Siècle d'Or catalan
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Au XVe siècle, la Couronne d’Aragon (composée du Comté de Barcelone, du Royaume de Valence et du Royaume d'Aragon proprement dit) brille de tout son éclat, et son fleuron en est le Royaume de Valence, qui lui offre un siècle d’or littéraire, à telle enseigne qu'il n'est pas erroné d'appeler aussi cette période:
[modifier] Siècle d'Or valencien
Après quelques années d’instabilité consécutives à une crise successorale, le pays se lance dans une politique extérieure agressive avec l’avènement d’une dynastie castillane issue du Compromis de Caspe (Casp) (1412) et le règne d’Alphonse le Magnanime (1416-1458) qui conquiert le Royaume de Naples. Mais cet élan est quelque peu contrarié sous son frère et successeur Jean II (1458-1479), qui, pour des questions dynastiques, doit s’opposer à son propre fils, Charles de Viana, et se trouve également confronté à une guerre civile en Catalogne stricte. Toutefois ces problèmes n’ont aucune répercussion néfaste à Valence, bien au contraire, car les capitaux barcelonais qui fuient l’insécurité de la ville comtale viennent se réinvestir plus au sud. Tout n’est pas parfait, bien sûr —menace de disette, peste endémique, crises confessionnelles à l’occasion—, mais rien vraiment que l’on ne connaisse sous d’autres cieux; rien en tout cas qui nuise à l’éclosion de ce Siècle d’Or des lettres catalanes, trop méconnu, qui a produit des écrivains dont les œuvres ne dépareraient pas au Firmament universel des Lettres:
- Jordi de Sant Jordi (13??-c. 1424) qui suit encore le style troubadour,
- Ausiàs March (c. 1397-1459), maître de l’analyse introspective de l’homme renaissant,
- Joanot Martorell marquant, avec Tirant le Blanc, l'aube du roman moderne européen,
- Joan Roís de Corella (1433/43-1497), pétri d’humanisme érudit,
- Jaume Roig (début du XVe-1478) et l’école satirique valencienne,
- Sœur Isabelle de Villena (1430-1490), plume intimiste et tendre,
pour ne citer que les plus grands. Ce siècle, à la charnière entre Moyen Âge et Renaissance, est vivifié par ses rapports étroits avec les Italiens : Alphonse V le Magnanime s’installe à Naples où il tient une cour brillante jusqu’à sa mort en 1458. Son fils Ferdinand lui succède à Naples avec le même éclat.
[modifier] Bibliographie (en français)
- Ausiàs March :
- Chants d'amour et de mort, La Différence, 1994
- Chants de mort, José Corti, 1998
- Joanot Martorell :
- Jaume Roig :
- Spill, pages choisies, Éditions de la Tour Gile (Péronnas), 2004
- Anonyme :
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