Trente Glorieuses
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Les Trente Glorieuses (1945 - 1975) est une expression créée par Jean Fourastié pour désigner, pour certains pays, comme la France, une trentaine d'années d'expansion économique qui ont vu le taylorisme atteindre son apogée et se maintenir un plein emploi permanent. Cette période prend fin avec le choc pétrolier né de la guerre du Kippour (1973) qui remet à niveau brutalement le prix du pétrole et provoque un renchérissement des sources d'énergie.
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[modifier] Origine de l'expression
Cette expression fait écho aux Trois Glorieuses, journées révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet 1830 qui avaient vu la chute de Charles X et l'instauration de la Monarchie de juillet de Louis-Philippe Ier.
Les Trente Glorieuses furent du point de vue économique, une période extrêmement brillante, une révolution qui a profondément changé le pays. Le PIB augmente régulièrement sans enregistrer aucune baisse. L’indice de la production industrielle (base 100 en 1938) est à 99 en 1947. Il monte à 204 en 1957, 338 en 1967 et 452 en 1973, à prix constant. En 26 ans, la production a été multipliée par 4,5, soit une croissance annuelle moyenne record de 5,9%.
[modifier] Au niveau international
Les pays concernés avaient un fort potentiel mais une situation difficile à la fin de la Seconde Guerre mondiale (les pays membres de l'OCDE, surtout l'Allemagne et le Japon). Les pays européens de l'Ouest ont bénéficié du plan Marshall, qui consistait en un don de capitaux (en fait, une ligne de crédit) à condition que ceux-ci soient utilisés en commandes à l'industrie des États-Unis (celle d'Europe était de toute façon exsangue à la fin de la guerre). Il y a eu une croissance économique extraordinaire (en France le taux de croissance est monté jusqu'à 8%). Cela a permis aux pays de se reconstruire. Depuis 1945 s'est fondée une société de consommation et de loisirs.
[modifier] En France
De 1946 à 1950, la France ne connut pas de réelle croissance. Les années d'après guerre furent assez difficiles en raison des bas salaires et du coût élevé de la vie. Le rationnement, toujours présent jusqu'en 47-48 et la crise du logement accentuent les difficultés d'un peuple encore meurtri par la guerre.
C'est à partir de 1950 que tout s'améliore avec une croissance soutenue par la diffusion de nouvelles technologies, comme le transistor ou les matières plastiques, jusqu'en 1973. C'est un boom économique :
- développement de l'industrie (la plupart des villes ont leur zone industrielle),
- développement massif du machinisme,
- développement des secteurs du bâtiment et des travaux publics, nécessaires à la reconstruction du pays, et à la modernisation de ses infrastructures,
- développement massif des exportations,
- économie de plein emploi (on manque même de main d'œuvre),
- augmentation du niveau de vie.
- augmentation des salaires,
- inflation assez peu maîtrisée,
- dévaluations successives,
En conséquence, consommer et acheter deviennent une habitude pour les Français. On entre donc dans une société de consommation. Cette consommation permet l'équipement matériel des ménages, dont le réfrigérateur et la machine à laver puis la télévision et l'automobile dans les années 1960 et 1970. En 1970 s'ajoute à cette liste le lave-vaisselle et en 1980 le magnétoscope.
Les Français sont de plus en plus nombreux à devenir propriétaires de leur logement.
Les loisirs et le tourisme se développent.
Des conséquences plus profondes affectent le tissu économique du pays, avec une industrialisation de nouvelles régions, et surtout la société elle-même. Les zones urbaines sont particulièrement touchées, leur mutation s'exprime dans la vie politique, par exemple par le biais de la création de groupes d'action municipale, qui veulent promouvoir l'urbanisme et les politiques culturelles locales.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Patrick Rimbert C'est le marché, abruti! (2006-ISBN : 2-84274-347-4) en donne une analyse originale et nuancée (Compte-rendu)
- Les Trente Glorieuses, ou la révolution invisible de 1946 à 1975, par Jean Fourastié ; Paris, Fayard, 1979, 300 p. (Rééd Hachette Pluriel n° 8363)
[modifier] Liens internes
- Miracle économique allemand et autrichien
- Miracle économique japonais
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