Plaute
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Titus Maccius Plautus dit Plaute (vers 254 - 184 av. J.-C) : auteur et acteur comique, il est né à Sarsina dans l'antique Ombrie, maintenant située en Romagne. Il mène une vie aventureuse peu connue avant de composer des comédies (-215), avec une verve bouffonne tempérée par la plus délicate des poésie.
Il brillait au théâtre en même temps que Caton à la tribune ; ses premières comédies datent de la fin de la deuxième guerre punique. On ne sait à peu près rien de sa vie, quoiqu'il eût une existence mouvementée. Il avait gagné de l'argent dans la construction des théâtres, le perdit en de mauvaises spéculations, et devint garçon meunier ; enfin, il se mit à adapter des pièces grecques. On attribuait à Plaute 130 comédies, parmi lesquelles Varron n'en reconnaissait comme authentiques que 21. Nous possédons précisément ces pièces, sauf la dernière, remplacée par une autre, le Querolus, postérieure de plusieurs siècles.
L'exemple de Naevius, légalement bâtonné pour avoir médit des Scipions, était un avertissement suffisant pour détourner Plaute de la comédie satirique. D'ailleurs, la loi et les mœurs interdisaient à Rome les libertés de la comédie ancienne des Grecs. Plaute avait beaucoup fréquenté le menu peuple. Il avait observé dans leur intimité l'esclave, le parasite, le marchand, et bien observé le peuple des places publiques et des marchés. En même temps, il n'avait rien d'un littérateur de profession. C'est par occasion, semble-t-il, qu'il devint auteur. Il su vivifier l'intrigue empruntée à Ménandre, à Diphile, à Antiphane par une foule de traits de mœurs et de langage du plus pur romain : on appelle ce procédé littéraire la contaminatio. Aussi, le peuple s'y reconnaissait-il davantage, et nul auteur dramatique ne fut, semble-t-il, plus applaudi à Rome que ne le fut Plaute. Sa trivialité même, ses plaisanteries drôles, mais parfois d'un goût douteux et souvent d'une cruauté tout antique, étaient autant d'éléments de succès. Son théâtre finit néanmoins par tomber en désuétude, quand le goût se fut affiné. Horace le juge assez sévèrement. Mais il y eut une véritable réaction en faveur de Plaute quand l'érudition eut amené l'éclectisme du goût.
L'intrigue des comédies de Plaute, imitée de la comédie nouvelle des Grecs, n'est guère variée. Il s'agit, le plus souvent, de quelque jeune fille enlevée dans son enfance par un marchand d'esclaves; un jeune homme s'éprend d'elle, aidé dans ses projets par un esclave rusé, qui joue mille tours au père pour lui extorquer de l'argent. À la fin, la jeune fille retrouve ses parents et le mariage se fait. Ses personnages ordinaires sont, outre ceux-ci, le parasite bouffon, le marchand d'esclaves odieux, le soldat fanfaron. Il y a de l'observation morale dans les rôles de pères, de la finesse et du sentiment dans les rôles d'amoureux, une bouffonnerie puissante dans les autres rôles.
Ses pièces, pleines de quiproquos, de verve, de figures familières et ridicules (l'avare, le soldat fanfaron, etc) inspirèrent Molière. Les Fourberies de Scapin, par exemple, ne sont pas sans évoquer la comédie romaine.
Il est l'auteur de la fameuse citation reprise plus tard par Hobbes : Homo homini lupus. (L'homme est un loup pour l'homme.)
[modifier] Œuvres
- Amphitryo (Amphitryon, 187 av. J.-C.)
- Asinaria (La Comédie des ânes, 212 av. J.-C.)
- Aulularia (La Marmite)
- Bacchides (Les deux Bacchis, 188 av. J.-C.)
- Captivi (Les Prisonniers)
- Carbonaria (Seuls subsistent des fragments)
- Casina (185 av. J.-C.)
- Cistellaria (La Cassette, 201 av. J.-C.)
- Curculio (Le Charançon, 193 av. J.-C.)
- Epidicus
- Menaechmi (Les Ménechmes)
- Mercator (Le Marchand)
- Miles gloriosus (Le Soldat fanfaron, 203 av. J.-C.)
- Mostellaria (La Comédie du fantôme)
- Persa (Le Perse)
- Poenulus (Le Petit Carthaginois)
- Pseudolus (Le Menteur, 191 av. J.-C.)
- Rudens (Le Cordage)
- Stichus (200 av. J.-C.)
- Trinummus (Les trois écus)
- Truculentus (Le Bourru, 192 av. J.-C.)
- Vidularia (La Valise. Seuls subsistent des fragments)
[modifier] Bibliographie
Editions et traductions des textes de Plaute
- PLAUTE, Comédies, 7 vol., texte établi et traduit par A. ERNOUT, Paris, Les Belles Lettres, 1932-1938.
- PLAUTE, Théâtre complet, 2 vol., présenté, traduit et annoté par P. GRIMAL, Paris, Gallimard, coll. Folio, 1971. (Traduction uniquement)
- PLAUTE, Amphitryon, présenté, traduit et annoté par C. GUITTARD, Paris, Flammarion, 1998.
Études spécifiquement consacrées au théâtre de Plaute
- E. FRÄNKEL, Plautinisches im Plautus, Berlin, Weidmannsche Buchhandlung, 1922.
- S. LILJA, Terms of abuse in Roman comedy, Helsinki, Suomalainen Tiedeakatemia, 1965.
- E. SEGAL, Oxford Readings on Menander, Plautus, and Terence, Oxford University Press, p. 127-137.
- E. SEGAL, Roman Laughter, The Comedy of Plautus, Cambridge, Harvard University Press, 1968.
- P. P. SPRANGER, Historische Untersuchungen zu den Sklavenfiguren des Plautus und Terenz, Stuttgart, Franz Steiner Verlag Wiesbaden GmbH, 1984
Ouvrages généraux sur le contexte historique et le théâtre latin
- J. C. DUMONT et M.-H. FRANCOIS-GARELLI, Le théâtre à Rome, Paris, Le Livre de Poche, 1998.
- F. DUPONT, L’acteur-roi ou le théâtre dans la Rome antique, Paris, Les Belles Lettres, 1985.
- P. GRIMAL, Le siècle des Scipions, Rome et l’hellénisme au temps des guerres puniques, 2e éd., Paris, Aubier, 1975.
[modifier] Voir aussi
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