Orage cévenol
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Un épisode cévenol, orage cévenol ou pluies cévenoles est un type particulier de pluie qui affecte notamment les régions situées au pied des Cévennes, dans le sud de la France et qui provoque souvent de graves inondations.
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[modifier] Départements concernés
Les principaux départements affectés par ces pluies sont ceux ayant une partie de leur territoire dans les Cévennes :
Autour, l'Aude subit un phénomène proche au pied de la Montagne Noire. Les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse sont affectés indirectement lorsque le Rhône déborde de son lit vers l'est sous l'effet du débit augmenté de ses affluents de sa rive gauche.
[modifier] Déroulement
Ces inondations cévenoles surviennent si plusieurs facteurs sont réunis :
- correspondant aux caractéristiques du climat montagnard, des pluies automnales ou printanières tombent sur le massif des Cévennes,
- dans la plaine languedocienne (de l'Aude au Rhône), quelques jours plus tard tombent des orages typiques des intersaisons sous climat méditerranéen. En comparaison avec les précipitations à Paris, il pleut autant en Languedoc à l'automne, mais en beaucoup moins de jours. Ces orages donnent de fortes précipitations,
- les fleuves côtiers et le Rhône sont donc grossis des pluies reçues dans les Cévennes et de ces orages de plaine. Ils sont en crue.
[modifier] Histoire
Chacun des fleuves côtiers est connu pour ses crues exceptionnellement dévastatrices, souvent qualifiées à tort de crues centenales. Localement, le nom du fleuve auquel est adjoint un suffixe donne le nom de ces crues:
- Le Lez à Montpellier est connu pour ses lézades.
- Le Vidourle, qui passe entre Nîmes et Montpellier, a de violentes crues nommées vidourlades avec des débits pouvant atteindre 8 fois celui de la Seine.
Précisions quand à ce chiffrage qui ne veut rien dire ... La Seine à Paris Austerlitz, bassin de 46 800 km², (statistiques banque HYDRO sur 32 à 34 ans, sans intégrer les années 1910 et 1955 donc) a, en moyennes journalières, un module annuel de 310 m3/s (entre 280 et 340), un débit biennal de 1 100 m3/s (entre 980 et 1 200) et un débit décennal de 1 700 m3/s (1 500 à 1 900). Ces mêmes valeur pour le Vidourle à Marsillargues (798 km²), (statistiques banque HYDRO sur 36 à 39 ans) sont respectivement de 7,6 (6,1 à 9,4), 270 (230 à 330) et 560 (480 à 690) m3/s. En débit instantané, si celui de la Seine est peu différent du débit journalier (au plus 10% d'écart), le débit instantané du Vidourle est en valeur biennale de 440 m3/s (380 à 520) et pour la décennal de 850 m3/s (710 à 1 000).
- Les diverses rivières appelées Gardon (Gardon de Saint-Jean et Gardon de Mialet qui forment ensemble le Gardon d'Anduze, Gardon d'Alès...), qui se rejoignent pour former le Gard, ont de très violentes crues nommées gardonnades.
[modifier] Actualité
À l'automne 2002, et par deux fois à l'automne 2003, ont eu lieu des épisodes d'orage cévenol.
- En 2002, la région d'Alès et ses proches alentours furent durement touchés par ces pluies. Des valeurs de précipitations exceptionnelles furent relevées : comme par exemple 687 mm à Anduze et cela en à peine vingt-quatre heures... (alors qu'il tombe en moyenne 650 mm par an à Paris). 23 personnes sont tuées au cours de cet épisode.
- L'orage cévenol de décembre 2003 eut des effets dévastateurs sans précédent de l'Aude jusqu'aux Bouches-du-Rhône :
- Le Rhône se déversa sur plusieurs communes et plaines du Gard et d'Arles. 16 millions de m³ traversèrent la ville d'Arles avec un débit record du Rhône de 12 777 m³/s (1 800 en temps ordinaire).
- Le fleuve Vidourle entre les départements du Gard et Hérault inonda pour la deuxième fois en deux ans la ville de Sommières.
- Le Lez, la Mosson et divers ruisseaux côtiers autour de Montpellier isolèrent les villes de Mauguio et du canton de Lattes. Avec 6 mètres au-dessus de son cours habituel, le Lez a atteint à Montpellier et Lattes la hauteur de ses digues protégeant les quartiers de ces villes concentrant plusieurs dizaines de milliers d'habitants.
- Les fleuves Hérault, Orb et Aude plus à l'ouest inondèrent les quartiers bas de quelques villes et villages. Pour ces fleuves, leur crue fut prolongée sur le littoral par la houle et le vent sur la mer Méditerranée qui empêchaient les fleuves de s'évacuer vers le large.
- La répétition des dégâts par ces orages cévenols aux mêmes lieux et endroits, provoque la désespérance des victimes et pose des interrogations sur l'aménagement du territoire notamment à proximité de cours d'eau connus pour leur impétuosité périodique.
