Révolution liégeoise
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La Révolution liégeoise est la période qui va de 1789 à 1795, et qui entraînera la disparition de la principauté de Liège après 8 siècles d'existence.
Selon certains historiens, la révolution se déroula pendant la période où le prince-évêque était absent, dès son départ pendant la nuit du 26 au 27 août 1789 jusqu'à son retour le 12 février 1791. Dans cette interprétation, la Révolution liégeoise était la contrepartie de la Révolution brabançonne dans les Pays-Bas autrichiens, qui a échoué.
Selon d'autres, la Révolution liégeoise était un miroir de la Révolution française ou en était même une partie. La Révolution en France commença simultanément en 1789 et dans cette interprétation la révolution à Liège continuait après le retour temporaire du prince; elle connut une deuxième phase avec l'entrée des troupes révolutionnaires en 1792, et une troisième phase en 1794 avec le deuxième retour des Français. Alors, la révolution finît en 1795 par la disparition de la principauté et son incorporation à la République française. Pendant cette phase la révolution a montré des épisodes extrêmes, par exemple la démolition de la cathédrale Saint-Lambert.
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[modifier] 1772-1791
Le prince-évêque François-Charles de Velbruck (1772-1784), esprit émancipé, se montre favorable aux philosophes et laisse se répandre les idées nouvelles. C'est même de la société «Emulation», qu'il fonde en 1779 pour encourager le goût des arts, des lettres et des sciences, que sortiront certains chefs de la révolte.
Car la révolte gronde déjà. Depuis 1684, le pouvoir appartient au prince-évêque, aux chanoines de la cathédrale Saint-Lambert et à l'aristocratie. Le bas clergé, la petite noblesse, la bourgeoisie industrielle, les ouvriers, les paysans, ne participent donc pas à la gestion des affaires publiques. En outre, la situation du petit peuple n'est guère enviable; le chômage et la mendicité sévissent; des voix s'élèvent pour réclamer plus des changements politiques et davantage de justice sociale.
En 1784, c'est César-Constantin-François de Hoensbroeck qui devient prince-évêque. Hostile à toute réforme, ce souverain autoritaire attise la rébellion qui couve.
En juin 1787, Hoensbroeck envoie à Spa deux cents hommes et deux canons pour faire fermer une maison de jeu. L'événement et le long procès qui s'ensuit sont le prétexte d'un regain de contestation, et la révolution qui éclate à Paris en juillet 1789 achève d'échauffer les ardeurs.
Le 18 août 1789, Jean-Nicolas Bassenge et d'autres démocrates se rendent à l'hôtel de ville. Ils réclament la démission des magistrats en place et font nommer des bourgmestres populaires : Jacques-Joseph Fabry et Jean-Remy de Chestret. La citadelle de Sainte-Walburge tombe aux mains des insurgés. Hoensbroeck est ramené de son château de Seraing pour ratifier la nomination des nouveaux édiles et abolir le règlement tant contesté de 1684.
Mais il ne s'agit là que d'une ruse. Quelques jours plus tard, le prince s'enfuit à Trèves, en Allemagne. Le tribunal de l'Empire condamnera l'insurrection liégeoise et ordonnera le rétablissement de l'ancien régime dans la principauté de Liège.
En attendant, les États du pays de Liège préparent une Constitution dans laquelle on trouve notamment l'égalité de tous devant l'impôt, l'élection des députés par le peuple et la liberté du travail.
De novembre 1789 à avril 1790, les Prussiens occupent Liège et d'autres grande villes de la principauté, chargés d'une mission de médiation entre les révolutionnaires et le Cercle de Westphalie.
Mais il est impossible de concilier les aspirations libérales du peuple liégeois et l'entêtement autoritaire d'Hoensbroeck en exil. L'empereur d'Autriche Léopold II, après avoir repris possession des Pays-Bas, intervient pour rétablir le pouvoir épiscopal dans son intégrité.
Les volontaires liégeois, qui affrontent l'ennemi en entonnant le « Valeureux Liégeois » de l'abbé Ramoux, ne peuvent évidemment pas contenir l'armée autrichienne, qui entre à Liège le 12 janvier 1791. Le prince-évêque Hoensbroeck récupère son trône et procède à de nombreuses représailles. Une grande partie des patriotes liégeois sont obligés de trouver refuge en France.
[modifier] 1792-1795
Le 3 juin 1792, meurt le prince-évêque Hoensbroeck, celui que le peuple appelait le «Tyran de Seraing». C'est François-Antoine-Marie de Méan qui lui succède.
Le 22 septembre 1792, la république est proclamée en France. Celle-ci est en guerre contre les autres puissances européennes, qui veulent rétablir la monarchie, et le conflit se déroule en partie sur le sol belge.
Le 6 novembre 1792, le général français Dumouriez inflige à Jemappes une lourde défaite aux Autrichiens; il entre à Liège le 28, au milieu de l'enthousiasme populaire. Les patriotes exilés lors du retour de Hoensbroeck rentrent avec l'armée française, tandis que s'enfuit François-Antoine-Marie de Méan
Le 17 février 1793, une assemblée nationale liégeoise élue par les citoyens de dix-huit ans décide la réunion de la principauté à la France. Mais en mars, l'armée française est vaincue à Neerwinden: les Autrichiens réoccupent Liège et ramènent le prince-évêque.
Cette seconde restauration est de courte durée. Le 26 juin 1794, les troupes républicaines remportent la victoire de Fleurus.
Le 27 juillet 1794, les troupes autrichiennes quittent Liège après avoir bombardé et incendié le quartier d'Amercoeur. Le dernier prince-évêque François-Antoine-Marie de Méan part en exil.
En 1795, la Convention décrète l'incorporation de la principauté à la République Française, entrainant par la même sa disparition et sa répartition sur trois départements: Ourte, Meuse-Inférieure et Sambre-et-Meuse. Cette disparition sera entérinée en 1801 par le Concordat entre Bonaparte et le Pape Pie VII.
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