Parlement de Francfort
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Le Parlement de Francfort est le nom de l'assemblée nationale allemande fondée pendant les révolutions de 1848, et qui a tenté d'unifier l'allemagne de manière démocratique. Il se réunissait à Francfort et se composait de 831 députés.
Les séances se réunirent dans l'église Saint-Paul (Paulskirche) de Francfort le 18 mai 1848, où le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV de Prusse donna son accord à l'idée d'une constitution allemande.
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[modifier] Les délibérations
[modifier] Droits civiques
Les premières sessions, en juillet, portèrent sur les droits civiques. Elles aboutirent à un accord en octobre, promulgué en décembre. Cette déclaration servit de fondement à plusieurs constitutions démocratiques des États allemands.
[modifier] La polarisation
Après la discussion des droits civiques, l'assemblée se divisa entre libéraux (progressistes) et conservateurs, et entre républicains et monarchistes.
- À l'extrême droite, les fédéralistes conservateurs prônaient un état fédéral où les monarques conserveraient un énorme pouvoir.
- La droite modérée était représentée par les fédéralistes constitutionnels, qui prônaient un état fédéral et une monarchie constitutionnelle.
- La gauche modérée, avec les unitaristes parlementaires, qui envisageaient un état centralisé, avec une monarchie responsable devant le parlement.
- Plus à gauche, le projet des républicains unitaires était d'établir une république centralisée.
L'existence de toutes ces factions rendait le travail du parlement ardu.
[modifier] L'obstruction
Le parlement fut confronté dans son travail à plusieurs obstacles, notamment des révoltes marxistes, une résistance conservatrice de la part de l'Autriche, de la Prusse et des pays étrangers, ainsi que par une querelle au sujet du Schleswig-Holstein.
Après des débats difficiles, les députés optèrent pour une «petite Allemagne», c'est à dire dirigée par la Prusse, et sans l'Autriche.
[modifier] Le Schleswig-Holstein
Les Danois du Schleswig-Holstein voulaient être rattachés au Danemark, car ils se sentaient menacés à l'idée d'appartenir à l'Allemagne.
Comme une constitution allait être adoptée par le Danemark, ils avaient une occasion de faire avancer leur cause. Frédéric VII de Danemark les entendit, et annexa le Schleswig au Danemark. Les Allemands se révoltèrent, et la prusse intervint au nom de la confédération germanique. Un armistice fut signé en août 1848, et le parlement de Francfort montra ses premières faiblesses : il n'avait aucun pouvoir pour faire respecter ses lois et dut accepter l'armistice.
[modifier] Les révoltes
En septembre, des révoltes à Francfort obligèrent le parlement à faire appel à des troupes venues des États allemands.
[modifier] Débats sur une constitution
En octobre, la rédaction d'une constitution fut engagée. Les résultats furent présentés en avril 1849. La constitution était censée être un mélange de tradition (avec l'empire, un état fédéral ...) et de progrès (le suffrage universel, une chambre des représentants).
[modifier] L'échec
Après rédaction, la constitution fut présente à Frédéric-Guillaume IV, roi de Prusse. Il refusa cette couronne «sortie du caniveau» et chassa les députés prussiens et autrichiens du parlement, ce qui le condamna à une dissolution prochaine.
[modifier] Conclusion
Le parlement de Francfort fut la première tentative d'unification de l'Allemagne. Quoiqu'on le laissât siéger, il n'avait pas de pouvoir légal, ce qui l'affaiblissait considérablement. Les révolutions qui avaient contribué à sa fondation furent écrasées. Le refus de Frédéric-Guillaume IV d'accepter la couronne d'Allemagne permit à la Prusse et à l'Autriche de retirer leurs parlementaires, ce qui condamnait le parlement. Les grands gagnants furent donc les conservateurs.