Talbot Tagora
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Talbot Tagora | ||||||||||||||||
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Constructeur : Talbot | ||||||||||||||||
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La Talbot Tagora est un modèle d'automobile fabriqué par Talbot. Beaucoup de ses éléments mécaniques sont communs à ceux de la Peugeot 604. Cette voiture, conçue pour incarner le très haut de gamme de la marque, ne connut qu'une diffusion extrêmement confidentielle.
[modifier] Versions
- GL
- GLS
- DT
- SX
[modifier] Chronique d'un échec annoncé…
Né sous l'influence de Chrysler, ce haut de gamme au goût "américain" aurait pu se tailler une place enviable en Europe… La conjoncture et Peugeot en décidèrent autrement.
En 1976, Chrysler Europe - propriétaire, notamment, de Simca - souhaite coiffer sa gamme d'une grande berline, capable de rivaliser avec les productions allemandes qui dominent le marché. Développé sous le nom de code "C9", le projet est rondement mené. Certes, le prototype retenu n'a rien de révolutionnaire : carrosserie trois volumes, propulsion classique et reprise du bon vieux quatre cylindres Chrysler simplement mis au goût au jour. Classique, la grande voiture pouvait toutefois compter sur une habitabilité digne d'une limousine, des liaisons au sol modernes, assurées par une suspension à quatre roues indépendantes, un look et des gadgets à l'américaine et, surtout, des tarifs attrayants. Tout allait bien - sondages favorables, capacité de production parfaitement adaptée à l'usine de Poissy - , lorsque tout bascula en août 1978. Au bord du gouffre financier, Chrysler décide de se débarrasser de ses filiales européennes. Peugeot s'en porte alors acquéreur. Rebaptisée bientôt du nom de Talbot - une ancienne marque de prestige, ressuscitée pour l'occasion -, l'ancienne usine Simca de Poissy poursuit donc le développement de la future Tagora.
Conflits d'intérêts
Pour des raisons de coût, le châssis initial est remplacé par la plate-forme de la future Peugeot 505 et la partie avant modifiée pour accueillir des mécaniques françaises. Si la Tagora conserve ainsi dans sa version d'entrée de gamme le bon vieux Chrysler en fonte, elle profite de la réputation du "Lion" en matière de diesel avec un modèle TD et conforte sa position haut de gamme en se dotant d'une version musclée du V6 de la Peugeot 604.
Avec 165 ch - au lieu de 144 ch sur la Peugeot 604 -, la Tagora, présentée au salon de Paris en septembre 1980, devient alors la plus puissante des berlines françaises. Dans un premier temps, on peut penser que Peugeot va doubler ses chances de s'imposer sur le marché des grandes berlines en proposant une alternative "maison" à la Peugeot 604 qui peine elle, laborieusement, à se faire une place. Mais Peugeot regrette d'avoir laissé poursuivre le développement de cette concurrente trouvée un peu par hasard dans la corbeille de mariage. Bien décidée à ne pas faire de l'ombre à son haut de gamme, et même s'il est difficile de parler de sabordage, la firme sochalienne scelle le destin de la Tagora. Mal vendue par les réseaux Peugeot-Talbot qui se livrent une concurrence féroce, retardée dans sa production par des grèves à Poissy et touchée par les effets du second choc pétrolier ; la Tagora arrive au plus mauvais moment. La méfiance de la clientèle vis-à-vis de son image plutôt floue - Chrysler ? Simca ? Talbot ? - conjuguée à une finition indigne de son standing, ne tarde pas à se traduire par un magistral bide commercial. En juillet 1983, l'aventure s'achève et les quelques centaines d'exemplaires invendus seront bradés discrètement en Espagne.