Yves Hélory de Kermartin
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Saint Yves Hélory de Kermartin, Yves de Tréguier ou simplement "saint Yves" dans la tradition catholique, est né vers 1250 et mort en 1303. En breton, il est appelé sant Erwan dans le Trégor, Iwan, Youenn ou Eozen dans d'autres régions. Prêtre et official[1] du diocèse de Tréguier, il a consacré sa vie à la justice et aux pauvres. L'Église catholique l'a reconnu saint et le fête le 19 mai.
Nous n’avons aucune Vie de saint Yves écrite par ses contemporains, mais seulement la procédure faite en 1330 pour parvenir à sa canonisation. Après sa canonisation, plusieurs récits de sa vie ont été écrits en français, en latin, en breton, en italien.
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[modifier] Biographie
Yves Hélory (ou Héloury) est né au milieu du XIIIe siècle dans une famille noble au manoir de Kermartin sur la paroisse de Minihy-Tréguier. Il suit des études de droit à Orléans puis à Paris où il mène une vie de privation pour venir en aide aux pauvres.
Il revient ensuite travailler en Bretagne à Rennes dans un premier temps, où il devient conseiller juridique du diocèse. L'évêque de Tréguier remarque ses talents et en 1284 le nomme official, l'ordonne prêtre et lui confie successivement les paroisses de Trédrez et de Louannec, proches des terres de son enfance.
Il étonne ses paroissiens en célébrant la messe en breton, alors que ses prédécesseurs le faisaient en latin. Il prêche également la bonne parole en se déplaçant à travers la Bretagne comme prédicateur itinérant. Les gens l'apprécient pour sa façon de rendre la justice, il est réputé pour son sens de l'équité qui lui interdit de privilégier le riche sur le pauvre[2].
On lui prête également des miracles comme d'avoir sauvé des gens de la noyade. Après une vie d'ascèse et de partage, il ne mangeait que deux œufs par an le jour de Pâques et tenait table ouverte pour les pauvres en son manoir, Yves Hélory s'éteint le 19 mai 1303. Ses obsèques à la cathédrale de Tréguier sont l'objet d'un faste et d'une ferveur populaire extraordinaire ; pour tous, il devient le « mirouër[3] des ecclésiastiques, advocat et père des pauvres, vefves et orphelins ».
Moins de 50 ans après sa mort, en 1347, le pape Clément VI lui accorde la sainteté. Son culte, resté très vivace en Bretagne, s'est répandu dans toute l'Europe, jusqu'à Rome où une église lui est consacrée dans l'enceinte de l'Université de la Sapienza (Sant'Ivo dei Bretoni, Saint-Yves des Bretons), en Espagne, en Allemagne, et aux Pays-Bas.
Il est le saint patron de toutes les professions de justice et de droit, notamment celle des avocats. Chaque 19 mai, à Tréguier (Côtes d'Armor), une délégation de ces professions accompagne le pardon à saint Yves qui est une des grandes fêtes religieuses bretonnes, au même titre que le pardon de Sainte-Anne-d'Auray.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Bibliographie
- Jean-Christophe Cassard, Jacques Dervilly et Daniel Giraudon, Les chemins de saint Yves, édition Skol Vreizh, 1994,
- L’Abbé France, Saint Yves, étude sur sa vie & son temps, René Prud’homme, Saint Brieuc, 1893
- René Couffon, La confrérie de Saint-Yves à Paris et sa chapelle, Les presses bretonnes, Saint-Brieuc, 1933
- M. Th. Le Moign-Klipffel, Saint Yves, Les presses bretonnes, Saint Brieuc, 1939
- Alexandre Masseron, Saint Yves, Editions Henri Laurens, Paris
- Louis Mahé, Saint Yves, son pardon à Tréguier, Editions L. Aubert, Saint Brieuc, 1941
- Marie-Paule Salonne, Saint Yves, patron des avocats, avocat des opprimés, Editions franciscaines, Paris, 1945
- Pierre de La Haye, Saint Yves de Tréguier, Editions d’art Jos Le Doare, 1973
- François Semur, Yves de Kermartin, magistrat et avocat du XIIIème siècle, Editions Jos Le Doare, 1983
- Henri Queffélec, Saint Yves, Ramsay, 1987
- Jean-Paul Le Guillou, Saint Yves, ceux qui l’ont connu témoignent, ceux qu’il a guéris racontent. Enquête de canonisation, Imprimerie Henry, 1989
- Dans les pas de Saint-Yves, collection Le Trégor, Editions Impram, 1989
- J.C. Cassard, Saint Yves de Tréguier, Beauchesne Editeur, 1992
- Conseil Général des Côtes d’Armor, D’Yves Hélory à Saint Yves, Editions Lieux communs, 2003
- Sous la direction de J.C. Cassard et Georges Provost, Saint Yves et les bretons, Presses universiatires de Rennes, 2004
[modifier] Liens externes
- Sur PECIA Ressources en médiévistique : vie de saint Yves, bibliographie, hagiographie et tradition manuscrite
[modifier] Notes et références
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