Éthique et morale du Canard enchaîné
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Éthique et morale du Canard enchaîné
- Le journal ne se veut ni moralisateur, ni procureur, ni juge. Il est cependant, parfois, témoin de moralité. Il veut croire à la nécessité d'une certaine honnêteté morale dans la vie politique[1].
- C'est la question morale qui lui fait prendre ses distances avec François Mitterrand et ses gouvernements[2]. Le Canard refuse d'ailleurs depuis toujours les médailles du mérite, ou la légion d'honneur. Pierre Scize, journaliste, est renvoyé du journal en 1933 pour avoir accepté la légion d'honneur [3]
- Le Canard dispose d’un réseau d’informateurs, en particulier dans le monde administratif et politique, ainsi qu'auprès de journalistes censurés dans leurs propres supports, et aussi de lettres de lecteurs inconditionnels.
- Pour être publiée, l’information doit être non seulement authentique, mais avoir une signification politique indéniable. Toute information qui parvient au Canard est vérifiée, recoupée, la réputation du journal reposant en grande partie sur sa crédibilité. Le Canard exerce un type de journalisme par nature réfractaire à l'archive : la chronique et l'écho ne nécessitent pas un fonds documentaire et les archives des journalistes d'investigation leurs sont personnelles.
- La satire s'arrête cependant où commence la vie privée des cibles visées (ainsi le journal ne publiera rien sur la fille naturelle de François Mitterrand, dont il connaissait pourtant l'existence, avant 1994).
- Le journal possède une méfiance instinctive envers les pouvoirs politiques et économiques, et leur malsaine complicité. Il fit paraître de fausses interviews des personnalités concernées, des pastiches de la presse, des contes ayant pour thème les liaisons dangereuses, des comptes-rendus de livres sur les affaires sans oublier de nombreux dessins, et même un jeu de l'oie du Canard et du Financier. (Affaire Hanau, affaire Oustric)
- Le directeur de la publication du journal supporte environ une dizaine de procès par an.
[modifier] Notes et références
- ↑ Ah, ah !, voyez ce journal, si prompt à redresser les torts, qui fait plume soyeuse et palme câline pour un homme politique qui fut son avocat et reste son ami !... C'est un bien vilain crime, en effet, que d'avoir des amis. Roland Dumas, fut rappelons-le pour nos lecteurs les plus jeunes, notre avocat attitré jusqu'en 1980. Sans rien oublier, ni renier, de cette époque, cela ne nous oblige pas à être son avocat aujourd'hui. Louis-Marie Horeau, Le Canard enchaîné, 11 novembre 1998
- ↑ Le numéro du 5 mai 1993 affirmait que Le Canard a le premier évoqué l'affaire du prêt Pelat à l'ancien Premier ministre. Il l'a fait à partir d'informations de source judiciaire établies et vérifiées. Il l'a fait après avoir informé et interrogé Pierre Bérégovoy, qui n'a pas contesté les faits. Il l'a fait à sa manière habituelle, qui est ironique et satirique mais - on peut se reporter aux articles - avec prudence, modération et retenue. Le Canard a le sentiment de n'avoir enfreint aucune règle déontologique de notre métier, de n'avoir commis ni faute professionnelle, ni faute morale
- ↑ Une exception sera cependant effectuée avec Victor Snell.