Élection présidentielle des États-Unis d'Amérique 2000
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L'élection présidentielle des États-Unis d'Amérique 2000 s'est déroulée le mardi 7 novembre 2000.
Ce scrutin à surtout été marquée par les déboires post-électoraux des deux candidats principaux, le démocrate Al Gore et le républicain George W. Bush, qui ont dû attendre les résultats de l'État de Floride, déterminant pour le résultat final, pendant plus d'un mois. Bush gagna la Floride avec 537 voix.
Après avoir été officiellement élu par le Collège électoral des États-Unis le 18 décembre, George W. Bush est devenu président des États-Unis d'Amérique le 20 janvier 2001.
Toujours le 7 novembre, la Chambre des représentants (435 sièges) et un tiers du Sénat (33 des 100 sièges) ont été renouvelés.
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[modifier] Les primaires
Dans chacun des deux grands partis américains, on compte deux candidats principaux qui se détachent rapidement lors des premières primaires.
[modifier] Les primaires démocrates
Selon le 22e article de la Constitution des États-Unis, le Président sortant Bill Clinton, ayant effectué deux mandats, n'a pas le droit de se représenter. À cause des nombreux scandales qui ont affecté son administration, un grand nombre de candidats semblent désireux de concourir pour les primaires dans le camp démocrate. Parmi les principaux, on compte le leader de la minorité démocrate à la Chambre des Représentants Dick Gephardt, du Missouri, le Sénateur du Nebraska Bob Kerrey, le Sénateur du Minnesota Paul Wellstone, représentant la gauche du parti, et l'ancien Sénateur du New Jersey Bill Bradley. Les médias se font aussi l'écho d'une éventuelle candidature de Warren Beatty, acteur, scénariste, réalisateur et conseiller des candidats démocrates à l'investiture Gary Hart et George McGovern. Finalement, le parti Démocrate ne comptera que deux candidats.
- Al Gore : ancien Représentant (1976-1984) et Sénateur (1985-1992) du Tennessee, ancien vice-président (1992-2000).
- Bill Bradley : ancien champion de basket-ball (vainqueur avec les New-York Knicks du championnat de NBA en 1970 et 1973), ancien sénateur du New Jersey(1978-1997).
Dès le début, Bill Bradley est dans la position de l'outsider face à Al Gore, malgré le soutien de certains poids lourds du parti Démocrate, tel les sénateurs Bob Kerrey (Nebraska), Paul Wellstone (Minnesota) ou Daniel Patrick Monynihan (New York). Bradley se positionne alors comme une alternative libérale à Gore, jugé prisonnier de la machine du parti, et mène une campagne positive. Son programme propose de redistribuer les surplus budgétaires dans des programmes sociaux destinés aux plus pauvres et à la classe moyenne, ainsi que de mettre en place une réforme du financement des campagnes électorales et un contrôle sur les armes à feu.
Malgré une bonne organisation et un budget élevé, Bradley est aisément battu par Gore lors du caucus de l'Iowa qui ouvre la saison des primaires. Cette contre-performance, due à la bonne campagne du Vice Président parmi les agriculteurs et les ouvriers de l'État. La primaire la plus serrée sera celle du New Hampshire où Gore défait Bradley par 50% des voix contre 46%.
[modifier] Les primaires républicaines
L'échec de Bob Dole aux élections présidentielles de 1996 à aiguisé bien des appétits au sein du parti Républicain. Un des candidats les plus en vue, Newt Gingrich, ancien Speaker de la Chambre des Représentants, renonce toutefois à la candidature, de même que le commentateur politique Pat Buchanan, déjà battu par deux fois lors des primaires républicaines du fait de ses positions ultraconservatrices. Ce dernier se présenta toutefois sous la bannière du parti réformiste. 9 candidats sont donc en lice dans le camp Républicain.
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- Lamar Alexander, ancien gouverneur du Tennessee(1979-1987) et Secrétaire à l'éducation sous l'administration de George H. W. Bush.
- Gary Bauer, conseiller du Président Ronald Reagan, activiste dans les milieux de la droite chrétienne et fondateur du Family Research Council.
- George W. Bush, gouverneur du Texas depuis 1994 et fils de l'ancien président George H. W. Bush.
- Elizabeth Dole, ancienne Secrétaire aux transports sous l'administration de Ronald Reagan, Secrétaire au travail sous l'administration Bush Sr. et épouse de l'ancien Sénateur et candidat Républicain aux élections présidentielles de 1996 Bob Dole.
- Steve Forbes, président et rédacteur en chef du magazine Forbes, candidat malheureux aux primaires Républicaines de 1996.
- Orrin Hatch, Sénateur de l'Utah depuis 1976.
- Alan Keyes, animateur de programme de radio, ancien ambassadeur au Conseil économique et social des Nations unies, ancien assistant du Secrétaire aux organisations internationales et candidats malheureux aux élections sénatoriales en 1988 et 1992.
- John McCain, ancien Représentant de l'Arizona (1982-1986), Sénateur de l'Arizona depuis 1986.
- Dan Quayle, ancien Représentant (1976-1980) et Sénateur (1980-1988) de l'Indiana, ancien vice-président (1988-1992).
Parmi eux, plusieurs (Alexander, Dole, Kasich et Quayle) se sont retirés avant même le caucus de l'Iowa, étant donné qu'ils n'arrivaient pas à lever suffisamment de fonds ou à obtenir assez de soutiens pour rester dans la course avec Bush. Steve Forbes, qui pouvait se permettre de s'autofinancer, alla jusqu'aux premiers caucus, mais ses résultats n'égalèrent pas ceux de 1996. Ainsi, seuls Bush, McCain et Keyes restèrent dans la course, et ce contrairement aux attentes, qui donnaient Dole comme adversaire principale de Bush.
Keyes, qui avait déjà perdu deux fois ses campagnes sénatoriales, épousait des idées trop extrêmes pour les électeurs moyens. Il apparut donc rapidement que la bataille se jouerait entre Bush et McCain. Bush, gouverneur du deuxième plus grand État de l'Union, fils d'un ancien président, et candidat favori de la droite chrétienne, était présenté dans les médias comme le candidat de l'establishment, alors que McCain, sénateur marginal disposant de l'appui de nombre d'indépendants et de républicains modérés, était dépeint comme un renégat.
McCain remporta plusieurs victoires lors des premiers caucus, et parut être le favori. Mais il subit une défaite cuisante face à Bush en Caroline du Nord, en faveur de qui le vent commença à tourner. En fin de compte, Bush remporta la majorité des délégués à la Convention du parti républicain à Philadelphie, et fut investi candidat à la présidentielle.
[modifier] Autres candidats
Plusieurs autres candidats se sont présentés à cette élection présidentielle :
- Harry Browne (Parti Libertarien)
- Pat Buchanan (Parti de la Réforme)
- Ralph Nader (Parti vert)
- Howard Phillips
- John Hagelin (Parti de la loi naturelle)
[modifier] L'élection
Pendant la campagne électorale, Bush critiqua l'interventionnisme à l'étranger de l'administration Clinton, notamment les opérations militaires en Somalie et au Kosovo. Il se déclara également favorable à des baisses d'impôts.
Il ne fut pas possible de déclarer l'un des candidats vainqueur le jour même de l'élection, le 7 novembre 2000 : la différence entre les deux principaux candidats se révélant trop faible et tombant dans la marge d'erreur dans plusieurs états. La situation de la Floride fut particulièrement déterminante. Alors qu'il apparut que l'Iowa et le Nouveau-Mexique se prononcèrent en faveur de Gore, l'issue du vote de la Floride paraissait toujours incertain, les opérations de dépouillage des bulletins de vote étant contestées, et les bulletins durent être recomptés. Ces opérations furent primordiales, car le premier parti en terme de votes enverrait la totalité des représentants de l'état, ceux de la Floride étant suffisamment nombreux pour faire pencher la balance vers l'un ou l'autre des candidats.
Les opérations de recomptage se transformèrent en bataille juridique autour de la validité du vote, créant une polémique sur les conditions de son organisation et sur la précision des machines à voter utilisées. Le 12 décembre 2000, la Cour suprême vota à 5 voix contre 4 l'arrêt des opérations de recomptage, alors que celles-ci tendaient à donner la victoire aux républicains. Le 13 décembre, Gore reconnut sa défaite.
Gore fut vainqueur en nombre de voix (500 000), mais suivant le système fédéral américain, disposait de moins de grands électeurs que Bush, menant à la victoire effective de ce dernier. George Bush est entré en fonction le 20 janvier 2001.
[modifier] Voir aussi
- Bush v. Gore
- Election présidentielle américaine du 7 novembre 2000 - Dossier de La Documentation française
- Jamin Raskin , Du droit de vote en Amérique - Une république en lambeaux : la faiblesse de la démocratie politique aux Etats-Unis, En Temps Réel, octobre 2004
- Démocratie-Business de Greg Palast, Timéli, (ISBN 2940342113) [1]
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1789–1844: 1789 | 1792 | 1796 | 1800 | 1804 | 1808 | 1812 | 1816 | 1820 | 1824 | 1828 | 1832 | 1836 | 1840 | 1844 |