Salvatore Giuliano
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La libération de la Sicile par les américains, à la suite de la Seconde Guerre mondiale, sema un vent de séparatisme dans l’esprit des siciliens. Leur nouveau gouvernement était, pour eux, plus loins que jamais de leur réalité quotidienne. Après le M.I.S, c’est en l’EVIS (Esercito volontario idipendentista siciliano) qu’allait matérialiser cette volonté d’indépendance vis à vis de l’Italie. C’est pour accroître leurs moyens militaires que l’EVIS conçurent le projet de recourir aux bandes de brigands. Le 15 mai 1945, Attilio Castrogiovanni, le responsable de l’armée séparatiste à Palerme, rencontre Salvatore Giuliano.
La carrière de bandit de ce dernier avait commencé lorsque le 2 septembre 1943, surpris en flagrant délit de marché-noir, il tue un carabinier. À partir de ce moment, il formera une bande de brigands, se servant des montagnes entourant son village natal de Montelepre comme quartier général. Bien que son cheminement, jusque là, ressemblait à ceux de tous bandits siciliens de l’époque, c’est son audace provocatrice, son engagement politique et sa maîtrise spectaculaire des opérations de guérilla qui feront de lui un véritable phénomène. Embuscade en plein jour, attaques de casernes de carabiniers – prenant le temps de soigner sa popularité par quelques gestes généreux auprès des paysans, il se révèle un vrai Robin des bois sicilien. Ses faits d’armes lui valent, non seulement une grande réputation et une énorme prime de 800 000 lires sur sa tête, mais aussi d’attirer l’attention de la Mafia dans la région de Palerme. Les faits qui poussèrent Giuliano à rejoindre les troupes de L’EVIS sont mystérieux, peut-être fut-il manipulé par la Mafia ou encore peut-être espérait-il qu’un gouvernement sicilien souverain fermerait les yeux sur ses crimes. Il ne fait aucun doute qu’à l’époque, la Mafia fut d’abord en faveur des mouvements séparatistes car ils défendaient de façon commune l’économie basée sur le latifundium.
Le premier mai 1947, les hommes de Giuliano ouvrent le feu à Portella della Ginestra sur des manifestants socialistes ayant organisés un rassemblement populaire en l’honneur de la fête du travail. Onze participants sont tués et de nombreux autres blessés. Giuliano revendique l’attentat et se positionne contre le communisme. Il est fort probable qu’encore là, la Mafia ait utilisé Giuliano pour contrer la monté en puissance des socialistes. Il va s’en dire que le crime organisé ne fait pas bon ménage avec l’idéal communiste de la suppression des classes sociales. Salvatore Giuliano est assassiné dans la nuit du 4 juillet 1950, à Castelvetrano, dû à la trahison de Gaspare Pisciotta, son ami de toujours, bras droit et jusque là fidèle compagnon d’armes. Il est fort certain que la police, de concert avec la Mafia, aient jugé Giuliano comme étant devenu indésirable et préparés cet attentat. D’ailleurs, un chef du crime organisé dira la dessus que : les citrons on les presses, puis ensuite on les jettes. Le 9 février 1954, Gaspare Pisciotta, qui était détenu à la prison de l’Ucciardone, fut réduit à l’éternelle Omerta, quand on empoisonna son café. On venait, lui aussi, de le jeter.
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