Opération Espadon (film)

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Opération Espadon est un film d'action/thriller américain sorti le 12 septembre 2001 réalisé par Dominic Sena.

Sommaire

1 Synopsis
2 Commentaires
3 Fiche technique
4 Distribution
5 Lien externe

[modifier] Synopsis

Stanley, un prodigieux hacker, est engagé par le mystérieux Gabriel et son assistante Ginger, afin de créer un ver informatique, afin de récupérer l'argent trouble oublié sur des comptes de l'État. En échange, Gabriel s'engage à aider financièrement Stanley pour qu'il obtienne juridiquement la garde de sa fille.

[modifier] Commentaires

Le réalisme de ce film a été accentué du fait de sa sortie en France le lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Au contraire, les exploits informatiques, nécessaires aux blockbusters traitant du piratage, le rendent peu crédible.

L'un des thèmes principaux est celui du patriotisme, d'habitude plutôt présent dans les films de guerre américains. En effet, le prétendu terroriste, Gabriel, est en fait un agent renégat d'une organisation secrète créée par Hoover, qui a pour seule motivation la défense les libertés américaines. Et cela même si le prix pour arriver à son but est d'utiliser la force, de voler de l'argent dans une banque et de prendre en otages d'innocents citoyens américains. Cette vision du patriotisme est identique à celle que l'on retrouve dans les petites milices des campagnes américaines et dont les motivations sont portées par la Gun Culture américaine et la NRA, ou dans le film The Rock. On note aussi lors de la séance d'identification du soi-disant corps de Gabriel Shear, le clin d'oeil aux services secrets israéliens MOSSAD, dont Gabriel Shear a fait partie. Une ancienne appartenance qui rend crédible son efficacité sur le terrain, ainsi que sa maîtrise de la diversion.

Ce film se démarque par sa fin qui n'est qu'à moitié « happy end » : d'un côté, Stanley retrouve sa fille et obtient de Gabriel l'argent pour le travail effectué. Cela lui permet d'envisager une vie confortable en compagnie de sa fille. Cependant, on se rend compte que Gabriel a simulé sa mort à la fin du film. Le scénario joue aussi sur le concept de dualité : le héros est un pirate informatique, certes repenti, mais qui reprend son activité illégale face à la possibilité d'obtenir la garde de sa fille. D'un autre côté, son adversaire est présenté à la fois comme un terroriste et comme un patriote extrémiste ; la frontière entre ces deux concepts est présentée comme extrêmement mince.

Un autre thème majeur de ce film est celui de diversion : les protagonistes réalisent des tours de passe-passe en détournant l'attention des personnes extérieures. C'est ainsi que Gabriel simule sa mort, et camoufle ses activités terroristes par une vie de luxure et de fêtes.

Le scénario du film expose la problématique : « peut-on traiter le Mal par le Mal ? », illustrée par la volonté de Gabriel d'organiser des actes terroristes contre les terroristes eux-mêmes. Un autre thème malsain est celui du sacrifice des innocents : Gabriel explique à Stanley qu'il s'octroie, si cela est nécessaire, le droit « divin » de sacrifier quelques innocents américains afin de pouvoir protéger efficacement tous les autres.

On peut noter un clin d'œil amusant du scénariste à la communauté linuxienne : le premier pirate informatique convoqué par Gabriel s'appelle Alex Torvald et est finlandais ; il sera intercepté par les forces de l'ordre à l'aéroport. Il fait référence à Linus Torvalds, finlandais d'origine et créateur du noyau Linux, utilisé actuellement sur de nombreux serveurs informatiques.

Ce film traitant en partie du thème du piratage informatique, il y a de nombreuses invraisemblances, notamment l'utilisation d'outils « graphiques » pour la programmation du ver, et le cassage du premier code : le pirate casse un chiffrement de 128 bits à la main en un peu plus d'une minute. Cette scène complètement loufoque implique qu'il est environ 100 000 000 000 000 000 000 000 fois plus rapide que Blue Gene^{[réf. nécessaire]}, un des plus puissant supercalculateur. Puis, il parvient à casser « à la volée » des informations protégées par un chiffrement de 512 bits, ce qui est impossible à l'heure actuelle.

Le film remplit son quota de scènes d'actions extravagantes, avec notamment le remorquage d'un bus au dessus de la ville par un hélicoptère, ou encore la poursuite et la destruction à l'arme lourde des véhicules en pleine ville. Une mise en abîme est réalisée lorsque le preneur d'otage, en pleine action, part disserter avec les forces de l'ordre sur la fin des films hollywoodiens : Gabriel prône le réalisme et l'originalité d'une fin où le « méchant » gagne, tandis que Stanley explique que les spectateurs veulent voir le héros s'imposer. Les deux sont gagnants à la fin de ce film.