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Wushu

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wǔshù
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Sommaire

[modifier] Introduction

Wushu gong fu sont les termes génériques par lesquels sont désignés en Chine l'ensemble des arts martiaux chinois. Le terme wushu (en pinyin) signifie textuellement art de se préserver. C'est un terme qui s'associe communément à gong fu (en pinyin) ou kung fu (en cantonnais) qui a plusieurs significations : "bien fait", "accompli", "effort que demande un travail", "travail de qualité", etc.

Le "Wushu gong fu" est donc textuellement la maîtrise des moyens de se préserver.

En Chine sont également employés les termes : Guoshu (art national), Quanshu (art de la boxe), Quanfa (techniques de la boxe), Jiji (Science du combat)

Sous les termes "wushu gong fu" sont regroupés d'innombrables boxes très différentes les unes des autres. Elles ont été subdivisées à la fin du XIXe siècle en 2 voies distinctes : Waijia (Voie Externe) et Neijia (Voie Interne).

La voie externe serait censée mettre l'accent sur la force physique et la voie interne sur la mobilisation de l'énergie interne (qi). Cette distinction a été construite à la fin du 19éme siècle et s'inscrit d'une manière générale dans la confrontation entre les conceptions occidentales du corps (médical, anthropologique, mécanique, etc.) et les conceptions chinoises (taoïste et bouddhiste).

Aujourd'hui, cette distinction permet en Occident de recouvrir assez précisément la distinction entre travail intellectuel et travail corporel. Dans le champ des "arts du corps", il y aurait une pratique noble (la voie interne) et une pratique roturière (la voie externe). C'est sans doute les raisons pour lesquelles les styles "internes" oscillent entre une pratique mystico-médicale ou une expression corporelle new-age et les styles externes se cherchent des racines religieuses dans les filiations à des personnages de légende.

L'examen des applications martiales des styles internes et des styles externes montrent que les principes de base sont identiques et que seules les pratiques diffèrent. Nous avons par commodité conservé cette distinction même si, pour les enseignants chinois des styles traditionnels, elle n'a aucun sens.


[modifier] Boxes externes

Démonstration d'une forme externe de Shaolinquan, au monastère de Daxiangguo à Kaifeng, Henan.
Démonstration d'une forme externe de Shaolinquan, au monastère de Daxiangguo à Kaifeng, Henan.

Elles se classent en "Boxes du Nord" et "Boxes du Sud". Mais, pour mieux se perdre dans les innombrables styles chinois, une boxe portant le même nom au Sud et au Nord, est souvent pratiquée de façon totalement différente.

Il faut distinguer le nom générique du style et ses variantes (branches):

Exemple : le Tang lang quan (style de la mante religieuse) qui se subdivise en Taiji Tang Lang, meihua tang lang, etc. soit environ 20 styles tous différents de tang lang quan.

Quelques styles :

  • Bai he quan : Boxe de la grue blanche, boxe du sud (province du Fujian). Ce style se subdivise en 5 styles principaux : Feihe quan, Minghe quan, Zonghe quan, Shihe quan, Suhe quan.
  • Baimei quan : Boxe créée par le moine taoïste Baimei de la province du Sichuan et qui vivait sous la dynastie des Qing (1644 - 1911).
  • Baji quan : Boxe des 8 extrêmes, appelée aussi Kaimenbaiji quan (boxe des huit directions d'ouverture des portes) ou encore Yueshanbaiji quan (boxe des huit directions du mont Yueshan) serait originaire du Comté de Cangxian province du Hebei. Cette boxe d'inspiration taoïste s'est transmise essentiellement au sein de la communauté musulmane des Hui. Des écrits relatent la trace d'un musulman "Wu Zhong" (1712-1802) enseignant de Baji quan dans le village MengCun du Comté de Cangxian / Hebeï.
  • Cha quan : Boxe de la famille Cha, créée par Cha Mier (1568 - 1644), style traditionnel du Nord de la Chine pratiquée au sein de la communauté Hui (musulman Chinois).
  • Chang quan : Long poing - Style traditionnel du Nord de la Chine. Ne pas confondre avec des tao lu nommés chang quan du Shaolin, ni le style chang quan moderne créé en 1956 à l'initiative de l'Institut des Sports de Nanjing et qui mélange plusieurs styles traditionnels du Nord de la Chine (Cha quan, Hong quan, Hua quan, ...).
  • Choy Lee Fut ou Tsai Li fo : Synthèse au 19ème siécle de 3 styles du Sud : Choy gar, Lee gar et Fut gar.
  • Ditang quan : Boxe des culbutes.
  • Fan quan : Boxe pivotante / système intégré à différents styles : cha quan, tang lang quan (fan che), Shaolin quan.
  • Fanzi quan : Boxe tournante, appelée aussi boxe d'attaque continue. Se subdivise en de nombreux autres styles. Style pratiqué surtout dans la communauté Hui.
  • Gou quan : Boxe du chien.
  • He quan : Boxe de la grue. Terme générique pour désigner de très nombreux styles en rapport avec cet oiseau : Yongchun baihe quan, Baihe quan, Xiaja quan, Lama quan, Shizihou quan...
  • Hongjia quan : Boxe de la famille Hong. Boxe du Sud de la Chine et plus précisement pratiquée à Canton.
  • Hou quan : Boxe du singe. Se subdivise en plusieurs styles distincts au Nord et au Sud.
  • Hung Gar : Boxe de la famille Hung, style de synthèse entre Tigre et Grue. Est surtout pratiquée au Sud de la Chine.
  • Huxing quan : Boxe du tigre.
  • Keijia quan : Boxe de la famille des Keijia. Ce sont des communautés du Nord de la Chine venues s'installer dans les provinces du Sud. Elles pratiquent des styles qui leurs sont propres : Diaojiao jiao, Lijia jiao, Niujia jiao, Yujia jiao, Zhoujia jiao, Zhujia jiao.
  • Long quan ou "Long Zhuang" Boxe du dragon de la province du Fujian. Ce style remonte à Peng Decheng de la fin de la dynastie des Qing.
  • Long Ying Mo Kiu : "La forme du Dragon qui colle et franchit la distance". Art martial traditionnel de la région du Guanggong. Construit au début du siécle par le moine boudhiste DAYU. Se caractérise par un travail de la puissance et de la la vitesse et par une force explosive pour le pratiquant confirmé.
  • Meihua quan : Boxe de la fleur de Mei. Se subdivise en de nombreuses variantes.
  • Mizong quan : Boxe de la trace perdue. Aussi appelée "Yangquin quan" du nom d'un héros du roman du XIIéme siécle "Shui Hu Zhuan". Style originaire de la province du Shandong. Se subdivise en huit variantes différentes.
  • Nan quan : Désigne d'une maniére générale les styles du Sud de la Chine. Depuis 1956, désigne une boxe "moderne" élaborée à partir de plusieurs styles cantonnais dont les enchainements (tao lu) servent de standards de compétition.
  • Pao quan : Boxe du poing canon / système intégré à différents styles (cha quan, Shaolin quan, Taiji style Chen) et aujourd'hui disparue en tant que style autonome.
  • Shaolin quan : Boxes de Shaolin. Sous ce nom sont regroupés différentes boxes dont certaines n'ont pas de rapport avec le Temple de Shaolin. L'appelation fait référence à une méthode ou système et non à une origine.
  • She quan : Boxe du serpent. Se subdivise en plusieurs styles distincts au Nord et au Sud.
  • Tang Lang Hu Shi : Boxe du tigre et de la mante religieuse. Style de synthèse du Sud de la Chine.
  • Tang lang quan : Boxe de la mante religieuse - Boxe originaire de la province du Shandong. Se subdivise en de très nombreux styles.
  • TongBei quan : Littéralement, la boxe du dos traversé. Boxe développée surtout par la communauté Hui. Les bras et les jambes sont utilisés allongés et complètement relachés, ils sont lancés par un mouvement de fouet de la colonne vertébrale. Style très souple, très vif et qui s'accompagne de claquements des mains sur les bras et les cuisses. Se subdivise en 3 styles : Baiyuantongbei quan, Piguatongbei quan, Wuxingtonbei quan.
  • Wing Chun : littéralement boxe du printemps radieux - Boxe du Sud créé au XVIIIe siècle par une nonne boudhiste : Ng Mui, initialement pratiquante du style de la Grue Blanche.
  • Ying quan : Boxe de l'aigle. Se subdivise en plusieurs styles.
  • Yuanyan quan : Boxe du canard mandarin. Style originaire du Nord de la Chine. Ses principes et ses mouvements sont proches du Cha quan.

[modifier] Boxes internes

Elles sont nombreuses. Les plus connues sont :

  • Bagua zhang (Pa Kua chuan) : Paume des 8 trigrammes. Se subdivise en 5 styles principaux : Cheng, Yi, Ma, Song, Liu. Il existe d'autres styles de Bagua Zhang qui n'ont pas été recensés ou sont considérés comme "incomplet".
  • Da Cheng quan ou "Grand accomplissement de l'essence de la boxe" renommé Yi quan en 1949 : Boxe de la grande compilation. Ce style se déclare être la synthèse des styles internes.
  • Taiji quan (Tai Chi chuan) : Tài Jí Quán en Pinyin. Boxe du Faîte Suprême (Faîte, comme le faîte du toit). Se subdivise en plusieurs styles distincts : Style Chen, Yang (le plus connu), Wu, Sun, Li, etc. Chacun de ces styles se subdivisant eux-mêmes en variantes.
  • Xingyi quan (Hsing I Chuan) : Boxe du corps et de l'esprit. Se subdivise en plusieurs autres styles.
  • Liuhebafa quan : Boxe des six combinaisons.
  • Shunshi quan : Style originaire de la province du Hunan. Il se caractérise par des postures très allongées et l'alternance de mouvements lents et rapides.
  • Boxes du Mont Wudang : Ce sont les boxes taoistes qui seraient originaires des monastéres du Mont Wudang (province du Hebeî). Actuellement, sous ce nom, sont pratiqués des styles de création récente qui mélangent Bagua quan, Taiji quan et exercices de gymnastiques taoistes.

[modifier] Techniques communes aux différents styles

[modifier] Postures de base

Avertissement :
Les postures décrites ci-dessous sont pratiquées dans plusieurs styles enseignés en Europe. Il est cependant possible qu'il existe des variantes d'une école à l'autre, tant dans le nom de la posture, que dans la posture elle-même. Aussi les noms et descriptions des positions suivantes ne sont-ils présentés qu'à titre indicatif.

  • Le Héron (Ti Xi) : posture sur une jambe, genou relevé haut, pointe du pied tendue, buste vers l'avant ou de trois quarts. 100% du poids repose sur la jambe arrière. Cette position permet de frapper du pied très rapidement.
  • Le Cavalier (Ma Bu): jambes écartées de part et d'autre du corps, pieds parallèles, genoux pliés, buste vers l'avant. 50% du poids repose sur chaque pied. Le bassin ne doit pas basculer vers l'arrière. C'est la position la plus stable.
  • Le Pas en arc, ou Arc et Flèche (Gong Bu): Jambe avant pliée, jambe arrière tendue, buste vers l'avant. Suivant les styles, l'angle des pieds par rapport aux jambes peut changer. 70% du poids repose sur la jambe avant. Position offensive, qui permet de frapper du pied et du poing rapidement.
  • Le Pas rasant (Pu Bu): la jambe avant est tendue, la jambe arrière pliée. Le buste est tourné de 90° par rapport à la position précédente. 70% du poids repose sur la jambe arrière. Position défensive et d'esquive.
  • Le Pas vide (Xu Bu): La jambe arrière est pliée (le pied, le nombril et la tête forment une ligne), la jambe avant est légèrement posée sur la pointe. Le buste est tourné vers l'avant. 80% du poids sur la jambe arrière. Position permettant de frapper rapidement du pied, d'esquiver ou de se replier.
  • Le Dragon (Sie Bu) ou Pas Assis : Jambe avant légèrement pliée, pied tourné à 90°, jambe arrière légèrement pliée, pied sur la pointe. Le buste est effacé de trois-quart. Le genou arrière doit être exactement au-dessus du talon avant. 80% du poids repose sur la jambe avant. Position d'attaque, permettant d'armer un coup de pied, ou de changer d'axe.
  • La Chèvre(Yi jee ki yum ma) : position typique du Wing Chun, variante de la position du Cavalier. Les pieds sont légèrement écartés (largeur des épaules), les genoux légèrement rentrés vers l'intérieur. Position stable, permettant de mobiliser rapidement bras et jambes en corps à corps.
  • Le Tigre(Kwai Bu) : position de renforcement des jambes et des abdominaux, jambe avant pliée comme gong bu, genou de la jambe arrière rasant le sol au droit du pied de la jambe avant, sans toucher le sol, appui avec la pointe du pied ou tranchant du pied sur le sol.

Un entraînement couramment pratiqué consiste à marcher en passant d'une posture à l'autre, les jambes d'appui fléchies au maximum.

Il existe d'autres postures, mais elles sont soit utilisées comme exercice de musculation, soit spécifiques à certains styles.

  • L’intérêt de la posture est multiple :
    • Renforcer les muscles, os et articulations des jambes (et même le reste du corps) afin de frapper et d’être frappé sans blessure.
    • Permettre des déplacements rapides dans toutes les directions, en exposant le moins possible ses points vitaux.
    • Mettre le corps dans des positions optimales pour enchaîner les techniques offensives et défensives.
    • Forger la volonté en tenant longtemps la même posture.

[modifier] Respiration

Comme dans tous les arts martiaux, la respiration est primordiale dans le wushu. Suivant les écoles ou philosophies (Bouddhiste ou Taoïste par exemple), les façons de respirer peuvent être différentes, mais toutes s'accordent cependant sur l'importance de la respiration ventrale et sur l'importance de souffler en frappant et en bloquant (pouvant différer des théories de certains arts internes). Certaines écoles insistent sur l'importance, en combat, d'écouter la respiration de l'adversaire, afin de le frapper lorsqu'il inspire. Ces mêmes styles recommandent aux combattants de masquer leur propre respiration. D'autres styles au contraire insistent sur l'importance de libérer son chi (Qi) avec le plus de violence et donc de bruit possible, à l'instar du karate.

Certains exercices de respiration permettent en outre aux pratiquants de renforcer leurs organes internes (poumons, cœur, etc.).

[modifier] Théorie du coup

Comme nous l'avons vu plus haut, le wushu est un art martial externe qui considère le corps comme un solide. Le but principal du coup est donc de briser ce solide. Pour se faire, le pratiquant devra durcir les zones de frappe de son corps, mais aussi durcir ses points faibles en prévision des coups qu'il recevra. Pour cela, la plupart des styles dispose de techniques dites de la « chemise de fer », ou Qi Gong.

[modifier] Les frappes de la main

Le coup est majoritairement porté de la main (ouverte ou fermée) ou du pied. Un coup de poing pour être efficace doit être lancé par un mouvement de rotation de jambes. Le pied, puis la hanche tournent, donnant de la vitesse et donc de la puissance au bras qui terminera le mouvement.

[modifier] Les frappes du pied

Le wushu est réputé pour ses coups de pieds complexes et spectaculaires, bien que tous les styles n'exploitent pas toutes ces techniques. Contrairement au karate, qui se pratique exclusivement pieds nus, le pratiquant de kung fu peut porter des chaussures. Les coups se portent donc plus avec la plante du pied, la tranche ou le talon qu'avec le bol du pied.

[modifier] Les frappes des autres parties du corps

En wushu on peut aussi frapper avec les coudes, genoux, doigts, tête, postérieur, toutes articulations et même mordre. Ces techniques s’apprennent mais ne doivent servir qu’en cas de stricte nécessité dans la rue. C’est le principe originel de l’art martial.

[modifier] Les armes du wushu

Démonstration au monastère Daxiangguo , à Kaifeng dans le Henan
Démonstration au monastère Daxiangguo , à Kaifeng dans le Henan

La Chine est un pays où les guerres ne se sont arrêtées que pour laisser la place aux rébellions. Il est donc logique que les armes les plus diverses soient apparues dans ce pays, et ce bien avant l'invention du wushu. On peut distinguer 2 grandes catégories d'armes : Les armes qui ont été conçues comme moyen de tuer (épée, pieu ou lance, etc.) et les armes qui sont un détournement d'un usage de travail (outils agricoles, outils de chasses, outils d'artisans, etc.). On distingue aussi les armes courtes adaptées au combat rapproché ou combat de mélée(épée, sabre, poignard, etc.), les armes longues adaptées au combat à distance (fantassin contre cavalier par exemple : lance, hallebarde, etc.) et les armes de jet.

Certaines écoles de wushu utilisent une nomenclature dans laquelle serait recensée 18 armes classiques, d'autres affirment qu'il y auraient 108 armes traditionnelles. Des chiffres qui ne se référent qu'à leur dimension symbolique mais pris au sérieux par des pratiquants peu au fait des constructions imagées de "la pensée chinoise".

  • Mao : lance, avec ou sans crocs.
  • Chui : Masse d'armes qu'il était possible de lancer.
  • Gong : arc.
  • Nu : arbalète (très ancienne en Chine).
  • Chong : vouge ou fauchard (lance équipée d'une longue lame).
  • Bian : épée à lame très souple et ondulée, utilisable comme un fouet d'acier. Éventuellement équipée de sections.
  • Jian : 2 types d'épées à double tranchant et à deux mains. Soit la section en était carrée, soit elle était plus large au niveau de la pointe que vers la garde.
  • Lian : chaîne lesté
  • Yue : guisarme. Hache garnie d'une pointe.
  • Ge : Lance courte.
  • Ji : hallebarde.
  • Pai : bouclier.
  • Bang : bâton d'arme, ferré.
  • Qiang : fourche de guerre.
  • Pa : râteau équipé de lames acérées.

Remarque linguistique : Il existe beaucoup de noms différents pour une même arme, de par la richesse linguistique de la Chine.

Il existe bien sûr toute une foule d'armes plus ou moins exotiques, plus ou moins improvisées par un peuple cherchant à se défendre avec les outils ou objets du quotidien. En voici une liste non exhaustive :

  • la lance ;
  • la hallebarde (lance permettant de piquer et de trancher) ;
  • la masse ;
  • le sabre chaîné (sabre manié par une chaîne fixée à sa poignée) ;
  • les sabres jumeaux (deux dans le même fourreau) ;
  • les couteaux papillons (deux courts sabres, utilisés pour le Wing Chun, à ne pas confondre avec les couteaux papillons philippins) ;
  • le bourdon (gros bâton lesté, très apprécié par les moines d'autrefois) ;
  • le tabouret ou le banc ;
  • la chaîne (à maillons, à section, lestée ou non)
  • l'éventail (généralement en fer ou en bambou);
  • Le bâton à trois manches ou tribaton;
  • Les aiguilles de lancé ;
  • Les armes de jet très variés.

L'apprentissage et le choix des armes dépendaient du style enseigné et de l'école (crochet du Tang lang quan, baton du Shaolin quan, demi-lunes du Bagua quan, etc.) mais aussi du statut social du pratiquant : Epée pour l'aristocratie, sabre pour le juge et le militaire, lance pour le fantassin, baton pour le moine. Certaines armes étaient spécifiques à une corporation : Marteau long du forgeron, rame du batelier.

Certains styles ont des armes spécifiques qui sont leurs spécialités : Crochets courts du tang lang quan, éventail du taiji quan, demi-lunes du Bagua quan, couteaux papillons du Wing chun, baton du Shaolin quan, épée du Chang quan, etc.

Quelque soit les styles enseignés, certaines armes sont communes à tous et considérées comme bases permettant de maîtriser l'ensemble des armes :

  • le bâton long ;
  • l'épée ;
  • le sabre

Les techniques d'armes (baton, épée, sabre, hallebarde, etc.) sont communes avec leurs spécificités aux boxes externes comme internes.

[modifier] Qi gong

Les techniques de qi gong étaient initialement intégrées à l'ensemble des boxes. Elles étaient considérées comme faisant partie du wushu. Chaque boxe ayant développé le qi gong adapté à ses caractéristiques. Aujourd'hui, on tend à considérer, de maniére très réductrice, que seul les styles internes possédent une pratique du qi gong.

Tout comme les arts martiaux le Qi Gong connait de nombreuses méthodes et variantes.

  • Zhi Neng Qi Gong ( Qi Gong de la Sagesse) élaboré par Pang He Ming. En France, Zhou Jing Hong a introduit cette variante.
  • Zhan Zhuang Kung (travaille en posture debout) élaboré par Wang Zhiang Zai et faisant partie intégrante du Yi Quan et Da Cheng Quan
  • Ba duan jin (八appelée également les 8 pièces de Brocard

[modifier] Histoires et légendes

Dynastie Zhou (XIe siècle – 256 BC) : une sorte de lutte appelée jiaoli était considérée comme un sport militaire au même titre que le tire à l’arc et les courses de chariots.

La période des guerres d’états (403 – 221 BC) : elles ont été la source de nombreuses stratégies révélant l’importance du wushu pour construire une armée forte. En référence au Sunzi, le premier ouvrage chinois sur l’art de la guerre : « la lutte et les exercices de combat renforcent les capacités physiques des soldats ». Parmi les maîtres en épée à l’époque, les femmes n’étaient pas rares. L’une d’elles, Yuenü, fut invitée par l’empereur Goujian pour démontrer ses techniques d’épée, reconnues de très au niveau pendant de nombreuses générations.

Dynasties Qin (221 - 206 BC et Han (206 BC – 220 AD) : elles ont vu croître des arts martiaux tels que le shoubo (lutte) et le jiaodi lors desquels les participants s’affrontaient avec des cornes sur la tête. Par ailleurs, il existait une danse théâtrale qui mettaient en scène des mouvements préarrangés avec des armes de toutes sortes, comme les sabres et les lances, à l’image des figures de wushu actuelles.

Dynastie Jin (265-439) et les dynasties Sud et Nord (420-581) : le wushu se chargea d’une influence Bouddhiste et Taoïste. Ge Hong (284-364), un célèbre médecin et philosophe taoïste, ajouta au wushu le qigong (exercices respiratoires), une branche essentielle de la médecine traditionnelle chinoise. Ses théories de « travail externe et interne » du wushu sont encore universellement reconnues de nos jours.

Dynastie Tang (618 - 907) : Leur système d’examen a largement contribué au développement du wushu. En effet, les officiers et soldats devaient passer des tests d’arts martiaux pour être promus. Des titres d’honneur tels que « guerrier du courage » ou encore « guerrier de l'agilité » étaient attribués aux maîtres en wushu.

Dynastie Song (960 – 1279) : elle a vu apparaître une multitude d’écoles de wushu. Pendant cette période, des athlètes effectuaient des acrobaties dans les rues, avec un répertoire allant de « l’épée contre le bouclier » à la « lance contre le bouclier », et des démonstrations avec d’autres armes. À en croire une chronique de la ville de Kaifeng, ces spectacles de rue « attiraient des foules immenses tous les jours, en été ou en hiver, qu’il pleuve ou qu’il vente ».

Dynastie Ming (1368 – 1644) : le wushu prospéra comme jamais auparavant. Qi Jiguang, un général très connu, retranscrit dans un livre 16 styles différents d’exercices à mains nues et 40 autres styles de lance et de bâton, chacun accompagné d’explications et d’illustrations détaillées. Il développa également une série de théories et de méthodes d’entraînement, apportant ainsi une large contribution au wushu.

Pendant la dynastie Qing (1644 – 1911), malgré les ordres impériaux interdisant la pratique populaire du wushu, des écoles et des groupes secrets apparaissaient les uns après les autres pour répandre ce sport. C’est pendant cette période que les écoles de TaiJi, Pigua et « des huit-diagrammes » naquirent.

[modifier] L'organisation du Wushu gong fu en Chine au XXe siècle

Après la proclamation de la République de Chine en 1912 par Sun Yat-sen (Sun Zhongshan en mandarin), le pays s'ouvre à l'influence occidentale dans des domaines diverses : scientifiques, techniques mais aussi sportifs.

Il y a une tentative de repenser les arts martiaux chinois traditionnels dans une perspective plus "moderne" : Préparations physiques, spécificités des échauffements, hygiéne du sportif, conceptions gymniques des mouvements, etc. C'est à dire mettre en place les bases d'une "éducation physique" des arts martiaux.

1909 : Création de "L'Association Athlétique de la Connaissance Martiale" (Jingwu Tiyu Hui) à Shanghai.

1911 : Le Jingwu Tiyu Hui ouvre des écoles dans toute la Chine mais aussi à Saigon (Vietnam), à Singapour (), en Malaisie, ...

1927 : Fondation de "L'Institut Central de l'Art National" (Zhongyang Guoshou Guan) à Nanjing (Nankin)

1928 : A Nanjing, organisation de la 1ére compétition national d'Arts martiaux Chinois par l'Institut Central de l'Art National

1950 : Premières volontés politiques d'unification du Wushu dans le but de contribuer à la santé de la population, lors d'une grande réunion de toutes les provinces de la Chine sous l'égide du Parti Communiste Chinois.

1953 : Création du premier festival officiel de Gong fu Wushu de la République Populaire de Chine.

1954 : Premiers cours de Wushu à l'Université des Sports de Nankin.

1956 : La "Commission Nationale d'Education Physique" (Guojia Ti Wei) réalise une synthése de plusieurs boxes du Nord de la Chine afin de créer une boxe plus "sportive". Cette boxe fut appelée Chang quan (long poing ou boxe longue). Ce Chang quan moderne se voulait une synthèse officielle de plusieurs boxes musulmanes : Cha quan, Hua quan, Pao quan et Hong quan, toutes choisies pour leurs quualités gymniques (tonicité, étirement) et chorégraphiques.

Création officielle de la Section Wushu au Centre National des Sports de Pékin (équivalent de notre Fédération) et de 12 ligues dans les provinces. Politique de développement du Wushu par la mise en place de démonstrations avec classement selon le niveau de pratique.

1957 : Mise en place de compétitions avec des règles établies, d'où émergent les premiers champions reconnus. À cette occasion, est édité le premier règlement : " Jing Saï Tao Lu " sur le Chang quan, le Nan quan et le Taiji quan. Parallèlement, un deuxième livre est publié afin de promouvoir ces disciplines, pour encourager la jeunesse à développer "un esprit sain dans un corps sain". Ce livre décrit les pratiques de compétitions à mains nues et avec armes, en fonction des niveaux.

1968 : Pendant "la révolution culturelle" les écoles de Wushu sont fermées, les professeurs sont accusés de propager un art féodal et envoyés en rééducation, de nombreuses archives sont détruites.

1972 : Après les excés et destructions de la révolution culturelle, est décidé un grand recensement national des styles, écoles et professeurs de Wushu par les Instituts des Sports de Province. Des documents cinématographiques, écrits, photos sont recueillis et donnent lieu à des expositions itinérantes. Ces archives "dorment" dans les bibliothéques des Instituts des Sports et demanderaientt à être utilisées.

Le wushu est aujourd'hui une discipline sportive avec une fédération internationale (IWUF), des fédérations continentales et des fédérations nationales (FFW.aemc) toutes reconnues par le comité international olympique (CIO). Les championnats du monde ont lieu tous les deux ans. Trois compétitions ont lieu durant les championnats internationaux : compétition de San Da, compétition de taolu (enchaînements) et compétition de taiji quan. Le premier championnat du monde de wushu a eu lieu à Pékin en 1991.

A l'instauration des compétitions, le Centre National des Sports a dû trouver des règles communes à la multitude des styles pratiqués en Chine. Tous les styles traditionnels du Nord ont été regroupés sous le terme de "Chang quan" et tous ceux du Sud, sous le terme de "Nan quan". Chacune de ces deux disciplines a repris les critères communs et les particularités pertinentes des styles anciens concernés, pour en montrer la quintessence.

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