Néonazisme
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Ce qu'on appelle néonazisme est un ensemble d'idéologies faisant appel à des références totalitaristes issues du national-socialisme (nazisme) « historique ». Considérant que le nazisme avait disparu en 1945, avec la mort de Adolf Hitler et la chute du IIIe Reich, ces idéologies furent nommées néonazisme (néo voulant dire nouveau).
Bien que relativement similaires du point de vue des idées, ces courants de pensée se démarquent les uns des autres par certains détails :
- la vénération d'Adolf Hitler ;
- la politique vis-à-vis des étrangers : cela va de l'instauration d'une dictature bienveillante à celui d'un esclavage pur et simple.
- la politique vis-à-vis des catégories victimes du IIIe Reich : certains courants sont indifférents, d'autres veulent « finir le travail ». D'autres enfin nient que toute persécution ait jamais existé du fait des nazis et jugent par conséquent inopportun tout débat à ce sujet ;
- le mode opératoire : certaines organisations tolèrent, voire préconisent l'usage de la violence tandis que d'autres y sont farouchement opposées ;
- le choix de l'emblème employé, en l'occurrence un recyclage d'emblèmes runiques ou celtiques, faisant référence au patrimoine culturel européen, et des emblèmes nazis d'époque
Les autres symboles sont la croix celtique, la svastika dextrogyre, le 88, le 14, le 311, le 18 (1 comme la première lettre de l'alphabet A, et 8 comme la 8e, H : Adolf Hitler).
Aujourd'hui, le néonazisme est présent un peu partout dans le monde :
- Durant l'été 2004, au cours d'un match du championnat d'Europe de football opposant l'Allemagne aux Pays-Bas, des supporters allemands ont brandi le « Reichskriegsfahne », un drapeau de la Seconde Guerre mondiale interdit en Allemagne. Tout au long du match, une minorité de supporters allemands s’est fait remarquer par des chants homophobes destinés aux Néerlandais.
- Sur Internet, existent des forums où des personnes de nationalités « aryennes » (Anglais, Polonais, Canadiens, Américains, Français, Finnois, Serbes, etc.) expriment leurs opinions racistes et néo-nazies. Très organisée, cette communauté aborde tous les sujets possibles et imaginables (idéologies, religions, politiques intérieures et extérieures de divers pays, environnement, législations, histoire, musiques, distractions, etc.).
Il importe de distinguer dans le néonazisme deux courants ne se fréquentant guère. L'un se veut essentiellement politique, l'autre constitue bien davantage une attitude générale de refus, volontairement provocateur, de certains aspects de la société actuelle. Dans Métropolis, l'écrivain Norman Spinrad mentionna cette deuxième mouvance, parlant de ceux « qui sont néonazis en 1995 pour la même raison qu'ils auraient été punks en 1980 » et marqueraient selon lui « davantage d'intérêt pour les décorations flamboyantes que pour la politique et l'économie ».
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[modifier] Néonazisme en Afrique du Sud
[modifier] Néonazisme en Allemagne
Les services de police estiment à environ 15 000 le nombre de militants et de sympathisants des mouvements néonazis. La presse et le Verfassungsschutz se font également largement l'écho de liens entre le NPD et les milieux néonazis.
[modifier] Néonazisme en Belgique
Un réseau néonazi, Bloed-Bodem-Eer en Trouw (en français « Sang, terre, honneur et fidélité »), mouvement dissident issu du Blood and Honour en Flandre, a été démantelé en septembre 2006. Selon Le Soir, il « projetait des attentats » afin de « déstabiliser » le pays, et l’enquête était en cours depuis 2004. (Le Soir [1]). Dix-sept personnes ont été arrêtées dans le cadre de la loi antiterroriste de décembre 2003, la loi sur les armes, et celles sur le racisme, la xénophobie et le négationnisme. Parmi celles-ci, onze militaires (un candidat officier, un sous-officier, huit soldats parmi lesquels le chef du réseau, B.T., militaire au régiment « Libération » à Bourg-Léopold, une ville garnison proche de la frontière néerlandaise.
André Flahaut, le ministre de la Défense, a salué le « rôle moteur » du service de renseignement militaire dans cette affaire, qui, pourtant, abritait naguère les réseaux stay-behind belges, soupçonnés d’implication dans les tueries du Brabant dans les années 1980 [2]. Pour Manuel Abramowicz, auteur de plusieurs ouvrages sur l'extrême droite en Belgique et dirigeant du réseau Résistance de surveillance de l’extrême droite, les « ultras » de la droite radicale ont toujours eu pour objectif « d'infiltrer les rouages de l'État », dont l'armée dans les années 1970 et 1980, via les mouvements Westland New Post (WNP) et Front de la jeunesse[3].
Comme lors d'autres enquêtes à propos des réseaux Gladio, des armes, munitions et explosifs ont été découverts, ainsi que des tentatives de liens internationaux. Ainsi, cinq casernes ont été perquistionnées (une à Bruxelles, quatre en Flandre), ainsi que dix-huit habitations privées du nord du pays. Une bombe artisanale « assez forte pour faire exploser une voiture » a été saisie selon la police, ainsi que des armes à feu, des détonateurs, une « grande quantité » de munitions, de la propagande néonazie et des explosifs. Le principal suspect, B.T., organisait également des exercices paramilitaires, des week-ends de survie et des exercices de tirs, qui étaient pour certains organisés sur des terrains de l'armée à l'insu des autorités. Il avait aussi développé un commerce d’armes avec quelques complices. De plus, B.T. développait des contacts internationaux, notamment avec le groupe d'extrême droite néerlandais « De Nationale Alliantie ». Selon l'AFP, « la mise au jour, à un mois des élections municipales, d'un complot fomenté au sein de l'armée belge par un groupe de néonazis flamands a stupéfait de nombreux Belges et provoqué l'ire de l'extrême droite flamande, qui crie à la manipulation préélectorale. » [2] [4] [5] [6]
[modifier] Néonazisme aux États-Unis
Aux États-Unis, certains néo-nazis ont rejoint les rangs du mouvement Ku Klux Klan, appelé aussi le KKK ou le Klan. Ce mouvement qui est un fervent défenseur du modèle WASP (White Anglo-Saxon Protestant) se rapproche du nazisme, même s'il est bien plus ancien que celui-ci, ainsi qu'en témoigne sa ligne politique et ses actes (injures, agressions, meurtres) visant les Noirs, les Juifs, les communistes, les homosexuels et les handicapés mentaux. D'après la doctrine du mouvement, il s'agit de purifier l'Amérique de tout ce qui pourrait la déstabiliser et la corrompre. Cependant, on ne peut confondre le Ku Kux Klan avec le nazisme puisque historiquement celui-ci est né bien après le premier. De même qu'en témoigne le film American History X, le KKK est rejeté par bon nombre de néonazis américains qui voient en lui une société rétrograde et conservatrice, constituée de « ploucs ».
Aux États-Unis, on trouve également le parti Stormfront qui se rapproche d'un parti néonazi « traditionnel » : haine des Juifs et des non-Aryens ainsi que des communistes. Existent aussi Aryan Nations, le American Nazi Party, moins important que ceux surcités et de nombreuses branches du Blood and Honour et Combat 18.
[modifier] Néonazisme en France
Les Renseignements généraux estiment que le nombre de militants et de sympathisants des mouvements néonazis se situe entre 2500 et 3500. Ayant eu longtemps comme chefs Serge Ayoub dans la région parisienne ou Eric Guttuso à Marseille, autrefois regroupés autour du PNFE, à l'origine des profanations du cimetière juif de Carpentras[réf. nécessaire] et de l'attentat à la bombe contre le foyer Sonacotra de Cagnes-sur-Mer, les néonazis français ont longtemps constitué les JNR (Jeunesses nationalistes révolutionnaires), avant d'intégrer l'Unité radicale, dissoute récemment après la tentative d'assassinat de Maxime Brunerie à l'encontre du président Chirac, le 14 juillet 2002. Aujourd'hui on les retrouve aussi bien dans les rangs des hooligans supporters de football qu'au sein de groupuscules tels que les Jeunesses identitaires ou de partis tels que le FN ou le MNR.
À l'heure actuelle, les néonazis les plus actifs sont ceux d'Alsace (environ 200 militants) qui sont responsables de 25% des actes de vandalisme à caractère raciste ou antisémite en France. Ceci étant dû au passé germanique de la région et la relative proximité des groupuscules allemands.
À noter que, de plus en plus, le mouvement néonazi recrute dans les milieux satanistes, perpétrant des profanations de cimetières et d'églises. Ce qui est paradoxal, puisque le néonazisme tient à restituer les valeurs païennes issues du polythéisme en Europe (nordique, gréco-romain, celtique...) et donc à éradiquer le christianisme, source de la disparition des polythéisme en Europe. Certains satanistes se réclamant du diable, qui est une conception monothéiste, il apparaît alors paradoxal que des païens « s'allient avec des adorateurs du diable », lié à la religion qu'ils tendent d'éradiquer...
[modifier] Néonazisme en Suisse
En 2001, la police fédérale estimait le nombre de boneheads ou néonazis à environ 600. D'autres sources avançaient le nombre de 700 voire 800 militants. Plusieurs incidents eurent lieu, en particulier lors des cérémonies au Grütli à l'occasion de la fête nationale (le 1er août).
[modifier] Néonazisme en Australie
Proportionnellement à la population totale (20 millions d'habitants) et à la population de confession juive (100 000), l'antisémitisme et le néonazisme est particulièrement virulent en Australie, avec plus de 400 attaques en 2003 et 2004. La particularité du néonazisme australien, ainsi que le montre le film Romper Stomper est d'axer sa violence sur le sabotage des commerces et les violences contre les asiatiques.
[modifier] Références
- ↑ Les néonazis voulaient déstabiliser le pays, Le Soir, jeudi 7 septembre 2006
- ↑ 2,0 2,1 Des militaires néonazis voulaient déstabiliser la Belgique par des attentats, AFP, 08/09/06, 07h12
- ↑ La Belgique découvre, stupéfaite, un complot néonazi au sein de son armée, AFP, 08/09/06, 12h01)
- ↑ Un groupe terroriste néonazi démantelé, Le Nouvel Observateur, 8 septembre 2006
- ↑ La Belgique démantèle un groupe néonazi préparant des attentats, [[Le Monde]], 7 septembre 2006
- ↑ Des militaires néonazis voulaient commettre des attentats, RTL Belgique, 8 septembre 2006