Philipp la Renotière von Ferrary
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Philippe Arnold Ferrari de la Renotière (né le 11 janvier 1850 à Paris - mort le 20 mai 1917 à Lausanne) est un célèbre collectionneur de timbres-poste, né et résidant en l'hôtel Matignon à Paris.
Fils de Raffaele de Ferrari, riche négociant génois, fait duc de Galliera par le Pape et prince de Lucedio par le roi d'Italie et de la duchesse de Galliera, née Maria de Brignole-Sale. C'est sa mère qui offrit le Palais Galliera à la ville de Paris, pour en faire un lieu d'exposition d'œuvres rares. Son père Raffaele, qui avait fait créer le réseau de Chemins de Fer "Paris-Lyon-Marseille" (P.L.M.), décéda en 1871. Ferrari, qui résidait à Paris, fût par la suite adopté par le Comte autrichien de la Renotière von Kriegsfeld et adopta la nationalité autrichienne.
Collectionneur dès sa jeunesse, la philatélie devient sa raison de vivre, et il utilisa sa fortune pour se procurer les timbres les plus rares. Il se soignait peu et habitait Paris où, escorté de son secrétaire, il passait ses journées à rencontrer des marchands de timbres qu'il payait rubis sur l'ongle.
Ne discutant pas les prix quand des timbres lui plaisaient, il avait gagné la faveur de ces commerçants qui lui réservaient ce qu'ils avaient de mieux, en en gonflant quelque peu les prix. Il n'hésitait pas à voyager, en France ou à l'étranger, chaque fois qu'il espérait obtenir une pièce particulièrement rare. Mais il n'était pas aussi naïf que ses fournisseurs le croyaient, et, conseillé par Pierre Mahé, il savait choisir, même en les payant cher, les pièces qui avaient le plus de chances de monter.
C'est ce personnage fantasque qui contribua à faire de la philatélie une activité "sérieuse" en acceptant de payer des sommes importantes pour les timbres qui l'intéressaient, et en obligeant du même coup les autres collectionneurs à élever leurs efforts financiers, lorsqu'ils voulaient acquérir des raretés.
A noter qu'il a possédé aussi une importante collection de monnaies.
Soucieux de rendre sa collection accessible au public, il en fait don au musée postal de Berlin, seul musée postal existant alors, le 30 janvier 1915. Cependant, étant sujet autrichien résidant en France, il se réfugia en Suisse pendant la Première Guerre mondiale. Mais il avait eu en 1914 la mauvaise idée de laisser ses albums de timbres à l'ambassade d'Autriche de Paris. Aussi, à sa mort en 1917, sa collection placée sous séquestre reste entre les mains des autorités françaises: Jusqu'à sa dispersion en 1921, par 14 ventes, pour faire face aux dommages de guerre dûs par l'Autriche à la France.
Parmi les timbres rarissimes qu'il a possédés, s'est trouvé l'unique exemplaire du 1cent de 1856 de Guyane anglaise, et le Tre skilling jaune suédois.
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