Zone autonome temporaire
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TAZ est l'abréviation de Temporary Autonomous Zone, en français Zone autonome temporaire.
Sommaire |
[modifier] Origine
La dénomination est introduite par Hakim Bey en 1984 dans un livre qui en porte le nom: TAZ, Temporary Autonomous Zone.
Il s'y est « délibérément interdit de définir la TAZ » censé être « auto-explicite » et précise « ne pas vouloir créer de dogme politique ». Il se « contente de tourner autour du sujet en lançant des sondes exploratoires » s'articulant autour du principe des utopies pirates. La TAZ y serait très liée, ne serait ce que par une filiation d'idée : les adeptes des TAZ en tout genre se réclamant de l'esprit de révolte des flibustiers. On trouve d'ailleurs une longue partie sur la TAZ dans le livre sur les pirates de Mikhaïl W. Ramseier, "La Voile Noire", qui s'interroge entre autres sur l'éventuelle filiation que certains libertaires affirment reconnaître entre anarchie et piraterie.
Pourtant, la TAZ est interprétée comme une forme d'organisation permettant d'accéder à l'anarchie.
[modifier] Mouvements associés
Pour Christine Tréguier, sa traductrice française, Hakim Bey mène une attaque en règle contre la loi du marché : « On vit dans une époque, dans une société d' hyperconsommation, où tout est mis en spectacle, et je crois que c'est un bouquin qui remet complètement et radicalement en cause le contrôle et l'État, et qui propose de ne pas vivre dans l'ére de la marchandise. Et de vivre libre. ».
Ce livre, rapidement devenu culte dans les milieux anarchistes et « underground » et a donné lieu à des tactiques politiques cherchant à se libérer du contrôle de l'État, de l'économie de marché ou des jeux de pouvoirs classiques.
[modifier] Internet
On peut considérer que l'internet est un outil important pour les TAZs: « Si la TAZ est un campement nomade, alors le Web est le pourvoyeur des chants épiques, des généalogies et des légendes de la tribu ; il a en mémoire les routes secrètes des caravanes et les chemins d'embuscade qui assurent la fluidité de l'économie tribale ; il contient même certaines des routes à suivre et certains rêves qui seront vécus comme autant de signes et d'augures ». Par contre, quand Hakim Bey emploie le mot Web, celui ci ne se réfère pas du tout directement à l'internet tel que nous le conaissons. Il faut le comprendre dans son sens propre, "la toile", qui s'immice dans toutes les failles du "réseau", du "Net", et qui constitue le terrain propice à l'avènement d'une TAZ. Le web se compose de divers moyens : courrier, téléphone, fanzines, radios associatives, cinéma, paroles directe, gestes, informatique...
Les principes de l'internet que l'on peut associer aux TAZ sont :
- le principe de logiciel libre et des licences libres qui s'y sont associés, remettent en cause les cadres habituels du commerce ;
- les pirates informatiques dont certains ne s'attaquent qu'aux sites des multinationales pour en dénoncer les agissements ;
- la possibilité de se regrouper en communauté d'intérêt, notamment via des forums, des listes de diffusion, c'est-à-dire de sites qui,au-delà des distances géographiques, ont permis la mise en relation d'individus et de groupes jusque là anecdotiques.
Olivier Blondeau - co-concepteur de Freescape[1] : « Le réseau internet est ce qui a permis de mettre en lien des gens au-delà de tout fonctionnement organisationnel pour arriver à communiquer ensemble, avoir des actions spécifiques».
[modifier] Free party
Le concept de TAZ est souvent vu comme une caractéristique de la génération techno : des milieux rave parties ont émergé les Free parties.
Les premières Free parties (ou teknivals) sont apparues au début années 1990. pendant des années, ces rassemblements ont joué au chat et à la souris avec la police. Elles procèdent d'un mode de vie nomade. C'est dans cette communauté nomade que l'on trouve les discours les plus radicaux de la génération techno : libertaires, anti-autoritaires, écologistes.
La mobilité des free parties, qui leur permet de se reformer rapidement, et leur nature éphémère, les rendent difficilement maîtrisables, ce qui leur a donné une dimension politique. Selon DJ Josy : «C'est devenu nécessaire, plus les villes s'agrandissent, plus on a besoin d'endroits où on peut être libre, où on peut nous même décider quelles sont les règles.». Les Free parties ont toutefois apparu indépendamment du texte de Hakim Bey : ce n'est que plus tard que les adeptes des Free parties ont reconnu dans les TAZ de Bey un concept proche de ce qu'ils faisaient, et que son livre est devenu culte dans le milieu tekno.
Comme exemples de TAZ, on peut citer Burning Man et CzechTek, qui rassemblent plusieurs milliers de participants chaque année. Ces manifestations sont tolérées à plus ou moins long terme par les gouvernements.
[modifier] Alter-mondialisme
Christine Tréguier : «Je crois d' ailleurs que l'on peut faire un parallèle avec ce qui s'est passé à l'OMC à Seattle. Ils ont utilisé des pratiques de la TAZ, entre autre ils ont utilisé le réseau pour se coordonner, pour organiser les choses pour se rassembler».
[modifier] Note
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
- Contre-culture
- Musique contestataire
- Anarchisme
- Fête de rue
- Free party
- Hétérotopie (un concept forgé en 1967 par Michel Foucault)
[modifier] Liens externes
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