Symphonie n° 41 de Mozart

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La symphonie nº 41 en ut majeur, KV 551, dite « Jupiter » est une symphonie composée par Wolfgang Amadeus Mozart en juillet-août 1788.

Sommaire

1 Présentation
2 Analyse

[modifier] Présentation

Après la tragique 40^e symphonie, Mozart pouvait-il pousser encore plus loin l’expression tragique du « démonisme » qui caractérisait cette œuvre ? Non, sûrement pas. Mais il apporta la réponse et la solution à tous les ennuis de la « Grande Sol mineur » en une troisième symphonie : la symphonie n° 41 K 551 en ut majeur « Jupiter ». Ce surnom, qui n’est pas de Mozart mais de l'organisateur de concerts contemporain Johann Peter Salomon, convient cependant. Cette appellation apparaît pour la première fois lors d'un concert en Ecosse en 1819.

Ses trois dernières symphonies ont été écrites en moins deux mois, à une époque difficile pour le musicien, en quête d'argent et de succès. La thèse comme quoi elles n'auraient pas été interprétées du vivant du musicien est aujourd'hui peu crédible : il est probable qu'il les ait composées en vue d'une tournée en Angleterre qui n'eut pas lieu et dirigées en Allemagne en 1790 et 1791. Sa 41ème a été achevée le 10 août 1788.

L’altière noblesse du caractère de cette grande symphonie est comme annonciatrice de la victoire de la lumière sur les ténèbres. Après le mi bémol de la méditation, le sol mineur de l’angoisse, vient l’ut majeur du triomphe.

Elle se compose de quatre mouvements et son exécution demande environ un peu plus d'une demi heure.

Allegro vivace
Andante cantabile
Menuet & Trio
Molto allegro

[modifier] Analyse

[modifier] Allegro vivace

Le mouvement débute martialement, dans l’esprit solennel et grandiose de la tonalité ut majeur. L’alternance entre le fortissimo de l’orchestre, et le jeu plus doux, plus spirituel des violons, est le prélude de toute la structure du mouvement. Après un thème secondaire qui répond aux appels héroïques du premier motif, une modulation de sol mineur intervient quelques instants, rapidement dominée par le troisième thème dont l’air est emprunté à l’ariette de basse Un bacio de mano KV 541. La suite du mouvement perpétue le contraste entre des motifs galants et légers, et des thèmes plus épiques nettement plus militaires.

[modifier] Andante cantabile

Ce mouvement lent respire la sérénité ; conçu sans trompettes ni timbales, il est surtout éloquent par le jeu calme et paisible des vents, troublé un instant par l’apparition du ré mineur qui plonge la musique dans une atmosphère plus inquiète et un brin mélancolique. Une nouvelle modulation réinstalle l’ut majeur tranquille dont la douce sérénité couronne l’Andante.

Un des thèmes a été repris par Joseph Haydn dans le mouvement lent de sa 98ième symphonie, écrite peu après la mort de Mozart.

[modifier] Menuetto & Trio

Très altier, le menuet de la symphonie s’éloigne clairement des motifs dansants, privilégiant d’une part l’harmonie, d’autre part les traitements contrapuntiques qui préfigurent le final. Plein d’allant, il est suivi par un Trio dont la deuxième partie du second motif est une prémonition au thème principal du finale, quoique joué plus lentement.

[modifier] Finale : Molto allegro

Le finale est une synthèse des styles classique, par l’équilibre du jeu, l’élégance des thèmes et le raffinement sobre de la construction, et baroque, par la prééminence du contrepoint, hommage nécessaire à la musique fuguée de Bach. D’ailleurs on croirait presque que le finale est une fugue, même si c’est en réalité une forme-sonate ne comportant que quelques sections vraiment fuguées. Il se base sur cinq thèmes peu originaux mais dont la maîtrise magistrale atteint des sommets, en particulier dans le stretto de la coda qui reprend le motif initial avec l’ensemble de l’orchestre dans une apothéose triomphale qui conclut avec brio la cinquantaine de symphonies de Mozart.

Mozart devait encore vivre trois ans après 1788 ; pourtant, il semble qu’il savait qu’il écrirait là son ultime symphonie. En effet, il n’y a pas de conclusion plus adaptée à une production symphonique que la « Jupiter », synthèse assez magistrale de toutes les découvertes de Mozart en terme de musique orchestrale.

« La symphonie Jupiter de Wolfgang Amadeus Mozart est l'œuvre la plus belle que j'aie écoutée » dit Richard Strauss de cette symphonie.