Samuel Seabury (1801-1872)
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ce texte est une ébauche, un travail en cours. Toute aide est bienvenue.
Samuel Seabury (9 juin 1801- 10 octobre 1872), journaliste, théologien et religieux américain de l'Église épiscopale des États-Unis d'Amérique, est né à New London dans le Connecticut. Il est le fils de Charles Seabury et Anne Saltonstall. Autodidacte, il commença son ascension sociale par l'enseignement, devint prêtre de l'église épiscopalienne, assuma longtemps la position d'éditeur du The Churchman, l'hebdommadaire du dioèse de New York. Il fut au centre de plusieurs polémiques au sein de l'église par son soutien aux doctrines High Church, ou anglo-catholiques, et son soutien au Mouvement d'Oxford. Sa vision conservatrice de la société le poussa à s'opposer aux différents mouvements de réforme, dont l'abolitionisme. Il se fit même le défenseur de l'esclavage 'américain' dans la crise qui secoua l'Union et qui devait déboucher sur la guerre de Sécession.
Sommaire |
[modifier] L'héritage familial
Samuel Seabury était issu d'une lignée de religieux liés à l'église épiscopale, et à l'église anglicanne avant l'indépendance.
Son arrière grand-père Samuel Seabury (1706-1764) était un pasteur congrégationaliste qui devint par la suite un prêtre anglican. Il s'établit à New London, et fonda ensuite de nouvelles paroisses à Hartford et à Middletown dans le Connecticut. En 1742, il rejoigna la paroisse de Hempstead à Long Island où il demeura jusque sa mort.¹
Dans le Connecticut, le congrégationalisme puritain était la religion établie. Aussi rejoindre l'église anglicane était considéré comme une trahison. Pour les Puritains, l'Église d'Angleterre était corrompue. C'était l'église qu'ils avaient eux-mêmes quittée. Ce Samuel Seabury avait rejoint l'anglicanisme parce qu'il lui semblait que son organisation ecclésiastique avait une légitimité supérieure puisqu'elle se voulait la continuation de l'église des apôtres par la succession apostolique. Les évêques jouaient un rôle central dans cette organisation et dans la vie quotidienne de l'église, ordonnant les prêtres et les diacres, et s'occupant de l'administration religieuse. Mais la situation de l'église coloniale était particulière puisqu'elle dépendait de l'évêché de Londres. Samuel Seabury, l'arrière grand-père, dut ainsi traverser l'Océan Atlantique pour être ordonné prêtre. Cette situation qui désorganisait la vie de l'église suscitait de nombreux débats et polémiques ; les anglicans demandant la nomination d'évêques dans les colonies, les autres dénominations religieuses protestantes en soulignant les dangers pour leur liberté religieuse. C'est dans ces débats que son fils, Samuel Seabury devait jouer un rôle de premier plan, tant dans la période troublée de la révolution américaine et que dans celle de l'indépendance.
Son grand-père Samuel Seabury (1729-1796) était un membre important de l'église. Fervent tory et loyaliste il s'opposa aux partisans de l'indépendance. Il défendit la couronne britannique par la plume. Il écrivit une série de pamphlets qui furent publiés ensuite sous le titre de Letters of a Westchester Farmer, Les Lettres d'un Fermier de Westchester. Il dut s'enfuir au Canada. Après l'indépendance, il revint aux États-Unis consacré évêque en Écosse. Il fut ainsi le premier évêque de l'Église épiscopale dans les années qui suivirent l'indépendance des États-Unis. Il participa activement à sa réorganisation. Son passé loyaliste et ses convictions "High Church", lui donnèrent cependant une réputation sulfureuse et le maintint un temps dans les marges de l'Église avant de devenir le deuxième évêque président.
[modifier] Enfance et Jeunesse
Charles Seabury, le père, était un modeste pasteur établi à Setauket à Long Island depuis 1814. Le revenu modeste de son père ne permit pas à Samuel Seabury d'obtenir le niveau d'éducation nécessaire pour entrer à l'université. Il fut envoyé en apprentissage chez un fabricant de meubles à New York. Son apprentissage se révéla un échec et une épreuve. Il quitta son maître pour retourner auprès de son père et entreprit en autodidacte un vaste programme d'éducation, en particulier en Latin, langue nécessaire à toute carrière dans l'église, et en Grec.
[modifier] L'enseignement
Il ouvrit une petite école dans son village puis rejoignit une école à New York pour être assistant chez une de ses tantes. Il travailla un temps comme employé des douanes et s'installa à Brooklyn. Il quitta cet emploi le 1er août 1819 pour s'associer à un maître d'école, Evan Benyon, qui avait un établissement sur Concord Street à Brooklyn,et reprendre ainsi sa véritable passion, l'enseignement. Ses efforts lui permirent d'obtenir un diplôme à titre honnoraire de Master of Arts en 1826 de l'université de Columbia.
Parallèlement à sa carrière religieuse il continuera son enseignement rejoignant le Flushing Institute, institution fondée par William Augustus Muhlenberg. Il défendit l'enseignement des oeuvres classiques dans les débats sur quelle pédagogie était la mieux adaptée à une éducation moderne dans un livre intitulé : The Study of the Classics on Christian Principles, L'Étude des Oeuvres Classiques Fondée sur des Principes Chrétiens. Il fut publié par le Flushing Institute en 1831.
Il enseigna aussi au General Theological Seminar de New York, le Séminaire Général de Théologie, un des séminaires de l'église épiscopale, de 1835 à 1838 et de 1862 à sa mort en 1872.
[modifier] Vie de Famille
Il se maria à trois reprises à Lydia Huntington Bill (1829-1834), à Hannah Amelia Jones (1835-1852), et à Mary Anna Jones (1854-1872). Il eut six enfants.
[modifier] La carrière religieuse
Il fut ordonné prêtre en 1828, fut nommé en mission à Long Island ou il organisa une paroisse à ce qui est aujourd'hui Astoria dans le Queens. A partir de 1833 et jusque 1849, il édita l'hebdommadaire du diocèse de New York, The Churchman dans lequel il s'opposa aux évangélistes et participa jusque dans la polémique aux débats de son temps. Le poste était important car le diocèse de l'Église épiscopalienne de New York était le plus puissant des États-Unis.
Samuel Seabury qui partageait par tradition familale une vision plutôt "High Church", ou anglo-catholique, se montra vite favorable au mouvement d'Oxford. Après 1835, il se fit l'écho du mouvement dans ses éditoriaux et publia leurs Tracts for the Times. Il s'opposa vivement au livre de l'évêque épiscopalien Charles Pettit McIlvaine de l'Ohio, de tendance évangélique, Oxford Divinity Compared with that of the Romish and Anglican Churches (1840), (La Théologie d'Oxford Comparée à celle de l'Église Romaine et de l'Église Anglicane), qui dénonçaient les "principes absolument papistes" du mouvement d'Oxford.
Seabury fut le fondateur de l'église de l'Annonciation à New York. Il en fut le recteur de 1838 à 1868.
[modifier] Une vision conservatrice de la société
Samuel Seabury s'opposait aux différents mouvements de réforme qui cherchaient à transformer la société américaine en promouvant l'abolition de l'esclavage, le vote et les droits des femmes et des travailleurs. Il défendait une société patriarcale et paternaliste. Selon lui, la société s'organisait de manière pyramidale. Au sommet se trouvait le père, au sens large, c'est-à-dire le patriarche, qui avait à sa charge les personnes "mineures", celles qui juridiquement et socialement ne pouvaient se prendre en charge elles-mêmes. Cette famille élargie qui comprenait le père, sa femme, ses enfants, ses serviteurs et ses esclaves formait la base politique et sociale de la nation.
[modifier] La crise de l'Union et la défense de l'esclavage
A mesure que la crise qui divisait les Etats-Unis s'aggravait, l'idéal conservateur de Samuel Seabury lui fit prendre des positions de plus en plus favorables à l'esclavage. Il défendait ainsi le statu quo constitutionnel qui légitimait l'esclavage dans les états du sud et soutenait également les positions de la cour suprême qui, dans l'affaire Dred Scott, particulièrement au travers des vues de son président,Roger Taney, niait la possibilité d'une réelle citoyenneté aux noirs américains, qu'ils soient esclaves ou libres.
D'autant que Seabury idéalisait la société sudiste. Vivant dans un environnemt urbain en pleine croissance, il avait une vision à la fois idyllique et mélancolique d'une société agraire où le pasteur et les élites locales, en patriarches chrétiens, assuraient la direction et la moralité de la société.
[modifier] Les Œuvres
Samuel Seabury (1801-1872)
- The Study of the Classics on Christian Principles, Flushing Institute, Flushing, 1831.
- The Continuity of the Church of England in the Sixteenth Century : Two Discourses with an Appendix and Notes, Pudney & Russell, New York, 1853.
- The Joys of the Saints : a Discourse on the Third Sunday after Easter A.D. MDCCCXLIV. Being the First Sunday after the Intelligence of the Death of the Rev. Arthur Carey, A.M., an Assistant Minister in the Church of the Annunciation, New York, James A. Sparks, New York, 1844.
- Moneygripe's Apprentice : the Personal Narrative of Samuel Seabury III, Robert Mullin (editor), Yale University Press, 1989.
- American Slavery Distinguished from the Slavery of English Theorists, and Justified by the Law of Nature (1861). Mnemosyne Publishing, Miami, 1969.
Samuel Seabury (1729-1796)
- Letters of a Westchester Farmer, 1774-1775.
[modifier] Notes
¹Albright, Raymond. A History of the Protestant Episcopal Church, Macmillan, New York, 1964, p. 50.
[modifier] Bibliographie
- Albright, Raymond. A History of the Protestant Episcopal Church, Macmillan, New York, 1964.
- Caldwell, Sandra & Ronald Caldwell. The History of the Episcopal Church in America : 1607-1991 : a Bibliography.