Nazisme
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Le nazisme est l'idéologie politique du NSDAP, parti politique apparu en Allemagne en 1919. Sa définition reste problématique. En particulier, la question de savoir si le nazisme est un développement du fascisme ou un phénomène unique dans l'histoire est toujours ouverte. Une des singularités notoires du régime nazi est d'avoir fondé sa doctrine d'État sur le racisme. L'antisémitisme et l'anticommunisme du régime nazi conduisent dès 1933 à l’ouverture des premiers camps de concentration en Allemagne, une politique qui ne fera que s'amplifier au cours des années suivantes (Shoah).
Sommaire |
[modifier] Présentation
« Nazisme » est la contraction de « national-socialisme » (Nationalsozialismus en allemand, qui se démarque du « socialisme international »). Le terme « socialisme national » avait déjà été lancé en France par Maurice Barrès, pour définir sa position politique (nationalisme, socialisme et antisémitisme) équivalente à celle des nazis dans ses principes, mais n'ayant pas été traduite en actes.
La doctrine nationale-socialiste fut exposée pour la première fois en public le 24 février 1920 à la Hofbräuhaus de Munich par Adolf Hitler. Mais c'est en 1925 qu'Adolf Hitler fait publier Mein Kampf (Mon Combat), livre dédié à Anton Drexler, créateur du DAP, Parti ouvrier allemand, rebaptisé NSDAP par Hitler, dans lequel il expose son autobiographie, son idéologie et son programme. Mein Kampf devient le livre de référence du nazisme.
Le nazisme constitue l'idéologie politique du NSDAP (National Sozialistische Deutsche Arbeiterpartei), unique parti autorisé en Allemagne depuis l'été 1933 jusqu'à la chute du Troisième Reich le 8 mai 1945.
Ce parti nationaliste visait à rassembler tous les pays et territoires germanophones, pour dominer le reste du monde. Il justifiait ses revendications en alléguant l'appartenance des Allemands à une « race supérieure », la « race indo-européenne » ou « aryenne », dont auraient été issus tous les génies de l'humanité, et au profit de laquelle tous les peuples désirant survivre devraient s'incliner. Le parti nazi ajoutait à son programme une dimension socialiste, inscrite dans son intitulé, et dans le drapeau à dominante rouge qu'il imposa à l'Allemagne (dans Mein Kampf, Hitler justifie cependant le choix du rouge par le souci de ne pas laisser le monopole de cette couleur ardente au seul parti communiste). La tendance socialisante de la doctrine du nazisme fut l'objet de dissensions graves entre les dirigeants du parti. À ses débuts, Joseph Goebbels qualifiait ainsi le nazisme de « bolchévisme national ». Fin politique, Hitler fut conduit par pragmatisme et opportunisme politique, à accepter les financements d'industriels inquiétés par la montée du communisme.
Le nazisme est une idéologie totalitaire, c’est-à-dire cherchant à dominer et à contrôler tous les aspects de la vie des citoyens, embrigadés dès l'enfance dans toutes sortes d'associations maîtrisées par le parti qu'ils étaient destinés à servir : (Napolas, Jeunesses hitlériennes, Association des jeunes filles allemandes, Association des femmes allemandes, Association des Allemands de l'étranger, Secours populaire du parti nazi, Secours d'Hiver du peuple allemand). Le régime nazi, très proche du fascisme, duquel il a pris le caractère totalitaire que celui-ci a initié, assurait le culte du chef et le respect de la doctrine du parti par l'usage systématique de la violence. À cet effet le régime, commandé par le parti unique disposait d'une police politique d'État à puissance phénoménale, la Gestapo (Geheime Staatspolizei), d'un service d'ordre gigantesque, et d'une milice privée, les SA puis les SS, qui se transformèrent avec l'arrivée au pouvoir d'Hitler en armée de terreur.
La doctrine nazie se fondait sur une classification raciale des hommes d'après le critère artificiel de la qualité de leur sang. Elle incitait donc à traiter les hommes des races dites inférieures comme du bétail, et a ainsi poussé les applications de l'antisémitisme dans ses conséquences les plus extrêmes sur toute l'histoire de l'humanité. Toutefois, elle n'épargnait pas non plus les Slaves, les Asiatiques, les Noirs, classés au plus bas dans l'échelle des races, juste avant les Juifs. L'idéologie nazie du surhomme a notamment été inspirée par le pangermanisme, fonds de commerce de nombreux groupuscules mystico-politiques dont la Société de Thulé.
[modifier] Les Aryens
Les nazis utilisèrent le terme d'Aryen pour définir la race humaine qu'ils considéraient la plus pure, la plus supérieure et la plus noble, qui était appelée par certains scientifiques de cette époque race nordique. Les intellectuels nazis prétendaient que cette théorie aurait été confirmée par l'Histoire, l'expérience pratique, et les traits uniques de l'Aryen (notamment les cheveux blonds et les yeux bleus). La plupart des scientifiques actuels dénoncent cette théorie raciste.
[modifier] Objectifs
Le nazisme prône la supériorité de la « race aryenne » sur toutes les autres « races » humaines. Ce qu'il nomme « race aryenne » est en fait une notion à la fois morphologique, culturelle et religieuse. Le « véritable » aryen est celui qui est physiquement proche du canon germanique. La croyance commune fait correspondre cette « race aryenne » à l'image d'un homme pâle, blond aux yeux bleus et de culture germanique. En réalité, les critères, bien que restreints, étaient sensiblement plus larges (notamment au niveau des couleurs d'yeux et de cheveux).
Les nazis classèrent les populations en fonction de ce qu'ils appelaient les « races à éduquer » (les Latins par exemple), les « races à réduire en servitude » (les Slaves, les Asiatiques, les Noirs) et les « races à exterminer » (les personnes de confession ou d'ascendance juive et le peuple tzigane,ainsi que les temoins de Jehovah.)
[modifier] Conséquences
Ils stérilisèrent ou emprisonnèrent aussi ceux qu'ils considéraient comme malades, comme les homosexuels, ou ceux, même allemands, qui étaient considérés comme atteints de maladies héréditaires (cécité, alcoolisme, schizophrénie, etc.), ou de maladies mentales, en s'appuyant sur une lecture particulière des théories eugéniques du Britannique Francis Galton (cf. L'Eugénisme sous le nazisme).
Après avoir conquis le pouvoir absolu, les nazis éliminèrent selon des procédés systématiques et par cercles concentriques entre 5 et 6 millions de Juifs (notamment, mais pas uniquement, à l'aide de chambres à gaz, certaines maladie tel que le Typhus furent extrémement meutriére) ainsi que de nombreux Tsiganes, entre 500 000 et 1 million dont 23 000 ont été recensés dans le seul camp d'Auschwitz. Ils stérilisèrent aussi 400 000 Allemands et incarcérèrent tous les opposants au pouvoir dans des camps de concentration.
L'extermination des Juifs est appelée la Shoah, ce qui signifie « catastrophe » en hébreu.
[modifier] Hiérarchie des races
La doctrine nazie établit une hiérarchie des races qu'on peut résumer de la sorte :
- Les Aryens, considérés comme une race supérieure, doivent dominer les autres races. Il s'agit des peuples germaniques et scandinaves (voire britanniques).
- Les peuples libres (races tolérées). Ils sont composés, d'une part, des autres peuples d'Europe occidentale (les Latins - Français, Espagnols, Italiens - Britanniques, etc.) et, d'autre part, des Japonais. Ils restent très haut dans la hiérarchie des races mais doivent être dominés par les Aryens.
- Les races d'esclaves. Il s'agit des Slaves, des Africains et des Asiatiques autres que les Japonais. Ce sont des êtres humains mais ils doivent être réduits en esclavage pour servir les races supérieures.
- Les Untermenschen, littéralement les sous-hommes. Ce sont les Juifs et les Tziganes. Ils sont considérés comme des races inférieures et nuisibles devant être détruites.
[modifier] Distinction du fascisme et du nazisme
Deux interprétations chez les historiens :
- le nazisme est un système totalitaire spécifique, essentiellement raciste et antisémite;
- le nazisme est une variété (parmi d'autres) de fascisme.
Les termes fascisme et totalitarisme reposent souvent sur des définitions floues. Ils restent mal définis et il n'y a pas de consensus d'historiens sur leur utilisation. D'aucuns les récusent totalement.
À l'origine, le fascisme avait pour but l'édification d'un État fort, base d'un nouvel Empire, véritable « but » ultime, alors que le nazisme voyait dans l'État le « moyen » de mettre en œuvre la politique raciale et de domination mondiale de la nation allemande. Le fasciste mourait pour l'Italie, le nazi pour la race aryenne. La Seconde Guerre mondiale n'est donc pas un conflit de nations, à l'instar de la première, mais un conflit de visions du monde.
Dans la pratique, Mussolini enfermait et persécutait ses opposants, mais ne se livra pas à une politique d'extermination d'une catégorie particulière, distinguée sur des bases culturelles et religieuses. Il ne s'attaqua pas lui-même directement aux Juifs, il se "contenta" de les poursuivre pour les livrer à Hitler.
Tandis que le système nazi massacra par millions des individus en organisant un système de déportations des "indésirables". D'abord et principalement les Juifs, qui tous devaient être éliminés, adultes comme enfants. Hitler avait décrété que tous devaient disparaître en vertu d'une purification de l'Europe planifiée "scientifiquement", c'est-à-dire avec des arguments pseudo-scientifiques, les théories raciales, et en mobilisant tous les moyens techniques. On visait leur élimination, non leur réduction en tant qu'ennemis. D'autres groupes sociaux subirent les déportations et les persécutions : communistes, tsiganes, handicapés mentaux, asociaux, homosexuels. Les camps d'extermination tels Auschwitz, Treblinka, Maïdanek, furent construits ou transformés à des fins d'exterminations.
Le concept d'État totalitaire est forgé par le grand philosophe et théoricien du fascisme italien, Giovanni Gentile, qui écrivait les textes de Mussolini ayant un contenu théorique. L'État totalitaire doit prendre le contrôle de la société toute entière et de tous ses secteurs, jusqu'à faire disparaître celle-ci, englobée dans l'État, devenu "total". On ne peut donc exclure le fascisme du système des États totalitaires, qu'il invente au contraire. Le fascisme voit le jour en Italie, avec la prise du pouvoir par Mussolini (Marche sur Rome, 1922) invente un nouveau mode d'État précisément, en pratique et en théorie. Il en fait la théorie et le réalise en vue de constituer un Empire, supposé faire renaître l'Empire romain.
Invention que Hitler recueillera et développera, en préparant la guerre en Europe, dans le but de créer un nouvel Empire européen, le "Reich de 1000 ans". La fabrication du mythe du danger juif (complot mondial en parallèle et/ou alliance avec le communisme international) sera reprise. On diffusera systématiquement un faux, fabrication de la police secrète du Tsar, le tristement célèbre "Protocole des Sages de Sion" supposé révéler ce "complot juif mondial".
Ce qui distingue le nazisme du fascisme est, non pas le nationalisme, le racisme et l'anti-sémitisme, mais le fait que la politique nazie soit d'abord et essentiellement raciste et anti-sémite, et la décision en vue de l'élimination des Juifs et le recours, organisé de manière systématique, à un plan d'extermination. La planification et l'organisation systématiques, techniques sont une spécificité nazie, n'appartiennent ni au fascisme italien, ni spécifiquement, aux divers fascismes qui apparurent en Europe, même si les fascismes vont collaborer à l'horreur nazie.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Sources du nazisme
Le nazisme puise ses racines et ses mythes dans divers ouvrages, parmi ces derniers on peut trouver:
- Arthur de Gobineau, Essai sur l'inégalité des races humaines (1855)
- Houston Steward Chamberlain, Genèse du XIXème siècle (1899)
- Georges Vacher de Lapouge, l'Aryen et son rôle social (1899)
- Madison Grant, Le décès de la grande race (1916)
Les origines et les sources d'inspiration du nazisme sont extrêmement diverses : Pangermanisme, Nihilisme allemand, Mysticisme nazi.
[modifier] Articles connexes
- Adolf Hitler
- Antisémitisme
- Autodafé
- Chronologie du Troisième Reich
- Collaboration
- Criminels nazis et régimes arabes
- croix gammée
- Fascisme
- Heinrich Himmler
- Joseph Goebbels
- L'Eugénisme sous le nazisme
- Liste des camps de concentration nazis
- Nationalisme
- Néo-nazisme
- Racialisme
- Parti ouvrier allemand (DAP, premier nom du NSDAP)
- Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP)
- Racisme
- Seconde Guerre mondiale
- Système de marquage nazi des prisonniers
- Totalitarisme
- Troisième Reich
[modifier] Bibliographie
- Hannah Arendt, Les Origines du totalitarisme.
- Daniel Guérin, La Peste brune, éditions Spartacus, 1996.
- Friedrich Hayek, La Route de la servitude
- Ian Kershaw, Qu'est-ce que le nazisme ?, Folio histoire, réedition 2003
- Benno Müller-Hill : Science nazie, science de mort / L'extermination des juifs, des tziganes et des malades mentaux de 1933 à 1945 - Odile Jacob 1984 (synthèse du livre)
- Nicos Poulantzas, Fascisme et dictature. La IIIe Internationale face au fascisme, Paris, 1970
- Enzo Traverso, Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat, Points, Le seuil, Paris, 2001
[modifier] Liens externes
- Textes sur le nazisme, Cliotexte.
- Enrique Leon, « Le nazisme : controverses et interprétations », 2001.