la liste des langues européennes minoritaires, il n'est mentionné qu'indirectement comme faisant partie des langues d'oïl et à ce titre, nous pouvons lire sur ce site que « les différentes langues d'Oïl ont une place quasi-inexistante dans les médias ». Sans cette reconnaissance, il est difficile de bénéficier du soutien de la Communauté européenne. Cet aspect du patrimoine immatériel wallon survit tant bien que mal grâce à la volonté tenace des Wallon-nes. Le M.M.W. contribue à informer les internautes sur ces questions.
Par exemple, c'est dans ce cadre de l'audio-visuel que Dominique Nahoé (journaliste indépendant, ex-directeur régional de Fréquence Wallonie et du centre de production du Hainaut) a cosigné un rapport au sein du groupe Veille Média du M.M.W. Ce texte éclaire les vicissitudes de la reconversion de la Radio-Télévision belge francophone, baptisé "Plan Magellan". Selon ce rapport, la restructuration de la R.T.B.F. a consisté à démanteler un ensemble d'outils régionaux importants qui contribuaient à fertiliser le patrimoine immatériel de la Wallonie.
[modifier] Appel à compléter le Contrat d'Avenir wallon de dimensions culturelles
Reçu à l'Élysette par le Ministre-Président Jean-Claude Van Cauwenberghe en 2004, le M.M.W. joue un rôle phare pour de nombreux militants wallons. C'est ainsi que le M.M.W. a lancé un Appel à compléter le Contrat d'Avenir Renouvelé en Wallonie de dimensions culturelles, un appel cosigné par José Fontaine, Directeur de la revue | Toudi, Jean Louvet (président du M.M.W.) et Jean-Claude Vandermeeren (secrétaire de la F.G.T.B wallonne). Beaucoup d'autres signataires s'associèrent à cet appel. La presse s'en fit l'écho. Au Parlement wallon, le député Christophe Collignon, le fils de Robert Collignon (ex-Président du Parlement wallon et ex-Ministre-Président de la Région wallonne), cite expressément le M.M.W. dans son harangue au chef du Gouvernement le 8 décembre 2004. C'est ainsi qu'à la suite d'une consultation populaire, la culture devint une composante à part entière du projet wallon.
[modifier] Les deux Manifestes et le M.M.W. : une référence incontournable
Cette prise en compte incontournable de la référence à la culture wallonne dans les textes législatifs de la Wallonie est une priorité du M.M.W. C'est pourquoi, lors de la présentation en mai 2006 du décret spécial instituant une Constitution wallonne, le député Jean-Claude Van Cauwenberghe cita le Manifeste pour la culture wallonne par deux fois afin de souligner la continuité des idées entre ces deux textes. Ce n'est pas la première fois que ce texte est cité comme référence. De même, l'Union Culturelle Wallonne affirma lors de son Congrès du 12 juin 2004 un message similaire : « constatant que le premier Manifeste pour la culture wallonne qui réclamait la reconnaissance de la Wallonie comme personne morale aura 20 ans le 15 septembre prochain ; que, au lieu de donner à la Wallonie la place qui lui revient, la Communauté française Wallonie-Bruxelles, comme c’était et c’est toujours le cas au sein du Royaume de Belgique, sert trop souvent d’éteignoir, exhorte les Wallons à confier au peuple wallon et aux institutions wallonnes des compétences en matière de culture, d’enseignement, de recherche fondamentale et de médias publics. »
[modifier] Assise technique du M.M.W.
Le Mouvement du Manifeste pour la culture wallonne est indépendant. Ce sont les cotisations de ses membres qui assurent les frais administratifs. Il dispose d'un site sur Internet. Une revue, Toudi, assure le plus souvent la publication des écrits du M.M.W.
[modifier] Liens externes
- Le site du M.M.W.
- texte du Manifeste pour la culture wallonne de 1983 (signataires).
- texte du deuxième Manifeste pour la culture wallonne de 2003 (signataires).
- On pordjet di libe eciclopedeye e lingaedje walon
- extrait de Histoire de la Wallonie, De la préhistoire au XXIème siècle parlant des manifestes.
- article du journal Le Soir qui commente l'événement du deuxième Manifeste.
- Deux articles sur la crise culturelle wallonne : en général et en particulier dans l'audio-visuel
- réaction dans la presse à la suite de l'Appel du M.M.W.
- Union Culturelle Wallonne : Compte-rendu du congrès 2004 et communiqué de presse à propos de la RTBF
- réseau Mercator : liste des langues et citation à propos des langues d'oïl
- ressources : le rapport Veille Médias sur la restructuration de la RTBF et les dessins "humoristiques" cités dans l'analyse du Discours anti-wallon de J. Fontaine.
- Intervention du député Charles Collignon au Parlement wallon (page 13)
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